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Terres de promesse - Joseph Pearce

Terres de promesse - Joseph Pearce - Traduit du néerlandais par Guy Rooryck - Editions Actes Sud
terresdepromesse.gifL'élimination des juifs d'Europe reste l’événement le plus important et le plus tragique du XX ème siècle.
Alors que la communauté juive influençait la vie sociale, économique et culturelle de l’Europe et tout particulièrement de l’Europe centrale, leur disparition, outre qu’elle a appauvri à jamais la vie des idées, la vie scientifique, a provoquée une nouvelle diaspora qui pèse encore aujourd’hui sur les survivants et leurs familles.

Jusqu’à quatorze ans Joseph Pearce ignora que son père Vernon Pearce, s’appelait en réalité Werner Peritz, était juif allemand et né à Breslau (l’actuelle Worclaw).
Son père mis à l’abri en Angleterre par sa famille en 1938, comme beaucoup d’autres enfants, avait pris la nationalité anglaise, il avait épousé une jeune femme d’origine Flamande et s’était convertit au catholicisme.
Joseph Pearce devenu journaliste va un jour partir à la recherche de sa famille dispersée.
Ses grand-parents, oncles, tantes, cousins vivent ou ont vécu aux quatre coins du monde, sa quête va le mener de Bolivie en Israël, d’Australie en Angleterre et enfin aux Etats-Unis. Sa grand-mère paternelle Else Durra s’est suicidé en 1951 et Joseph Pearce veut comprendre pourquoi.

Il se rend avec son père en Pologne, Worclaw étant l’ancienne ville allemande de Breslau d’où est originaire pratiquement toute sa famille. Breslau qui abritait une communauté juive importante avant guerre, où les familles Peritz et Durra se sentaient parfaitement assimilées, Félix Peritz le grand-père s’était vu décoré de la Croix de guerre, les juifs allemands ne connaissaient pas les pogroms que subissaient juifs polonais ou russes.

 

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Breslau en 1929

La promulgation des lois anti-juives, la Nuit de Cristal en 1938 pendant laquelle les nazis ont détruit livres, magasins et synagogues, ont provoqué l’éclatement forcé, le déracinement et l’éparpillement d’une partie de la famille pour se soustraire à la barbarie nazie. D’autres n’ont pu quitter l’Allemagne.
Il rencontre un à un ses oncles, ses cousins qui peu à peu éclairent l’histoire de la famille entière. Les témoignages des survivants ou descendants, les lettres échangées dont il prend connaissance, les photos retrouvées chez chacun, sont autant d’éclairages poignants qui permettent de comprendre la profonde culpabilité des survivants, la douleur des exilés, et font de ce document un livre universel.

 

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Yad VaShem Holocaust Museum: Hall of Names, Photo by David Shankbone ©


Publié une première fois en 1989 ce livre vient d’être réédité et va trouver place dans ma bibliothèque à côté des Emigrants de W G Sebald et des Disparus de D Mendelsohn

L’auteur
Né aux environs de Bruxelles en 1951, Joseph Pearce est critique littéraire et chroniqueur pour les deux grands quotidiens flamands De Morgen et De Standaard. Il est l’auteur de plusieurs romans dont Graines de pavot (Actes Sud, 2007)

Commentaires

  • Si tu le compares aux Disparus, je suis preneuse. C'est bien un document, pas un roman?

  • @ Keisha : c'est bien un document, le récit du fils sur les années d'enfance et d'adolescence du père, et le parcours de chaque membre de la famille
    Je l'ai trouvé un peu moins prenant que les Disparus, mais ce livre explore plus la vie en exil des ces personnes ayant tout quitté, le plus souvent en laissant tout, souvenirs, livres, bibelots, photos
    A travers le suicide il explore "le prix à payer " et la terrible culpabilité ressentie par les survivants
    Un bon bouquin écrit largement avant les disparus et republié aujourd'hui

  • Ce que je regrette quand même c'est que rien n'ait jamais été écrit sur les Tziganes et les homosexuels qui ont subi le même sort que les Juifs.

  • @ Rosa, d'accord avec toi, je crois qu'il existe des bouquins mais je n'en ai jamais lu

    je lance un appel, si vous avez lecteurs, lectrices de ce blog des références en la matière, Rosa et moi sommes intéressées

  • Je connais le livre du photographe Mathieu Pernot (j'ai vu l'exposition à Arles) sur l'internement des tziganes dans un camp de concentration de Camargue. Il y a à la fois de très belles photos mais aussi des recherches historiques et des témoignages.

