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Avec Camus

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Le désir de grandeur, la nostalgie de la noblesse apparaissaient même dans le choix des choses qui l’entouraient. Sa réserve naturelle n’excluait pas son don de sympathie ; elle donnait à son noli me tangere une simple valeur de défense contre le banal et l’indigne et conférait encore plus de prix à son estime et à son amitié.(1)

 

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Tipasa

Camus prolongeait Giono, que j'aimais, mais me rapprochait de de la Grèce et de Rome. De l'Afrique aussi. C'était le printemps, le soleil donnait, je vivais. Quand je fermais les yeux, je respirais l'odeur des absinthes dans les ruines de Tipasa (2) 


J’ai dit que Camus fut heureux dans son métier d’éditorialiste. Devant certains portraits que l’on a pu tracer de lui , l’impatience vient de ce que les images de bonheur y sont par trop négligées. Or pour ceux qui l’ont connu, ces images restent en définitive les plus vives.
Pour savoir ce que peut être un homme heureux, il faut sans doute avoir vu Camus devant la mer et dans le soleil, passionné par un match de football, ou ravi de se mêler aux danseurs dans un bal populaire. (3)

 

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Il pressent un avenir sombre, les hommes emportés par la fureur, « exilés dans la haine » contraints à « une étreinte mortelle » Ses articles parlent de réconciliation, de justice, de raison et de liberté. De solidarité aussi. Camus refuse de désespérer. Il appelle ses lecteurs à ne pas fuir ni à adorer l’histoire, cette force qui dépasse les hommes mais qu’ils doivent affronter en gardant les yeux ouverts.(entre guillemets : Lettre à un militant algérien. A Camus)(2)


Les livres
1 Albert Camus - Jean Grenier - Gallimard
2 Camus ou les promesses de la vie - Daniel Rondeau - Editions Menges
3 Avec Camus - Jean Daniel - Gallimard

Commentaires

  • @ Mango : j'ai un faible pour Camus, mais plutôt le journaliste, j'aime bien La Peste mais suis totalement hermétique à l'Etranger
    Mais je peux lire et relire Noces

  • @ Florence : Stimulant oui surtout ses éditoriaux

  • J'aime beaucoup la façon dont Jean Daniel parle de Camus; c'est comme ça que je l'ai toujours imaginé: un homme vivant des moments heureux parmi ses semblables qu'il aimait et défendait tant. Merci et belle journée Dominique!

  • @ colo : j'ai été très sensible à ce livre, on y entend la voix de l'amitié

  • Camus prolongeant Giono ? A chacun(e) sa lecture. La mienne ne passe pas par les écrits collabos de Giono qui eut sa porte dynamitée par le résistant René Char...

  • @ JEA : Dans le contexte je crois que Daniel Rondeau faisait référence à Noces et rien d'autre

  • Ses mots préférés, notés sur un feuillet : "le monde, la douleur, la terre, la mère, les hommes, le désert, l'honneur, la misère, l'été, la mer" (Herbert R. Lottman, Albert Camus, Le Seuil).

  • @ Tania : c'est une jolie collection de mots qui effectivement évoquent bien Camus
    je n'ai pas lu cette bio là

  • "Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l'odeur des absinthes, la mer cuirassée d'argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. A certaines heures, la campagne est noire de soleil. Les yeux tentent vainement de saisir autre chose que des gouttes de lumière et de couleurs qui tremblent au bord des cils. L'odeur volumineuse des plantes aromatiques racle la gorge et suffoque dans la chaleur énorme. A peine, au fond du paysage, puis-je voir la masse noire du Chenoua qui prend racine dans les collines autour du village, et s'ébranle d'un rythme sûr et pesant pour aller s'accroupir dans la mer." Noces
    C'est par ce texte que j'ai découvert Camus à 16 ans et je l'aime toujours autant avec une quarantaine d'années en plus.

  • @ Nadejda : je n'ai lu Noces qu'assez tard mais je l'ai fait lire à mes filles assez tôt et je me souviens encore de l'émerveillement de l'une d'elles

  • J'avoue connaitre assez mal Albert Camus (pardon! pardon! pardon!...), et pour tout t'avouer je le connais aussi bien que le football. Mais grâce a toi je vais pouvoir dire a tous ces péroquets fotballistisques qui viennent me casser les pieds le lendemain d'un match de foot: "Ah propos... vou ssaviez qu'Albert Camus avait été gardient de foot?"...

    Comme disent les canadiens. Un truc comme ça "a de l'allure". Je vai sles épater. Ça c'est certain.

    Merci Dominique.

  • @ Armando : et moi grâce à toi je vais frimer avec mon savoir sur cette reine Amélie magnifique !

  • J'avance anonyme et masquée, sur la pointe des pieds... Je n'ai jamais lu Camus (ouf, c'est avoué!) dis moi par quoi commencer?

