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  • Quelle lectrice suis-je ?

    Tag de lectrice

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    Les tags challenges et autres swap ne sont pas forcément ma tasse de thé mais celui ci m’intéressait alors j’ai pioché et gardé les questions auxquelles j’avais envie de répondre, je les ai parfois un peu détournées. Cela terminait bien cette série sur les libraires et les librairies

    1. Es-tu une acheteuse compulsive de livres ?

    C’est toujours la libraire que je repère en premier où que j’aille, j’ai flâné dans des librairies à l’étranger sans comprendre goutte aux livres exposés mais je m’acharne.

    Pareil pour les achats, souvent sur des coups de tête, parfois sur des coups de coeur. 

    Quand même il m’arrive d’entrer dans la librairie avec une liste bien organisée, oui mais là en général je m’en écarte, j’en achète d’autres, je renonce à certains, bref tout ça est chaotique et incertain mais c’est là que je trouve mon bonheur.

     

    2. A quelle fréquence achètes-tu tes livres ?

    Avant j’aurais répondu : chaque fois que l’envie m’en prend,  aujourd’hui je suis plus sage et je dirais : dès que je peux

     

    3. As-tu une librairie favorite ?

    Dans chaque ville où j’ai vécu j’ai eu une librairie favorite : Sauramps à Montpellier, L’imaginaire à Annecy et aujourd’hui Passages à Lyon 

     

    4. Fais-tu tes achats livresques seule ou accompagnée ?

    Je ne vois pas qui aurait la patiente de me suivre, faire quatre fois le tour des rayons, sortir un livre, le reposer, le feuilleter, le reposer, et finalement une fois à la caisse avoir un remord …

     

    5. Librairie ou achats sur le net ?

    Librairie, librairie librairie mais ……..je crois que je vais petit à petit faire l’achat de livres numériques en lieu et place des poches qui s’abiment trop vite, et puis j’achète sur le net d’occasion 

     

    6. Vers quels types de livres te tournes-tu en premier ?

    Je suis du genre girouette éclectique mais j’ai quand même quelques genres de prédilection :  la littérature étrangère, européenne surtout, l’histoire, la poésie et bien entendu la littérature voyageuse

     

    7. Préfères-tu les livres d’occasion, neufs, ou les deux ?

    Les livres neufs mais un livre que l’on cherche longtemps parce que iintrouvable il y a une vraie jouissance à le trouver d’occasion

     

    8. A combien s’élève ta liste de livres à lire ?

    Combien je ne sais pas et cela m’est égal, au fur et à mesure des mes lectures j’engrange des titres, des auteurs, au gré de la lecture des blogs c’est pareil et ensuite c’est affaire de hasard, d'envie, de moment.

    J’aime avoir sur les étagères de ma bibliothèque des livres en attente que je lirai à mon heure, selon mon humeur, en fonction de la météo :-) 

     

    9. Cite trois livres que tu veux TOUT DE SUITE !

    Les trois prochains que j’achèterai ou que j’emprunterai en bibliothèque

     

    10. Pourquoi un tel pseudo/nom de blog ?

    euh.... bien que je vois pas ce que cette question fait avec la façon d’acheter des livres mais je vais répondre.

    Le nom du blog est évidemment un clin d’oeil vers Montaigne qui est peut être bien mon écrivain préféré

    le pseudo ivre de livres c’est parce qu’il dit quelque chose de moi tout en préservant mon anonymat 

     

    11. Le prof qui m’a fait aimé les livres 

    Deux profs en fait, le premier mon prof de français en 4ème, elle réservait un des cours de la semaine à la lecture à voix haute, elle nous a lu Colette, Bazin ,Panaïs Istrati, Saint Exupéry, Camus.

    Le second était ma prof de seconde, lorsqu’elle nous parlait d’un livre, d’un poète c’était miraculeux, pas d’explication de texte ennuyeuse, l’écrivain vivait devant nous.

    Ces deux profs du Lycée de Saint Just à Lyon ont fait la fortune (relative) de la vieille librairie toute proche disparue aujourd’hui, nous nous précipitions acheté les livres à la sortie du lycée, j’ai encore plusieurs de ces exemplaires en très mauvais état cela va de soi mais je ne me résous pas à les jeter.

