Dans un village abandonné
« On n’entend que le bruit de mes pas qui résonnent dans les ruelles, j’aperçois les marches de pierre d’un petit escalier sur le point de s’effondrer, la porte enfoncée d’une étable, les restes de toits en ardoise écroulés et recouverts de plantes grimpantes, d’où jaillissent les cimes de figuiers ou de lauriers poussés entre les gravats, deux abreuvoirs en pierre remplis d’eau, des portails à la peinture éblouissante et craquelée. »
Un homme, le narrateur de cette histoire, vit seul dans un hameau abandonné. S’il reste quelques habitants dans les villages voisins, la plupart de ceux-ci ont été désertés, et malgré la présence d’éléments familiers et quotidiens l’atmosphère donne une impression de fin du monde imminente.
La nature est très présente parfois très oppressante, les objets sont à la fois beauté et ennemis potentiels.
La marche rythme les journées de l’homme, la nature s’avère dangereuse : grêle, secousses sismiques, les plantes pourrissent, les insectes grouillent, les chiens sont agressifs.
Chaque nuit l’homme aperçoit une petite lumière loin dans la vallée. Au village le plus proche personne ne semble savoir ce qu’est cette lumière.
Le héros se décide un jour à aller voir de plus près. Ce qu’il va trouver ressort de l’étrange.
Le village déserté et abandonné que l’auteur décrit est le point de départ d’un récit envoûtant et d’un questionnement sur le réel, sur le bien et le mal et la mort. Une quête métaphysique.
Roman étrange, qui fait la part belle à la poésie mais une poésie parfois dérangeante, déroutante. Le silence tient une grande place, les dialogues sont courts et peu nombreux. Les descriptions donnent une allure crépusculaire et angoissante au récit qui est partagé entre réalisme et merveilleux.
L’écriture est forte, magnifique et exigeante, la traduction vraiment parfaite.
C’est un livre qui a une certaine parenté avec Maison des autres pour la beauté de l’écriture.
Le livre : La petite Lumière - Antonio Moresco - Traduit par Laurent Lombard - Editions Verdier