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Rechercher : le secret de l'empereur

  • Bribes de Solitude

    Les joies de la solitude

    Les poètes habitent et ont habité les lieux solitaires, parce que ce n’est point dans les forums aux plaisirs, ni dans les palais, ni dans les théâtres, ni dans les capitoles ou sur les places, et encore moins à ceux qui fréquentent les lieux publics — qu’ils soient mêlés aux attroupements tapageurs de leurs concitoyens ou bien entourés d’un cercle de donzelles — qu’il est donné de méditer sur des questions sublimes...

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    Là, des hêtres qui se dressent dans le ciel et tous les autres arbres qui allongent de leur Dürer 004.JPGfeuillae les ombres naissantes ; là, un sol recouvert d’herbes verdoyantes et diapré de fleurs aux milles couleurs, des sources limpides et des ruisselets d’argent qui jaillissent, dans un murmure charmant, de l’abondance des montagnes ; là, oiseaux au plumage coloré et branchages qui donnent écho à leur ramage et au flux d’une douce brise ; là, folâtreries d’insectes ; là, petit et gros bétail, là, maison du berger ou bien cassine, qui ne trouble aucune affaire domestique, et toutes choses pleines de tranquillité et de silence.
    Ce spectacle ne captive pas seulement l’âme en repaissant l’oeil et l’oreille de ses merveilles, mais c’est sous son empire qu’à l’évidence l’esprit trouve le recueillement et que le génie, s’il lui arrive d’être las, recouvre son énergie et est poussé rudement vers le désir de méditer sur des questions sublimes et vers l’impatience de les mettre en oeuvre. 

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    Ce spectacle est encourager par le paisible commerce des livres, merveilleusement persuasif et par les choeurs harmonieux des Muses qui mènent la danse alentour.

     

    Le livre : Généalogie des Dieux païens - Boccace - Traduction Pierre Maréchaux

    La toile : Albrecht Dürer Maison isolée sur étang

    Dürer au musée du Prado chez Ciel bleu de Castille

  • Le chant de la terre

    Sur les pas de Virgile

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    Vois encore l’amandier, quand au bois mille fleurs
    Vont vêtir et ployer ses branches odorantes

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    Fresque de la Maison de Livia Musée des Thermes Rome

     

    Ainsi le souple osier et le genêt flexible.
    Le tremble, le blanc saule et son feuillage glauque.
    Tel sort d’un germe au sol : c’est le haut châtaignier,
    feuillage cher au Dieu, géant des bois le chêne,
    ou le rouvre qu’en Grèce on croit riche d’oracles.

     

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     Fresque Pompéi La déesse Flora

     

    En mai, forêt feuillue, en mai, bosquet fleuri
    Oui, mai gonfle la terre et veut le grain de vie

     

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    Riches fleurs © Aifelle

     

    Voici l’abeille emplir les fourrés et les bois.
    Goûtant aux riches fleurs, à fleur d’onde elle boit.
    Légère. Alors joyeuse, une douceur l’habite.


    Le livre :  Bucoliques - Géorgiques - Virgile - Editions De La Différence

  • Le génie de la Renaissance

    Michelangelo di Ludovico Buonarroti

     

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    Michel-Ange par Volterra

    "Un caractère épouvantable qui s’était affirmé à mesure qu’il croissait en âge et en génie : coléreux, jaloux, cupide, menteur, avare, méprisant, fourbe vaniteux."

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    La création 


    " On vit tout le monde accourir de partout pour la découvrir, et cela laissa les personnes ébahies et muettes "

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    Le jugement dernier

    "Le public choisi qui se pressait au pide du mur se trouva en un éclair comme frappé par la foudre, émerveillé par la splendeur de cette peinture, effrayé par la noirceur de cette vision qui participait de l’orgie et du massacre. "

    Le livre : Michel-Ange face aux murs - Armand Farrachi - Gallimard

  • La Gloire de mon père

    gloire de mon père.jpgLa Gloire de mon père - Lu par Marcel Pagnol - Editions La Librairie sonore Frémeaux et associés
    « Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers » Lorsque la voix de Marcel Pagnol entame le récit de son enfance, c’est toute la Provence qui s’invite. Les plus beaux passages du livre sont dans toutes les mémoires : Joseph le petit instituteur si fier de son fils, l’amour filiale de Marcel pour Augustine la jolie couturière, l’oncle Jules fameux propriétaire du parc Borély, le déboutonnage de Tante Rose et surtout  surtout l’arrivée à la Bastide Neuve dressée au milieu d’un « désert de garrigues »

    Ecouter Pagnol lire « La Gloire de mon père » c’est pendant un moment être transporté au pays de l’enfance heureuse, retrouvé le petit Paul qui « abordait le soir dans son lit, la philosophie des Pieds Nickelés. » , c’est partir en escapade avec Lili des Bellons.
    Tous les personnages sont extraordinairement vivants auréolés des souvenirs de nos lectures, on ressent au fond de soi la fierté du fils pour son père bouliste amateur et on est impatient de refaire avec Joseph le magnifique doublé de bartavelles.