    Voici la présentation du livre sur Amazon :

    "Une galerie de portraits. Des jeunes femmes et des jeunes hommes, des enfants, des vieillards. Derrière ces portraits, une terrible histoire, celle du camp des Saliers, camp de concentration pour nomades, créé en 1942, sur les terres de la Camargue, par le gouvernement de Vichy, désireux de "faire un argument de propagande" et de donner "à un camp de concentration l'aspect d'un village". C'est un silence que rompt ici Mathieu Pernot, réalisant, en photographe et historien, un remarquable travail de recherches sur un camp oublié. Puisant dans le fonds des documents administratifs aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône, il remet à jour les "carnets anthropométriques pour nomades" : noms, lieux et dates de naissance, photographies, etc. Partant, il a pu retrouver quelques-uns de ces Tziganes internés, recueillant témoignages et fixant sur pellicule leur image quelque soixante ans plus tard. Autant de portraits qui disent la douleur, l'horreur, à travers le temps. Un travail de mémoire salutaire. --Céline Darner

  • La photo du musée de l'holocauste donne le frisson. Hall of names. Terrible.
    Je cherche si, des fois, il y aurait en espagnol des écrits sur les tziganes, les homosexuels. Je vous tiens au courant.

  • @ ClaudiaLucia : merci pour votre contribution au complément de ce billet et pour la présentation de ce livre, je vais transmettre à Rosa ces renseignements

  • Un livre qui m'intéressera sûrement. Je vais attendre un peu parce que j'ai l'impression d'en avoir beaucoup lu ces derniers temps sur ce thème là. Ce n'est sûrement pas un hasard que tant de romans ou témoignages sortent maintenant. La génération qui a vécu directement ces évènements là va disparaître et le troisième génération a autre chose à dire avec le poids qu'elle porte à sa manière.

  • @ Aifelle : comme toi j'ai beaucoup lu sur le sujet mais je sais que je lirai encore après une petite pause pour changer effectivemetn

  • Je viens de lire l'inquisition et la persécution des juifs au Portugal en 1556 après autorisation par le Pape Paul III. Mon Dieu que l'homme est petit...

  • Je ne connais pas Joseph Pearce, mais ce billet m'incite à le lire. La photo du Hall de l'Holocauste est très impressionnante.

  • @ Claudialucia : Les émigrants est un récit ( le terme de roman n'est pas bon ) de la vie de 4 personnes qui sont contraintes de quitter leur patrie l'allemagne, à travers ses 4 destins Sebald invite à une réflexion sur la mémoire, l'exil, l'expatriation, la perte, mais aussi l'art. Un des personnages est l'instituteur que Sebald a eu enfant.
    C'est un livre exigeant mais passionnant

    Les disparus est la quête et l'enquête par D Mendelhson du devenir de personnes de sa famille qui sont présentes sur les photos familiales mais dont on tait le nom, ses recherches vont l'entrainé dans le monde entier
    Longue réflexion sur la culpabilité, sur la judéité, sur la force des souvenirs, sur la mémoire, la filiation livre ample plein de digressions qu'on ne lâche pas une fois ouvert

  • Là, Dominique, tu exagères vraiment ! Je ne connaissais pas du tout cet ouvrage et j'avais bien l'intention de ne pas rajouter d'autres livres dans ma PAL, particulièrement ceux parlant de ce thème qui m'est si cher. Et voilà que tu arrives avec "Terres de promesse" en soulignant que ce livre est proche des "Disparus" ... Que faire d'autre, sinon de devoir le lire pour en conserver le souvenir et le transmettre ! Je subodore que ce doit être un livre très fort ! J'adore la puissance de cette photo de Yad Vashem qui illustre à merveille ce thème.

  • @ Nanne : Oui je sais j'ai moi même héisté à l'acheter, bon j'en ai lu beaucoup et pourquoi celui là en plus ? je ne regrette pas mais pour compléter ton information celui ci n'est pas orienté vers la quête de ce qui s'est passé mais sur les conséquences sur les personnes, dans ce sens il se rapproche plus de " Emigrants"
    A travers les rencontres des membres de sa famille on suit les traces, les douleurs de l'exil et le suicide de sa grand mêre s'inscrit là dedans

  • Techniquement, je suis nul et ignore si cette séquence de Latcho Drom (Gatlif) va passer ici :

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    Margita Makulova, rescapée d'Auschwitz, chante la persécution des gens du voyage (enregistrement en Slovaquie).
    Une seule précision. Les Tziganes de France ont été enfermés dans plus de 30 camps sous l'occupation et le régime de Vichy ne s'est pas gêné.
    Mais ils n'ont pas été déportés vers des camps d'extermination. A l'exception de ceux de la zone Nord (Lille) rattachée au haut commandement militaire allemand de Bruxelles. Pour la Belgique et ceux du Nord, un seul convoi est parti le 15 janvier 1944 de Malines. Avec 351 Tziganes dont 175 enfants. Il restera 13 survivants le 8 mai 1945.

  • @ Merci JEA pour ces précisions, votre site est une mine d'informations et toujours passionnant à lire
    merci de votre visite

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