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Rappeler Roland

Un univers de légende

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                             Légende présente dans les enluminures

 

Vous l’avez peut être entendue à l’école il y a longtemps et comme parfois les histoires que l’on nous raconte, celle-ci est restée dans votre mémoire……

Si rappelez vous, l’arrière garde de l’armée de Charlemagne est détruite à Roncevaux, Roland combattant les méchants sarrasins et sonnant de l’olifant inutilement…… 

D’accord vous connaissez la Chanson de Roland mais l’avez-vous lue ? moi non jamais aussi j’ai profité de cette nouvelle édition pour lire cette chanson de gestes en 4000 vers organisés en 491 laisses fondées sur la répétition. (et toc on dirait que je prépare le bac de français !)

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                           Dans les livres scolaires

 

 

« Alors Roland sent que la mort l'étreint

 Que de la tête dans le coeur elle descend

Dessous un pin est allé en courant

Sur l'herbe verte se coucher sur le ventre

Glisser sous lui l'épée et l'olifant

Tourne sa tête vers la foule païenne

 Et il l'a fait parce qu'il veut vraiment

Que Charles dise avec chacun des siens

 Le noble comte est mort en conquérant »

 

 Première chose à dire si le livre écrit vraisemblablement au XIIème siècle existe bien, les héros de cette chanson de gestes sont sans doute pure invention.

Pourtant cette épopée est restée dans les mémoires avec son traitre de service, son héros qui se sacrifie, peut-être parce que ce fut un des premiers textes littéraires en français, foin du latin ! 

Pendant que Charlemagne ne pense qu’à rentrer chez lui, ses fiers chevaliers vont combattre les méchants ….les méchants on ne sait pas très bien quoi, sarrasins, basques, autres ? 

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            Sur les vitraux à Chartres

 

On est en 778 et Charlemagne quitte l’Espagne, son arrière garde tombe dans une embuscade tendue par le roi Marsile aidé du traite, il en faut bien un, Ganelon.

Et voilà comment naissent les légendes, le manuscrit ne prendra d’ailleurs le nom de Chanson de Roland que très tardivement au XIXème siècle. Pendant longtemps on la présenta comme un fait quasi historique. Et puis je ne connaissais pas du tout la fin qui raconte la tristesse de Charlemagne et sa vengeance.

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            Roncevaux aujourd'hui

 

Frédéric Boyer s’est attaché à traduire en français actuel cette épopée. Sa traduction est magnifique, la langue est splendide et le rythme insufflé rend bien la notion d’épopée. On est assez vite envoûté par ces héros.

Même si le vocabulaire est riche, il est suffisamment à notre portée pour que nous puissions profiter du texte. Le choix de la forme décasyllabique donne un rythme un peu incantatoire qui non seulement n’est pas gênant mais s’apparente sans doute aux façons de raconter des troubadours et autres ménestrels des temps anciens.

Quant aux deux essais qui encadrent le texte, le premier ne m’a pas intéressé du tout, par contre le second commente et éclaire l’oeuvre de façon utile. 

Pour résumé Frédéric Boyer dit de la Chanson de Roland, «  C’est l’histoire d’une pâtée militaire qui nous est racontée comme une victoire » 

 

                       Célèbre Jusqu'en Sicile © Gaelle Pelachaud

 

Si vous êtes sensible aux univers légendaire n’hésitez pas

 

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Le livre : Rappeler Roland - Frédéric Boyer - Editions POL

Commentaires

  • Ouf ! Voilà qui remonte loin à l'école... Les essais et l'expression en décasyllabes sont certainement susceptibles de m'intéresser.

  • @ christw : je ne l'avais jamais lu, j'y ai pris un grand plaisir, la "traduction" est excellente

  • Oh mais c'est que je l'ai vu à ma bibli... Au cas où je craquerais, me souvenir d'éviter un des essais... Merci!

  • @ Keisha : mon avis sur les deux essais est tout à fait subjectif évidemment mais le premier m'a vraiment agacé

  • Ouf, tu commences fort, Dominique ! Les souvenirs je les ai, matinés, je dois le reconnaître d'un certain ennui. Il me reste à trouver le courage de me lancer dans cette lecture là. Mais pourqoi pas ?

  • @ Annie : l'ennui je le redoutais mais cette version est tout à fait intéressante et le rythme ne se dément pas

  • Je ne l'ai pas lu, mais j'ai vu et entendu Denis Podalydès en déclamer de longs extraits en juin dernier. Excellent moment.

  • @ Aifelle : ah ce devait être sympa, ce serait bien si le livre devenait livre audio je serai très partante car cette geste doit avoir de l'allure dite, surtout par quelqu'un de talentueux

  • Je fais l'impasse. J'ai envie de choses différentes durant les vacances scolaires ! ;-)

  • @ Cristie : tu as tous les droits comme tous les lecteurs :-)

  • J'ai un très bon souvenir de l'étude de la littérature du Moyen-age au lycée car j'ai eu un prof de français passionné par cette période. Par contre je ne sais pas si je relirais ces textes....

