Persée et Andromède - Frick Collection New York - Giovanni Battista Tiepolo
"Chez Tiepolo la couleur est comme déplacée, par rapport aux propositions de la nature, elle ne dit plus le vert du feuillage, la teinte jaune des fruits, elle a des jaunes acides, des roses, des mauves comme la terre n’en offre guère, et qui suggèrent plutôt de luxueuses étoffes teintes, comme si le Ciel s’était revêtu des parures de la Venise festive qui a commandé nombre de ces peintures."
" Si les ciels ne sont pas d’abord lumière, ils ne sont pas les cieux. Toujours cette merveilleuse clarté et cette intense luminosité des plafonds de Giambattista Tiepolo. La profondeur des cieux ne peut être rendue sensible que par un apâlissement des coloris. Des teintes sombres refermeraient l’espace, feraient voûte, barreraient le regard qui n’aurait jamais l’impression de plonger dans l’infini céleste. Au contraire une certaine pastellisation des couleurs recule l’horizon, ouvre les perspectives."
Le livre : Les Ciels de Tiepolo - Alain Busine - Gallimard
Commentaires
Je n'ai rien lu de cet écrivain, mais j'aime beaucoup la peinture de Tiepolo!
Je te souhaite un beau dimanche
"apâlissement... pastellisation"...
En plus, je découvre de nouveaux (et bien jolis) mots ici.. :-))
@ Macile de jolis mots mais pas facile à placer en société !
Bonjour Dominique, fort intéressante cette explication de la pâleur des couleurs que l'on retrouve dans tant de tableaux.
J'ai vu Olympe au Prado, c'est éblouissant!
@ Colo un peintre qui donne le tournis à force de regarder les plafonds et de se laisser porter par les nuages
Ciels de rêve... Sans le génie de Tiepolo, j'aime particulièrement le plafond du restaurant du musée d'Orsay, de Gabriel Ferrier (1900) à qui cette citation pourrait aussi bien s'appliquer.
Une photo sur http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/catalogue-des-oeuvres/notice.html?no_cache=1&zoom=1&tx_damzoom_pi1%5Bzoom%5D=0&tx_damzoom_pi1%5BxmlId%5D=020536&tx_damzoom_pi1%5Bback%5D=%2Ffr%2Fcollections%2Fcatalogue-des-oeuvres%2Fnotice.html%3Fno_cache%3D1%26nnumid%3D020536%26cHash%3Daa26713a82
@ Tania un grand merci car à ma prochaine visite à Orsay je ...lèverai le nez, je n'avais jamais remarqué ce plafond
Des peintures somptueuses qui font rêver tout simplement, tant pis pour le torticolis :-)
Les ciels opératiques de notre peintre vénitien ne pouvaient qu'être marqués par la brume...
La légèreté même où passe un nuage et qu'une foule de dieux et de déesses peuplent.
@ Jeandler ; je vos que nous partageons un certain goût pour les ciels et les nuages
J'ai beaucoup aimé ce livre! Cet auteur, malheureusement disparu l'année dernière, a beaucoup écrit sur Venise, de très beaux livres.
Bon weekend,
à bientôt
@ AnnaLivia : je n'ai rien lu d'autre de Busine et tu titilles ma curiosité je vais chercher un peu pour voir ce qui est accessible
Ton billet me rappelle un texte de Philippe delerm.