     

    12.  Un endroit que tu aimerais visiter en lien avec les livres 

    Saint Pétersbourg et la Sibérie

     

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  • Une enfance en Prusse orientale - Marion Dönhoff

    enfanceprusse.jpgUne enfance en Prusse orientale - Marion Dönhoff - Traduit de l’Allemand par Colette Kowalski- Editions Albin Michel - 1990
    Il y a quelques mois le roman de Béatrice Wilmos « L’Album de Menzel » m’a donné envie de relire ce récit datant déjà de 1990 et écrit par une grande dame du journalisme européen, la Comtesse Marion Dönhoff.
    Vous ne trouverez plus hélas ce livre, épuisé et jamais réédité, mais fouillez bien dans la bibliothèque de votre ville, les trésors sont toujours enfouis.
    Marion Dönhoff a près de 80 ans quand elle écrit ses souvenirs, en 1945 elle a fui devant l’Armée rouge,  elle a vu Königsberg bombardée, elle a abandonné le château de son enfance, elle entame un long périple qui la conduira un jour à la tête de « Die Zeit » le grand journal allemand.

    Son livre est composé d’une multitude de scènes, de tableaux, décrivant la vie dans cette Prusse aujourd’hui disparue, racontant l’histoire de ces domaines, de ces hommes et femmes qui vont disparaitre dans la guerre.

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    Le château de Friedrichstein

    Marion Hedda Ilse Dönhoff est née au château Friedrichstein, en Prusse orientale, quand elle naît  son père le Comte Dönhoff est député au Reichstag à la « Chambre des Seigneurs de Prusse » il a 64 ans. C’est un homme passionné d’art et de voyages parfois aventureux.
    Sa mère elle a aussi « le goût des arts, beaucoup d’imagination et un penchant pour le romantisme » et un sens très sûr des convenances de ce qui « se fait » et de ce qui ne se fait pas  « verdict sans appel qui mettait fin à toute discussion ». Ce rigorisme et cette vie aisée ne l’empêchait pas d’assurer soins et médicaments aux villageois proches du domaine.
    C’est une vie heureuse que mène Marion Dönhoff, la nombreuse fratrie permet des jeux et activités qui inculquent l’amour de l’aventure et le sens des responsabilités. La discipline est rigoureuse, on n’est pas en Prusse pour rien, mais trouver une façon de tourner les interdits occupe la joyeuse bande.
    Les parents sont peu présents mais la fréquentation des serviteurs du château va dégourdir la jeune fille « j’ai appris à démonter un carburateur avec le chauffeur ».

    Sa description de la vie du château et du village est empreinte de tendresse, le lavoir, le repassage qui lui apprennent les servantes, les premières lampes électriques, le valet Fritz « qui savait tout et s’intéressait à tout » , Krebs le jardiner au rôle essentiel pour ce domaine qui vit en autarcie totale.
    Les enfants participent aux travaux des champs, à la cueillette des champignons et framboises. L’hiver la glace est découpée dans les étangs gelés, la transporter en traineaux pour la stocker « Cela demandait une journée entière et s’achevait généralement par une sorte de fête, car on buvait quantité de grog pour se réchauffer et se donner du coeur à l’ouvrage. » fait partie de ses souvenirs.
    C’est une enfance au rythme des saisons « Il ne faut que quelques jours en Prusse Orientale pour que l’interminable engourdissement hivernal cède la place à la rayonnante splendeur du printemps »
    Ce sont les passages les plus beaux du livre, on y sent tout l’amour de Marion Dönhoff pour sa patrie; elle qui ressent « une profonde gratitude que ce soit là mon pays »
    Elle sait aussi nous raconter l’histoire de la région à travers les familles ou les domaines qui ont marqué son enfance.

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    Mais c’est bientôt « la fin de l’insouciance » et le départ pour Potsdam pour poursuivre des études.
    La guerre va la rattraper, plusieurs de ses amis proches ont été les protagonistes du complot contre Hitler et tous seront exécutés. Elle a puisé là un courage et une rectitude qui l’accompagneront toute sa vie.
    La fin du livre est digne d’un livre d’aventures, fuyant à cheval devant l’Armée Rouge, obligée d’abandonner tous ses souvenirs, elle réussira à rejoindre l’Ouest après une chevauchée de 2000 km.
    Les réfugiés sont sur les routes, le froid intense. Elle partage son sort avec la population allemande de la région. Elle retrouve sa famille après bien des détours « C’est au milieu de l’hiver que j’étais partie à cheval de chez moi et quand finalement j’arrivai en Westphalie, c’était le printemps. Les oiseaux chantaient. »

    marion-doenhoff.jpgMarion Dönhoff en 1988 est retourné à Königsberg et je lui laisse la parole
    « Je ne peux pas non plus m’imaginer que le grand amour de la patrie s’illustre par la haine de ceux qui en ont pris possession (...) Quand je pense aux forêts et aux lacs de Prusse Orientale, aux vastes prairies et aux vieilles routes bordées d’arbres, je suis sûre qu’ils ont gardé l’incomparable beauté qui était la leur autrefois, à l’époque où tout cela était mon pays.
    Peut-être le plus grand amour réside-t-il en cela : pouvoir aimer sans posséder. »