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Récits d'un jeune médecin- Mikhaïl Boulgakov

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Alexis Savrasov  Hiver 

J’avais envie de lire ce livre depuis déjà plusieurs mois. Sous couvert d’un roman l’auteur nous livre son expérience personnelle dans les premiers mois de son installation comme médecin

 

Nommé à tout juste 24 ans au fin fond d’une campagne russe, Vladimir Mikhaïlovitch Bomgard se voit confier un hôpital pendant qu’à Moscou éclate la Révolution.

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Des débuts affolants : loin de tout, une population en proie à la pauvreté, à l’absence de médicaments, à une hygiène plus que précaire et par dessus tout victime des superstitions les plus arriérées.

Vladimir est terrorisé, diplômé depuis quelques mois, autant dire tout à fait novice, il redoute les accouchements, les amputations, l’impossibilité d’en référer à un collègue, bref tout pour faire des cauchemars.

Sa première intervention se finit bien et lui donne le courage de poursuivre malgré la fatigue, l’obscurantisme de la population, les moujiks finissent par lui accorder leur confiance, et parfois c’est plus de cent personnes qu’il examine dans la journée.

 

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Les déplacements l’hiver sont dignes de Tolstoï et sa tempête de neige, il doit lutter sans cesse tout en continuant à apprendre et la nuit venue il compulse fiévreusement ses manuels.

C’est un récit autobiographiques, il n’y a pas à s’y tromper, Boulgakov garde un souvenir vif de ses débuts dans les années 1916, il situe d’ailleurs les récits près de Smolensk où il a exercé.

On trouve dans ces nouvelles un réalisme total mais déjà la plume de Boulgakov est à l'oeuvre, il manie la dérision avec habileté permettant au lecteur de ne pas trop reculer devant des scènes parfois très violentes, certaines scènes s’apparentent à la tragi-comédie et on le sent proche du moujik qui bientôt prendra les armes. 

 

891381ffa2ad5f6662ac54808b63d379.jpgCes récits sont pris sur le vif  et traduisent une certaine empathie de Boulgakov avec le peuple russe mais qui sait aussi approcher la réalité de la toxicomanie de façon tout à fait étonnante.

J’ai aimé ce court livre qui ne peut que donner envie de se plonger dans les deux livres importants de Boulgakov : Le maître et marguerite et La Garde blanche.

Pour tous les amateurs de littérature russe.

 

 

Le billet de Tania et celui de Mango 

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Le livre : Récits d’un jeune médecin - Mikhaïl Boulgakov - traduit par Paul Lequesne - Editions Le livre de poche

Commentaires

  • J'avais l'impression que tu l'avais déjà lu, je dois confondre avec Tania. Je l'avais noté chez elle.

  • @ Aifelle : non j'ai lu beaucoup sur la Russie mais celui là c'est Tania qui m'a incité à la lecture

  • @ Mango : oui j'ai relu ton billet pour l'occasion, moi aussi une lecture qui laisse un souvenir assez fort

  • Tu me fais penser qu'il doit être dans les étagères de fifille n°2... J'ai beaucoup aimé aussi Coeur de chien, un (court) roman fantastique dans la milieu médical.

  • @ Kathel : oui j'ai lu ton billet et je ne peux que te conseiller de lire celui là, c'est court et marquant

  • Pas à dire, les médecins russes devinrent de grands écrivains ;-)

  • @ Pascale : la médecine mène à tout ....

  • Pour une fois je ne note pas. J'ai lu ces Récits d'un jeune médecin et je les ai bien aimé. Mais c'est "le maître et marguerite" qui pour moi est son chef d'oeuvre

  • @ nadejda : à ma grande honte je n'ai pas lu son livre principal, j'ai aimé son Roman de Molière et la Garde Blanche mais le côté fantastique me rebute un peu mais je n'ai pas dit mon dernier mot

  • J'ai tant aimé "le maître et la marguerite" je ne doute pas de l’intérêt de celui-ci alors ...hop! dans la liste de novembre !!

  • @ Luocine : ah encore une qui me donne des remords pour ce roman là ...Ici c'est le cruel quotidien de ce médecin qui est frappant et qui reste en mémoire

  • Merci pour ce beau commentaire qui fait aimer le livre, je le rajoute à ma liste d'achats pour un prochain voyage en France (je suis toujours en République Dominicaine).
    Je lis toujours vos commentaires à toutes et tous avec intérêt. Un grand merci.

  • @ Catherine : quel plaisir de lire votre commentaire, la littérature perpétue le lien avec un pays et c'est un lien tellement fort
    Bonne lecture par avance

  • Beau paysage de Savrasov pour illustrer ce billet. On apprend beaucoup sur la vie des Russes en lisant Boulgakov, à découvrir aussi dans ses oeuvres moins connues.

  • @ Tania : un écrivain tout à fait indispensable surtout que la période de sa production littéraire était plus que tourmentée

  • P.-S. Ton blog a été inaccessible une bonne partie de l'après-midi, comme le mien et d'autres - mystère dans la blogosphère.

  • @ Tania : je m'en suis aperçue en fin d'après-midi et donc je ne sais pas vraiment combien de temps cela a duré, ah les hébergeurs ont parfois quelques problèmes techniques mais je ne me plains pas car c'est assez rare chez hautetfort

  • Je suis prête à tout lire sur l'immensité russe ...Je sors tout juste de la lecture du "météorologue" de Rolin, titre noté chez toi. Juste excellent ! Merci du premier conseil, et de celui-ci ...

  • @ Athalie : heureuse que le Météorologue t'ait plu, ce petit là est aussi tout à fait intéressant dans un genre bien différent

  • J'imagine q'un médecin à cette époque en Russie est confronté à des problèmes de moyen de déplacement, vu les distances et le climat ? (La question me vient en regardant le paysage hivernal). Comment faisait-il face aux cas urgents par exemple ? Le problème n'était peut-être pas si aigu à Moscou ?

  • @ christw : en fait ce n'est pas son souci principal même si il est présent, son manque d'expérience le taraude, la superstition et son manque de moyens
    Mais quand on lit les lettres de Tchékhov traversant la Russie on imagine les problèmes, en hiver en raison de la neige et au printemps et à l'automne avec les chemins rendus impraticables par la pluie !!

  • Connais pas ce titre, mais ça m'intéresserait plus que Le maitre et marguerite:

  • @ Keisha : tu vois tu as le choix

  • Oui Dominique, je pensais à Tchékhov... Sinon j'ai lu "Le Météorologue", très bien. Et si le fantastique te rebute, tu risques d'avoir du mal avec "Le maître et marguerite" que j'ai aussi beaucoup apprécié.

  • @ Pascale : oui c'est un peu pour ça que je ne l'ai pas encore lu, le fantastique je l'apprécie si la qualité est là sinon ...donc j'ai une chance que le roman me plaise on verra
    Le Météorologue est vraiment un bon bouquin

  • J'ai adoré le maître et marguerite. C'est un véritable classique, retrouvé des allusions à Boulgakov dans la littérature de l'Est (roumaine surtout). Dès que je trouve celui-là je le lis!

  • @ miriam : et toc une de plus qui est adepte de Boulgakov

  • @ plumes d'anges : je l'ai lu à la fois pour le sujet (on ne se refait pas) et pour l'écrivain, il devrait plaire à ta maman

  • Toxicomanie, alcoolisme sans doute aussi...merci pour ce beau billet, le superbe tableau où la neige ne nous empêche pas de parcourir ton billet au chaud!

  • @ colo : la morphine est bien là en effet

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