  • @ nadejda : ah l'importance d'un prof, moi c'est vers les textes grecs qu'un prof m'a dirigé mais j'en parlerai dans peu de temps

  • Magnifique travail graphique que l' enluminure présentée ici, merci!
    L ' article en entier, chapeau!

  • @ Versus : merci de ce commentaire très sympa

  • je ne sais pas si je relirai , mais j'ai aimé faire remonter mes souvenirs de Rolanf sonnant du cor à se rompre les vaisseaux du cou!
    et j'ai souri à la façon de résumer cette histoire: l’histoire d’une pâtée militaire qui nous est racontée comme une victoire!!!!!
    Luocine

  • @ luocine : j'aime bien l'expression faire une victoire d'une pâtée : c'est tout à fait ça

  • Je ne sais plus où j'ai lu que que le monologue de la première partie, sera mis en scène au théâtre La Comédie de Reims en mars 2013.
    Dis moi je ne sais pas ce que tu nous réserves pour la suite mais tu mets la barre assez haut pour un début

  • @ Aloïs : faut ce qu'il faut ! mais en fait c'est surtout que je n'avais jamais lu ce texte ...je me rattrape sur mes vieux jours :-)

  • Je l'ai entendu racontée, scandée plutôt d'ailleurs, par un conteur des rues , en Sicile où cette légende reste très populaire. On en connaissait les principales scènes. Elles étaient peintes sur les charrettes très colorées et tirées par les ânes qui caracolaient partout dans les villages autrefois mais elles sont dans les musées maintenant. Roland reste un héros connu de tous cependant.

  • @ Mango : ton expérience correspond bien à ce que j'ai lu sur le sujet, et la vidéo m'a beaucoup plu , ces spectacles itinérants devaient être très beaux

  • @ Claudilucia : je suis stupéfaite que vous soyez aussi nombreuses à avoir fréquenté le texte dans le décours des études, c'était un manque pour moi et j'ai trouvé là l'occasion de me rattraper

  • Je veux répondre à ton étonnement mais je ne sais pas où!
    En fait à la fac, j'avais choisi ce qui s'appelait le certificat de langue du Moyen-âge d'où Roland (entre autres) mais selon le choix tout le monde n'a pas dû l'étudier.
    Et au collège on étudiait le moyen-âge en histoire en 4ème et des extraits d'oeuvres du moyen-âge en français. Ce qui me paraît très intelligent coordonner ainsi les deux matières.

  • Des années après l'avoir étudiée à l'Université, j'ai lu l'explication espagnole del "Cantar de Roldán"...qui est fort différente du point de vue historique, bien sûr, mais très élogieuse du point de vue littéraire. Ici ils parlent d'une petite escarmouche avec des basques....
    Merci pour la vidéo!!!

  • @ Colo : escarmouche avec des basques, et ensuite les récits, balades, ont fait le reste pour transformer ça !! Cette vidéo m'a beaucoup plu

  • @ Tania : encore une lectrice de Roland !!!

  • C'est "le rythme incantatoire" qui m'attirerait là... et la beauté de la langue. Bises et doux lundi Dominique. brigitte

  • @ Plumes d'Anges : oui d'ailleurs j'ai lu de grands passages à voix haute

  • Un monde que j'adore! du point de vue littéraire surtout.J'ai lu des extraits dans mes années lycée.
    Par contre j'habite dans une région où la mémoire de ces personnages est très présente.
    On trouve ici où là des traces des sépultures des compagnons de Roland dans la traversée de la Gironde, que ce soit à l'église de Mons dans le sud Gironde, marqué aussi par la naissance d'Aliénor d'Aquitaine à quelques km (voir mon pseudo), à Bordeaux dans l'église Saint-Seurin et aussi dans la citadelle de Blaye au nord Gironde.
    Je garde donc la référence.
    Merci pour ce billet.
    J'ai fait la connaissance de votre site par Colo... Elle vous dira sans doute pourquoi si vous ne le savez déjà.

  • @ Aliénor : j'aime bien ce pseudo ! il est intéressant d'apprendre que des traces persistent prouvant ainsi la ténacité des histoires que l'on échange, que l'on raconte
    Je vais faire parler colo :-)

  • Quelques traces de ces légendes:

    http://baladenfrance.canalblog.com/archives/2011/07/03/21531931.html

    http://www.luxorimo.com/saintseurin

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Roland

  • @ Maïté/Aliénor : merci pour ces liens qui vont permettre à ceux et celles curieux d'en savoir plus d'aller s'enrichir un peu

  • Je me rappelle qu'à l'école, c'était une des leçons qui m'avait le plus bouleversé, l'histoire de Roland... Mais en général je lis peu de romans historiques. Bonne semaine Dominique

  • @ L'or des chambres : la forme ici tient plus du poème que du roman

  • @ Eimelle : tu vois que tu n'es pas la seule

  • @ Titie007 : merci de votre passage et de votre commentaire

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