Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Qu'a-t-elle vu, la femme de Loth ? Ioànna Bourazopoùlou

photo(3).JPG

© merci Marie pour cette photo

Librairie Rive gauche à Lyon

Rencontrer l’auteur et le traducteur d’un roman avant sa lecture attise l’envie de lire et procure un petit supplément d'âme.

Il y a quelques semaines j’ai passé ainsi une excellente soirée, excellente parce qu’entre amies, excellente parce que l’auteur Ioànna Bourazopoùlou a su nous faire découvrir son livre et enfin parce que cela m’a permis de faire connaissance avec Michel Volkovitch dont je connaissais déjà le nom, traducteur incontournable de la littérature grecque, et que cette rencontre fut sous le signe de l’intelligence, de l’humour et du bonheur de lire.

 

Et me voilà embarquée dans un livre curieux, dérangeant mais surtout passionnant.

Bon il va vous falloir accepter certaines petites choses extravagantes : une bonne partie de l’Europe est sous l’eau, une faille s’est creusée dans la Mer Morte, les relations entres les pays et les hommes sont pour le moins devenues terrifiantes. La « Compagnie des soixante-quinze » détient tous les pouvoirs, elle s’est enrichie grâce à un mystérieux sel violet qui sourd de la Mer Morte. Elle applique la loi du profit maximum et de la liberté minimum, elle manipule les hommes et s’enrichit à leurs dépends.

 

mer-morte-terredisrael.jpg

Une colonie s’est crée loin de toute terre pour exploiter le sel, une colonie digne de celle de Kafka avec des personnages violents, « rapaces » adeptes du mensonge mais habités par la peur et la culpabilité. Ils vivent coupés de tout, hors du temps. Ils ont créé ainsi une nouvelle société avec ses représentants, le prêtre, le médecin, le juge, le commandant, la femme du gouverneur et le gouverneur lui même, un monde où l’on se déchire à belles dents. Ils sont les bouffons de la farce. Lorsque le gouverneur disparait tout vacille. 

 

20365342-vieille-serrure-rouillee-de-colonie-penitentiaire.jpg

© Pierre-Yves Babelon

La Compagnie va devoir étudier le problème de la colonie et pour cela faire appel à Philéas Book qui vit à Paris, seul survivant de sa famille après le grand Débordement et qui gagne sa vie en réalisant des « lettres croisées » pour le Times. Je vous laisse découvrir ce que sont ces lettres. 

 

Ne croyez pas à un livre simple, les personnages sont nombreux, roman épistolaire pour une part, le récit est exigeant et l’écriture de Ioànna Bourazopoùlou est riche. Elle entretient volontairement le mystère et l’ambiguité autour de ses personnages. L’auteur vous manipule un peu aussi et lorsque l’angle de vue change vous découvrez que ce que vous aviez compris est ...faux. Attention car vous êtes comme la femme de Loth en grand danger .......

Fable, parabole, roman d’après l’apocalypse, livre de mise en garde, ce livre est tout cela à la fois. Une belle entrée en littérature !

 

Un grand merci à Michèle qui m'a ouvert les portes de ce livre

 

51VIkddRp2L._SL160_.jpg

 

Le livre : Qu’a-t-elle vu la femme de Loth ? - Ioànna Bourazopoùlou - Traduction de Michel Volkovitch - Editions Ginkgo

Commentaires

  • C'est donc une dystopie ! je suis preneuse, et je vais m'entraîner à prononcer le nom de l'auteur (splendides photos).

  • @ Aifelle : je ne suis pas fan des romans de SF mais là j'ai marché à fond

  • Le côté épistolaire me plait c'est certain, mais avec l'anticipation j'ai beaucoup de mal. Je ne pense pas le lire.Moi aussi j'aime beaucoup les photos choisies

  • @ Secrète Louise : l'échange de lettres ne concerne qu'une partie du roman mais vrai qu'il faut adhérer un peu à la SF

  • Ah que j'aime ces billets enthousiastes mais qui laissent ma PAL intacte! J'ai adoré cette lecture, comme bien d'autres (l'éditeur a d'ailleurs le chic pour dégoter des romans improbables venus d'ailleurs, et qui méritent lecture)
    Tu as eu la chance de rencontrer auteur et traducteur, pfff...

  • @ Keisha : je n'avais pas remarqué la vague de billets de ce livre en raison des envois massifs de Babelio et je suis arrivée à la soirée lecture toute neuve L'auteur m'a séduit lors de cette soirée et j'ai aimé cette fable et nous nous retrouvons en effet

  • quand j'ai lu le billet de Keisha je me suis emballée. Ce livre était pour moi! Une auteure grecque, moi qui n'ai lu que des auteurs (sans e), la mer Morte, une énigme....J'ai téléchargé sur ma liseuse et je me suis précipitée.
    Et j'ai été un peu déçue!
    Non que le propos ne soit pas intéressant. Cette Compagnie qui réduit en esclavage les colons exploitant le sel mauve, c'est un des cauchemars de notre époque, ce débordement ne nous menace-t-il pas avec le réchauffement climatique?
    Cette désinformation, ce bourrage de crâne, bien sur ils me parlent.
    Ces personnages déjantés....
    La construction du roman est sophistiquée, très ingénieuse.

    Tout pour faire une excellent moment de lecture.

    Avec moi, cela n'a pas fonctionné. Je me suis parfois ennuyée, j'ai confondu les lettres des personnages que j'ai trouvé interchangeables dans leur servilité et dans leur bêtise. Est-ce le médecin qui écrit ou le secrétaire? Suel m'a un peu intéressée Phileas Book.
    Il faut dire que je lis peu de science fiction et d'ailleurs de moins en moins.

