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Aucune chanson n'est douce - Danielle Bassez

Une longue blessure

 

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L’enfance n’est pas toujours un vert paradis, la mémoire doit faire son lent et laborieux travail pour faire affleurer les souvenirs douloureux, pour les dire, pour s’en délivrer.

Retour au début du livre, c’est sur une femme vieillit « une toute petite chose. Rétrécie. » que s’ouvre le récit. C’est le bout de la route pour elle, le corps est devenu « corps de bois »

L’enfant, le narrateur revient en arrière et se souvient. 

Il fut pendant un temps « un trésor » pour cette femme qui n’était pas sa mère. C’était avant le remariage, avant les fleurs, avant le banquet

Une fois dans la place la belle-mère va très vite effacer les traces de l’ancienne épouse, faire disparaître la photo. Et l’enfant se retrouve doublement orphelin

Quand l’enfant fait une bêtise il fallait « qu’il demande pardon à genoux » et le père ne dit mot et s’enfonce dans le silence.

De nouveaux frères et soeurs sont prêts à prendre la place. 

 

Aucune chaleur dans cette maison « creuse comme une coque » aucune caresse jamais, tout se passe à l’abri des regards, la haine, les coups.....Cette femme lui en veut d’avoir un jour été aimé et elle lui fait peur « Il la craint plus que l’orage » et il apprend « l’art de serrer les dents ».

 

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Nous ne saurons jamais le prénom du narrateur, fille ou garçon ? il n’est plus qu’une ombre, il reste sans mots, « la pièce s’invente sans lui ».

 

Ne cherchez ici aucune douceur, aucune concession, le récit est âpre et Danielle Bassez nous livre une part d’enfance douloureuse.

Une écriture rageuse, acérée, des portraits au couteau et la haine qui sourd par tous les bouts de ce récit.

Pour ceux ou celles qui s’interrogeaient sur mon coup de griffe au roman de  Nicolas Clément Sauf les fleurs, je ne peux que conseiller  de lire ce livre ci et de mesurer l’écart entre les deux. 

 

Retrouvez l’auteur avec un livre précédent.

 

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Le livre : Aucune chanson n’est douce - Danielle Bassez - Editions du Cheyne

Commentaires

  • @ Bonheur du jour : à lire même si le sujet est difficile

  • @ Marilyne : il y a un monde d'écart entre ces deux livres sur l'enfance en souffrance et le roman qui nous a choqué l'une comme l'autre

  • Comme tu as lu Sauf les fleurs (en bibli, et j'ai passé après les avis défavorables), tu peux en effet comparer et mieux savourer celui -ci.
    (et encore un éditeur que je ne connais pas...)

  • @ keisha : les éditions du cheyne sont spécialisées en poésie et la qualité d'édition est parfaite

  • Une maison "creuse comme une coque", "la pièce s'invente sans lui": comment un enfant survit-il à l'ombre qu'il fut, comment évite-t-il plus tard des troubles mentaux irréversibles ?

  • @ christw : l'homme est vraiment doté de ressources extraordinaires !

  • @ Tania : oui oui oui

  • Un corps de bois...rendu insensible à force de souffrances. Je vais l'offrir à ma fille qui travaille dans un Centre d'enfants retirés à la garde de leurs parents, tous en profondes souffrances.

  • @ Colo : des écrits qui peuvent éclairer les professionnels en effet

  • J'avais aimé d'elle "Ecrits dans les marges" sur son père que je m'étais procuré suite à ton billet. Cela me pousse à lire celui-là qui m'a l'air taillé au scalpel. La lecture de ton billet fait ressentir cette douleur dont il doit être impossible de se remettre même en écrivant.

  • @ Nadejda : ici c'est le versant noir de Danielle Bassez mais il vaut la peine

  • J ai hâte de connaître cette auteure (j'avais déjà noté le premier livre) ,que de souffrances d'enfance sont si mal entendues !.
    Reste-t-on à jamais ensuite l'enfant mal aimé ?, j'admire toujours ceux et celles qui ont pu ne pas reproduire et qui ont su retrouver le chemin de la vie et de l'amour.
    Luocine

  • @ luocine : oui je suis comme toi je suis étonnée devant les capacités de résilience
    le premier livre de l'auteur est nettement plus optimiste et plein de tendresse pour son père

  • Mais que t'arrive-t-il ? Là, je passe, j'ai eu trop à me confronter avec la souffrance des enfants en tant que directrice d'école maternelle... Et je viens de terminer un livre "le cheval-soleil" où il est question de la souffrance d'une petite fille et son frère, dans un milieu aisé...
    Belle journée !

  • @ Enitram : ce sont des sujets que l'on ne peut pas toujours occulter et même si je ne lis pas ce type de livre en permanence j'aime en parler malgré tout

  • @ Aifelle : passe passe

  • @ Clara : note note

  • Bonjour Dominique, je ne connais pas mais vu le sujet : pas tout de suite. Désolé même si je suis sûre que c'est très bien vu la façon dont tu en parles. Bonne journée.

  • @ dasola : un livre à lire lorsque l'on est disposé pour cela

  • Je ne peux plus ayant longtemps travaillé avec des jeunes en grande souffrance... à un moment j'ai cru que c'était moi qui allais basculer... brigitte

  • @ Plumes d'Anges : je comprends pour ma part il y a des types de livres que je ne peux pas ouvrir

  • Je viens de lire un petit livre sur ces souffrances d'enfance traité comme un bonbon!!
    Je ne suis pas certaine qu'il te plairait,il m'a vidé la tête

    Je te donne tout de même le tître "Le restaurant de l'amour retrouvé" chez Picquier je ne l'ai pas vu en livre numérique je l'ai lu en version papier

  • @ Aloïs : je risque d'avoir un retrait car autant je peux lire ce genre de livre dur autant le traitement "sympathique " ou "léger" me pose problème

  • @ Aloïs : tout est pardonné :-)

  • @ Claudialucia : un livre splendide mais effectivement sur un thème difficile

  • @ Pascale : oui j'aimerai participer une fois à leur manifestation d'été qui m'attire beaucoup

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