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  • La Bible dans les littératures du monde - Sous la direction de Sylvie Parizet

    « La Bible coule dans mes veines » ∗

     

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    Si vous suivez ce blog régulièrement vous savez que je m’intéresse à la Bible depuis déjà pas mal de temps. Des livres résolument sceptiques jusqu’aux livres de Thomas Römer professeur au Collège de France à la chaire des Milieux bibliques. 

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    Ruth et Booz - Frédéric Bazille

    La Bible a inspiré musiciens et peintre de tous les temps et de tous les pays. Mais surtout elle est à la source de la littérature mondiale. Bien entendu si l’on pense littérature et monde, des noms arrivent aussitôt : William Blake, Dante, Milton, Victor Hugo pour n’en nommer que quelques uns.

    Sylvie Parizet vient de diriger l’édition d’un dictionnaire regroupant les écrivains, les littératures, qui ont trouvé leur inspiration dans la Bible.

    C’est une oeuvre colossale et magistrale, elle a fait travailler ensemble 400 spécialistes de 40 pays ! 

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    Babel est là bien entendu

    Dit comme ça c’est déjà beaucoup mais si on rentre dans le détails c’est encore plus extraordinaire, les deux tomes de cette Bible dans les littératures du monde rassemble 450 écrivains qui ont droit à un article spécifique : au hasard cela va de Truman Capote à Stefan Zweig en passant par Rimbaud ou Flaubert, Borges ou Shakespeare, Joseph Roth ou Paul Celan, Faulkner ou Garcia Marquez .......

     

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    William Blake - Dieu créant Adam

    Mais il y a plus dans cet ouvrage, les grands thèmes de la Bible sont présent, le Déluge ou Babel, les grands personnages : Job ou le roi David. Chacun donnant lieu à une entrée. Des synthèses par pays viennent encore enrichir cet outil de référence, ainsi se côtoient Saint Augustin et l’Autriche, Bossuet et la Bosnie, Pierre Michon et le Mexique. 

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    Job de Jean Fouquet

    Je ne vais pas vous faire croire que j’ai lu cet ouvrage en totalité avant de faire ce billet, non mais j’ai déjà pas mal grapillé.

    J’ai cherché au fur et à mesure que je pensais à un écrivain, à un livre, à un poème, j’ai vérifié : est-il là dedans ? et bien oui jusqu’à maintenant j’ai trouvé à leur place Robinson Crusoé ou plutôt Daniel Defoe, le Booz de la légende des siècles, Zola et le jardin paradisiaque de l’abbé Mouret ou à l'Est d’Eden de Steinbeck.

    J’ai aimé aussi la tonalité très oecuménique de cet ouvrage, s’y mélangent des auteurs de toutes les religions et même certains qui n’en ont aucune.  

    Il n’y a qu’un bémol, c’est le coût de cet ouvrage mais il est appelé à être je pense l’ouvrage de référence sur le sujet et ceci vaut bien cela.

     

    Jorge Luis Borges

    La notice de présentation complète 

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    Le livre : La Bible dans les littératures du monde - Sous la direction de Sylvie Parizet - Editions du Cerf

  • Pour saluer Giono : biographies et entretiens

    Deux écrivains rendent hommage à l’auteur qu’ils admirent. 

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    Pierre Magnan n’a que quinze ans lorsqu’il rencontre Giono pour la première fois, il le voyait déambuler dans Manosque et un jour de grand courage il osa, lui le petit ouvrier typographe, lui demander un article pour la revue qu’il vient de créer.

    Il entre pour la première fois dans « l’antre obscur » de l’écrivain et très vite sur l’invitation de son héros il prend la patache de Vachères et se retrouve bientôt sur le plateau du Contadour où il reviendra pour « la palabre interrogative sous le vent, à quatre, à huit, à quarante. J’en ai déjà, deux heures après mon arrivée, s’ajoutant au Mistral, la tête sonnante. »

     

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     De 1935 à 1939 les rencontres du Contadour   

     

    Parfois le maître lit ses oeuvres, il lui en lira pendant douze ans « tout le génie du verbe qu’il y avait mis se trouvait quintessencié et vous éblouissait. »

    Pierre Magnan pille littéralement la bibliothèque de Jean Giono, tout y passe : Rilke, Malraux, Gide, Steinbeck, Hardy, Dickens et Shakespeare. Mais renâcle devant Dostoievski.

     

     

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      La Bibliothèque de Jean Giono

     

    Les rencontres vont avoir lieu des années trente à la guerre, en 1945 Magnan retrouve Giono « Sur la route où il est seul, je le rejoins, je m’installe à ses côtés et je marche à son pas. »

    Les échanges reprennent :

    « Il me lut de cinq à huit heures du soir, un bon tiers de La Chartreuse. Il était dans un état d’enthousiasme indescriptible. Il avait écarté, pour faire place au livre devant lui, le manuscrit de Mort d’un personnage comme quantité négligeable.(..) J’ai lu depuis cinq ou six fois La Chartreuse de Parme ; à côté de mon éblouissement premier lorsque Giono ce jour-là me le réinventa, il me parut, le lisant moi-même, que, sur ce livre, le soleil s’était couché. »

    Vous l’avez compris Pierre Magnan est un inconditionnel et ce petit livre de souvenirs est le récit éblouit d’une admiration et d’une affection indéfectible.