  • @ miriam : moi j'ai aimé même si effectivement l'écriture est exigeante et les ruptures de genres parfois surprenantes mais globalement c'est un livre que j'ai apprécié alors même que je ne suis pas une inconditionnelle de SF

  • @ La Pyrénéenne : typiquement le genre de livre que l'on peut refermer très vite se disant ah non ce n'est pas pour moi, mais si l'on persiste un peu on est très vite attrapée et on ne le quitte plus

  • J'ai aussi tenté l'aventure mais les romans d'anticipation ou la SF ne sont décidément pas pour moi. Je suis hermétique à ce genre, je crois... Ceci dit, je l'ai pas mal conseillé et il a plu.

  • @ Pascale : bien sûr le livre n'a pas l'envergure de 1984 ou Le meilleur des mondes mais j'ai aimé la fable philosophique et le côté SF ne m'a pas gêné du tout et même lui donne une saveur particulière

  • Je note immédiatement. Michel Volkovitch c'est une garantie de qualité. Il a un site très très intéressant : www.volkovitch.com où il parle de tout ce qu'il a découvert et aimé chaque mois que ce soit littérature ou cinéma ou autre
    Merci pour cette découverte

  • @ nadejda : merci de mettre le lien vers son site j'ai oublié de le faire dans mon billet
    Ce livre est intéressant même si comme tous les premiers romans il a quelques défauts mais les qualités et la qualité imaginative les font oublier sans problème

  • Une parabole grinçante et humoristique. Je suis intéressé, je l'ai trouvée lisible en partie sur Google Books.

  • @ christw : ne ne connais pas du tout google books je vais aller aux infos

  • Je te suis dans tes choix généralement mais cette fois, c'est impossible. Je ne peux tout simplement plus lire ce genre de récit post-apocalyptique même si la SF me plaît par ailleurs. T

  • @ Mango : je peux tout à fait te comprendre moi c'est la fantasy qui ne passe pas du tout !!

  • Noté chez Gwenaëlle et Véronique, je pense que ce livre a tout pour me plaire ! Ne reste plus qu'à trouver le livre et le temps de le lire !

  • @ kathel : c'est un livre conséquent en taille et qui demande un peu d'attention, j'ai mis deux ou trois jours pour le lire

  • je ne pense pas le lire tout de suite car je croule sous les lectures en retard mais ton billet est très intéressant, c'est le côté complexe qui me retient car en ce moment je suis dans l'urgence
    Luocine

  • @ luocine : le genre de livre qui ne prendra pas une ride et peut attendre sur une étagère

  • C'est un peu, si peu, hors sujet, mais le traducteur a-t-il fait des interventions ou remarques intéressantes?

    Sinon, tes illustrations sont sublimes!

  • @ Colo : oui son apport a été tout à fait pertinent, c'est un fin connaisseur de la littérature et de la poésie grecque donc les échanges se sont fait en grec à certains moments pour la grande joie des personnes grecques présentes ou des hellénistes talentueux, mais je te rassure il y avait ensuite une traduction pour les pauvres béotiens comme moi !!

  • Bonjour Dominique, comme je ne suis pas très attirée par la SF (en littérature), je passe pour l'instant mais je note néanmoins ton conseil. Bonne après-midi.

  • @ dasola : passe passe je fais pareil parfois je note certains titres en vue de cadeau mais on ne peut tout aimer

  • Je ne suis pas sûre d'avoir envie de lire ce roman, mais j'aime beaucoup le site de Michel Volkovitch, que je lis depuis plusieurs années. Il y a des rubriques très variées, pas seulement des propos sur la traduction. Vous le connaissez peut-être, déjà?

  • @ dominique : oui je connais ce site en effet qui est très varié avec pas mal de critiques de livres mais aussi de la poésie
    c'est ici
    http://www.volkovitch.com

  • Des soirées comme celles que tu nous décris brièvement sont passionnantes mais ma PAL est énorme.......

  • @ Enitram : le syndrome de la Pal qui s'écroule je connais

  • Dès le départ, je trouve le titre alléchant! Je viens de lire un livre traduit par Michel Volkovitch : Le peintre et le pirate (prêté par Miriam). Il a le talent pour trouver des auteurs au nom imprononçable, il le dit lui-même! et des sujets qui sortent de l'ordinaire! Bien des raisons pour avoir envie de lire ce livre .. si je le trouve en bibliothèque!

  • @ claudialucia : le livre a été largement distribué par Babelio à un moment tu dois pouvoir le trouver ici ou là

  • C'est chouette de rencontrer ainsi auteur(quel nom extraordinaire !) et traducteur, je suis certaine que le livre prend une autre dimension.
    Je ne sais pas si je le lirai moi mais ma fille ainée et mon gendre sont adeptes du genre SF, alors ton enthousiasme me fait immédiatement prendre les références de cette lecture, pour la leur offrir... Tes illustrations sont splendides ! Bises et doux WE Dominique.

  • @ plumes d'Anges : oui un bon cadeau à faire à des amateurs

  • @ Annie : j'ai triché bien sûr car j'ai lu le livre en novembre mais les fêtes sont passées par là

  • Une rencontre "sous le signe de l’intelligence, de l’humour et du bonheur de lire" - quel cadeau !

  • @ Tania : ce fut un moment tout à fait privilégié

Écrire un commentaire

Optionnel