  • @ Keisha : tu achètes Noces en folio, tu l'emporte lors d'une balade, tu t'installes sous un arbre ( la vue sur la mer c'est plus dur !) et tu dégustes

  • @ Dimitri : je trouve que c'est un homme dont on en envie d'être l'ami

  • J'aime cette insistance sur le Camus heureux .. j'ai lu "la peste" dans ma jeunesse, je suis tentée de le relire maintenant.

  • @ Aifelle : j'ai non pas relu mais écouter La Peste il y a peu et j'ai beaucoup apprécié

  • Il aurait sans doute de nombreuses choses à nous dire, Camus, aujourd'hui... Je n'ai jamais lu de biographie le concernant mais je garde en tête le bleu de Noces et de L'été.

  • @ Margotte : le plaisir de relire l'extrait que nadejda a noté dans son commentaire

  • J'ai beaucoup lu Camus pendant ma période de lycéenne. Et je l'appréciais énormément. Plus tard j'ai relu l'Etranger et j'ai encore trouvé que c'était un texte fort.
    Actuellement, je dirais que je n'ai pas lu Camus depuis vingt ans à peu près. C'est sûrement dommage.

  • @ Dominique : je l'ai découvert plus tardivement et du coup il est encore très présent

  • Camus était mon philosophe de prédilection en terminale, l'ensemble de ses oeuvres m'a beaucoup marquée, De l'Etranger au Mythe de Sisyphe et j'ai toujours Noces quelque part, pas très loin, pour me replonger dans cette beauté d'écriture qui nous parle d'éternité :"Je ne connais qu'un seul devoir et c'est celui d'aimer"... (Carnets). Merci d'en reparler, ça fait du bien ! Je le relis 30 ans après, rien de ce qu'il a dit n'a pris une ride !

  • @ Asphodèle : il y a des livres qui ne tiennent pas la distance, relus c'est la déception, et puis il y a ceux qui enchantent à nouveau et parfois même se découvrent un peu plus.

  • De Camus, on connaît surtout l'Etranger.
    J'ai un amour particulier pour "Noces", qui est un texte si poétique.
    Eugène Ionesco écrivait à la mort de Camus :

    "Je pense à Camus : j'ai à peine connu Camus. Je lui ai parlé une fois, deux fois. Pourtant, sa mort laisse en moi un vide énorme. Nous avions tellement besoin de ce juste. Il était, tout naturellement, dans la vérité. Il ne se laissait pas prendre par le courant; il n'était pas une girouette; il pouvait être un point de repère." Notes et Contre-Notes, Gallimard, 1962

  • @ Claire-Lise : je découvre ces notes et contre notes, point de repère, naturellement dans la vérité : oui c'est un peu ce que l'on ressent à la lecture de Camus

  • dans" l'Eté", Camus raconte son retour après 15 ans d'absence, sur le site des ruines romaines de Tipasa, près d'Alger. Il y redécouvre un merveilleux paysage, une ambiance totalement méditérranéenne.

  • Ton article me donne envie de lire du Camus car je crois n'avoir jamais rien lu de cet auteur et je n'ai aucun livre de lui dans ma PAL.

  • @ Anne : toi spécialiste des livres en poche lance toi avec Noces c'est un bon début

  • @ Bénédicte : ce parfum de méditerranée est puissant dans son oeuvre

  • Ah mais pour moi Camus, ce n'est pas "un livre", mais un homme tout entier et une oeuvre immortelle ! Il est mort bien trop jeune ! Il aurait à en dire sur notre époque et dans certaines de ses oeuvres, il y a des résonances encore très très actuelles...

  • @ Asphodèle : mort trop jeune c'est vrai mais heureusement par le miracle des livres sa voix se fait encore entendre

  • Oui, "le miracle des livres", c'est une évidence ! mais il est mort en 1960, deux ans avant l'indépendance, écartelé entre ses convictions politiques et "sa" patrie, celle de Noces, celle des dimanches bleus et blancs sur les plages d'Alger, son incapacité à donner son avis sur l'Algérie (française ou pas ?), que nous dirait-il maintenant avec le recul et la passion retombée ? Etant moi-même née là-bas, et n'y étant jamais retournée, je garde ce pays en moi comme une blessure jamais refermée, malgré ma raison qui dit le contraire !!! J'avais 5 ans en 1962 et j'entends encore le brouhaha sur le bateau...C'est dur de choisir entre l'Histoire et notre histoire ! Même Camus n'a jamais pu trancher... Ca me console !!

  • @ Asphodèle : ayant autour de moi des personnes qui ont vécu cette époque et quitté l'Algérie dans les années soixante, je sais à quel point c'est douloureux, blessure c'est sûrement le mot juste et Camus était de ceux capable de comprendre

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