     

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                                     Le Maître et l'admirateur

     

    Jean Carrière c’est tout autre chose, il fut l’assistant personnel de Giono et il démarre très fort en affirmant « Giono est le plus grand menteur de la littérature française du XXème siècle. » mais ajoutant quelques lignes plus loin « On ne se lasse pas de relire du Giono »

    Sa biographie n’est pas du tout linéaire d’ailleurs il affirme qu’elle tient en une phrase « Jean Giono, écrivain français vivant, né à Manosque et ne sachant pas nager. »

    A travers son livre et ses entretiens il démystifie l’auteur trop souvent présenté comme un « écrivain régionaliste » Giono n’incarne pas le Panturle de Regain, mais fut un romancier du bonheur à travers la figure d’Angelo Pardi.

     

     

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    Lui aussi est pétri d’admiration « J’ouvre un livre de Giono. Et brusquement mon coeur s’irradie d’une joie violente, insensée. »

    Dans les entretiens qui suivent la partie biographique, Jean Carrière  interroge Giono sur sa langue , sur le soleil qu’il n’aime pas, rêvant de vivre en Ecosse, sur ses goûts musicaux et littéraires, sur son admiration pour Don Quichotte et sa lecture permanente tout au long de sa vie de La Bible lui le mécréant absolu « j’ai toujours lu la Bible comme un livre de littérature, un livre d’histoires ou un livre de poèmes » dit-il avec un grand sourire, il avoue aussi être fan de foot et de boxe à la télévision ! 

    Ces entretiens ont fait l’objet d’un CD audio sous le titre « Du côté de Manosque » 

     

    Voilà vous avez le choix entre deux auteurs qui nous livrent un peu de la vérité de Giono, du  « voyageur immobile » mais nous verrons bientôt que tout n’était pas dit. 

     

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    Les livres

    Jean Giono Biographie et entretiens - Jean Carrière - Editions de la manufacture 1991

    Pour saluer Giono - Pierre Magnan - Editions Gallimard Folio 2002

     

                 

  • Augustin Frison-Roche

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    Comment dit-on quand on ressent un véritable coup de foudre ?  Que ce soit en littérature, je me souviens encore où j’étais lors de ma première lecture de Steinbeck; que ce soit en musique, je me souviens de ma première écoute de La jeune fille et la mort de Schubert.
    En peinture je me souviens du premier tableau de Bosch que je vis à Bruges, des tableaux de Brueghel à Vienne. 

     

    Aujourd’hui j’ai eu un coup de foudre absolu pour un jeune peintre, Augustin Frison-Roche

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    © Photo Cassania Sarrazin 

    « Je vois l’art comme un miroir de l’âme »

    Les tableaux découverts sur internet m’ont à la fois émerveillé et ému. Un vrai choc pictural.

    Alors bien sûr je suis allée fouiner et j’ai trouvé un livre qui est maintenant à mes côtés et comme il n’est ni gros ni lourd je peu le feuilleter, le poser et le reprendre sans arrêt depuis qu’il est arrivé chez moi.

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    Voilà ce que dit le préfacier Stéphane Barsacq

    « Fauves et fleurs, dragons et papillons, Augustin Frison-Roche les peint tous, comme les guerriers et les saintes, les forêts et les villes, dans une lumière comme venue du plus profond de l’être, une lumière qu’il a le rare talent de projeter sous un ciel d’or. Son éclat si moderne tient à la maîtrise d’une beauté sobre et fastueuse, où tout nous entretient, dans l’équilibre et la cadence, de la poésie et de la rêverie, des rythmes et des rites. » 

     

    Augustin Frison-Roche nourrit manifestement une foi vive, il dit avec des mots de poète « La beauté dans le monde est semblable au cheval ailé qui soutient l’homme avide de voir le ciel d’un peu plus près. »
    Il eu un maître et on sent aussi dans les tableaux un amour certain pour la poésie.

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    Il a reçu commande d’un retable pour la cathédrale de Saint Malo, il dit que son ambition est « d’aider les âmes à voir le ciel d’un peu plus près ».
    On peut maintenant, vous qui habitez Saint Malo, admirer trois panneaux  : le baptême du Christ, la Pentecôte et l’Agneau mystique et un retable : l’Apocalypse.

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    Les Loups 

    Dans le verger qui évoque l’Eden, le lion et l’antilope cohabitent, j’ai pensé aux tableau de Cranach.

    Les oiseaux dorés cohabitent avec les loups, les animaux qu’ils faut parfois chercher attentivement mais qui sont toujours là.

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    Un cerf splendide où la nature se fond totalement, les animaux sont entrés dans l’intimité du cerf, ils ont fusionnés avec lui, la chouette, les fougères, l’oiseau font partie du cerf.

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    La nature est un temple 

    Un tableau qui nous fait réciter Baudelaire 

    J’aime cette sensation de fusion dans ses tableaux. C’est un monde où la nature s’anime, effraye, émerveille.
    On ressent une recherche spirituelle dans son oeuvre

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    Oiseaux 

    J’ai été totalement envoutée, j’ai penser à Bosch bien entendu, aux peintres flamands avec leurs paysage, mais aussi aux peintres italiens nous installant au Paradis, aux icônes et aux peintures Byzantines, aux fresques de Pompéi,  bref c’est un feu d’artifices.

     

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    Le livre :  Augustin Frison-Roche - Peintures 2019 - 2022 - Editions Klincksieck