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La Robe de bure - Gabriella Baracchi

Sans feu ni lieu

 

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Une enfant de sept ans est condamnée à la mort de sa mère à vivre ou plutôt survivre auprès d’un père sans amour qui distribue plus de coups que de caresses dans l'Italie de la fin de la guerre.

La quête d’une seconde femme par le père va précipiter encore le malheur de l’enfant, c’est la haine qui s’invite alors. 

La vie passe de refuge en ferme abandonnée seul abri que le père lui procure, la faim au ventre, les paroles blessantes, les gestes proches du viol. Une misère noire que seule la présence intermittente d’une soeur jumelle va un peu soulager.

 

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" J'avais cependant des moments de grand bonheur. Le soir, j'aimais m'asseoir dans le pré à côté de la ferme. il s'en dégageait un parfum intense d'herbe, de fleurs fauchées, la nuit venait tout doucement et les lucioles se mettaient à voler"

 

Ce livre minuscule dit tout de la souffrance d’une enfant, plus encore que la coups ou la faim c’est la solitude qui lui fut douleur. L’auteur grâce à une écriture très concise, très sobre parvient parfois à nous faire sourire, elle tente vent debout de survivre, de se donner un peu bon temps, parfois en fuguant parfois en chapardant. Et miracle en rencontrant parfois une main amie qui ne frappe pas, qui ne viole pas mais qui apporte un peu de baume sur les blessures.

Les arbres, les étoiles, les travaux des champs, l’école, la lecture,  apparaissent parfois comme des échappatoires et seront peut être les seuls souvenirs heureux. On ne sort pas de ce livre abattu car il a en germe la force qui permettra à Gabriella Baracchi de tracer son chemin.

 

Livre autobiographique. Livre d’une dignité totale et d’une lucidité qui donne parfois le vertige, d’une recherche de l’amour jusqu’à l’épuisement. 

 

 

Un grand merci à Pascale qui m’a soufflé le titre de ce livre

 

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Le livre : La robe de bure - Gabriella Baracchi - Traduit par Danièle Valin - Editions Les Allusifs 

Commentaires

  • @ Bonheur du jour : un beau livre malgré le sujet difficile

  • Voilà longtemps que je n'ai rien lu des Allusifs. Je le note, pour plus tard, les livres sur l'enfance maltraitée sont rudes et on sait bien que le problème est vaste et toujours très actuel.

  • @ Aifelle : un sujet difficile mais à ne jamais oublié

  • Malgré un thème qui me fait souvent fuir, tu parviens à me donner envie de découvrir cette écriture d'un "dignité totale".

  • @ Gwenaelle : un sujet dur c'est certain mais tellement juste !

  • @ Keisha : oui oui un livre très court mais très plein quant à sa valeur

  • Ha mais oui...je l'ai eu entre les mains ce livre...Je lis beaucoup de romans italiens mais celui-ci me faisait un peu peur...je vais y revenir...

  • @ Mirontaine : un très beau livre dur mais beau, j'ai mis un commentaire chez toi mais je ne sais pas si il est passé

  • C'est ce qu'on appelle la résilience il me semble... C'est beau de rester digne après de telles épreuves !!! Je note ce titre pour essayer de comprendre comment elle a pu le rester justement. Bises Dominique. brigitte

  • @ Plumes d'Anges : je n'ai pas tout dit dans mon billet bien sûr, mais elle a d'une certaine façon trouvé de l'aide

  • beaucoup aimé ce livre lu il y a une dizaine d'années... eh oui, Dominique, on s'en souvient encore, la preuve :-)

  • @ Pascale : le genre de livre qui laisse une trace indélébile

  • oui et ce dont je me souviens surtout, c'est le style, la grande classe (sobre, précis, sans pathos, légèrement distancié...) !

  • @Pascale : c'est vraiment ce qui m'a plu, l'absence de misérabilisme ce que j'appelle dignité dans l'adversité ! j'avais vraiment détesté Sauf les Fleurs à cause des métaphores poétiques qui me semblaient déplacées dans ce genre de récit

  • Je retiens aussi ce titre, Dominique, pour cette femme restée debout malgré l'enfance bafouée.

  • @ Tania : une femme debout, j'aime bien ton expression

  • @ miriam : certain que ce sont des récits terribles mais on ne peut pas les occulter toujours ! Ceci dit il faut choisir son moment de lecture

  • Les éditions des Allusifs m'ont offert des moments de lecture marquants (entre autres avec Sylvain Trudel et Le jour des corneilles de Beauchemin) mais je ne connaissais pas ce titre et après lecture de ton billet je note et vais le commander.

  • @ nadejda : c'est un livre marquant pour moi, une écriture serrée qui dit bien la douleur et la joie (parce que par moment elle est présente)

  • voilà qui me changera de Malaparte que j'ai trouvé très creux , en vrai la souffrance doit être plus comme dans le livre dont tu parles que dans celui que je viens de finir
    alors je le note car j'aime beaucoup l'Italie
    Luocine

  • @ Luocine : je suis imperméable à Malaparte malgré plusieurs essais (mais c'est très personnel ) ici je crois que l'on ne peut rester insensible, dans mon billet je suis plutôt restée en delà des récits faits par l'auteur

  • On se demande comment certains enfants maltraités peuvent s'en sortir et devenir des adultes aimants? Il doit falloir posséder une grande force effectivement.

  • @ Claudialucia : je n'ai pas tout révélé pour que le lecteur garde un peu de découverte mais elle a trouvé un point d'appui

  • Ce n'est pas ce qu'il me faut en ce moment ! Mais je le note, car l'écarter serait faire injure au courage et à la dignité de son auteure. Bonne semaine, Dominique !

  • @ Annie : Choisir en effet le bon moment pour ce type de lecture

  • C'est miraculeux d'arriver à savoir lire et écrire, rien que ça déjà, après une telle enfance et jeunesse!

  • @ Colo : l'écriture sauve parfois

  • @ Clara : il en vaut la peine

  • On se rassure en voulant croire que si l'auteur a pu écrire et publier, c'est qu'elle a pu trouver les ressources de la résilience.

  • @ Christw : oui et l'écriture en fait partie

  • Pas trop tentée par un livre sur la souffrance des enfants... mais il semble intéressant, celui que tu évoques ici.

  • @ Margotte : il faut être disposée pour le lire mais il en vaut la peine

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