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    Un désert de garrigues

    Même si vous l’avez lu de nombreuses fois, laissez vous séduire par la voix de Pagnol qui dit Patrick Frémeaux  « nous révèle un imaginaire intemporel qui est l’un des plus beaux chants d’amour à la Provence de notre patrimoine littéraire; un véritable hymne à la vie devenu l’un des fleurons de la mémoire collective des Français de toutes générations."


    Retrouver le livre chez Bénédicte

  • Du sang, de la sueur et des larmes

    Winston Churchill - François Kersaudy - Editions Tallandier
    churchill.gifJ’aime l’histoire, la petite et la grande, j’aime les biographies, et j’admire certains personnages, Winston Churchill en fait partie, j’ai entamé ce pavé avec l’idée de le lire à mon rythme, en fait je l’ai lu au rythme de Churchill c’est à dire au pas de charge.
    Voilà un livre à la mesure du personnage, long comme le fut sa vie, plein d’humour, et Churchill n’en manquait pas, passionnant toujours car Winnie (surnom affectueux donné par les anglais) aimait la vie et elle le lui rendait bien.

    Une mère qui collectionne les amants, un père qui méprise son fils et qui passe à deux doigts du "10 Downing street" mais meurt très tôt de syphilis,  des études difficiles " sa scolarité sera un long combat " un père qui voit son fils comme un " crétin " et des professeurs comme un " cancre brillant " : Voilà le portrait de Winston Churchill jeune.
    Lecteur vorace il lit jusqu’à plus soif, doté d’une mémoire prodigieuse (il peut réciter sans erreur 1300 vers de Macaulay) et d’une imagination fertile, cette mémoire et les lectures engrangées lui seront précieuses lorsqu’il sera l’heure d’écrire des discours pour convaincre ses pairs ou ses électeurs.
    Il fait le choix d’une carrière militaire et entre à Sandhurst, il y sera un cavalier émérite et un escrimeur redouté. Il sera sur toutes les scènes de guerre de l’époque : Cuba, l’Inde, le Soudan, l’Afrique du Sud.
    La solde est maigre pour un jeune officier lorsqu’un journal lui propose d’écrire des articles il le fera avec talent et parfois au grand dam de sa hiérarchie. Il acquiert une certaine notoriété et carrément la gloire lors de son évasion rocambolesque en pleine guerre des Boers. Sa plume lui permettra de vivre au dessus de ses moyens pendant toute sa vie, de perdre son argent sur tapis verts d’Europe, et de s’approvisionner en alcool et en cigares.

    winston-1896.jpgJeune homme pressé, car il craint de mourir jeune, il est atteint comme son père du démon de la politique, élu député à 26 ans il entre au gouvernement à 32. Il sera redouté par ses adversaires, il n’hésite pas à changer de parti quand cela lui apparait nécessaire " Certains changent d’idées pour l’amour de leur parti, moi je change de parti pour l’amour de mes idées "
    Il sera 11 fois ministre, du commerce aux colonies, en passant par les finances et la marine où il est éblouissant.
    Lors de la 1ère guerre mondiale il est Premier Lord de l’Amirauté, lorsqu’il est remercié il s’engage et fait preuve dans les tranchées d’un courage physique extraordinaire. C’est un meneur d’homme qui dit à ses officiers " Riez un peu, et apprenez à rire à vos hommes-la guerre est un jeu qu’il faut jouer avec le sourire. Si vous êtes incapables de sourire, grimacez ; si vous êtes incapables de grimacer, tenez-vous à l’écart jusqu’à ce que vous en soyez capables." Les soldats apprécient ce chef courageux et infatigable qui sait les galvaniser.

    Dans l’entre-deux guerre sa carrière connaîtra des hauts et des bas, très tôt méfiant envers le nazisme et Hitler il sera des années durant le seul à tirer la sonnette d’alarme sans être jamais écouté.
    La montée de la puissance militaire de l’Allemagne lui semble très dangereuse mais ses efforts pour réarmer l’Angleterre seront vains et sa lucidité ne sera reconnue que trop tardivement.
    La déclaration de guerre impose de le rappeler au gouvernement car comme le dit avec humour François Kersaudy " Lorsqu’on saute à pieds joints dans l’inconnu, mieux vaut le faire avec un homme qui connaît le maniement du parachute."

    Apparaît alors le grand Churchill, l’homme de guerre pugnace, à l’énergie sans faille, à la puissance de travail proprement incroyable.  Il a 65 ans et il va commander des hommes qui sont les fils de ses compagnons d’armes de la guerre de 14.
    « Winston is back » tel est le signal envoyé par l’Amirauté à tous les navires et à toutes les bases navales britanniques au soir du 3 septembre 1939
    C’est un pacifiste qui aime la guerre et la fait pour la gagner et jamais ne s’avoue battu. Cet homme qui n’est pas un grand orateur mais qui sait écrire des discours inoubliables, n’est jamais aussi bon et talentueux que le dos au mur.
    Dans les heures les plus sombres de la guerre, ses discours seront des phares et un soutien très fort à la population britannique qui vit sous les bombes.
    " Je n’ai rien à offrir que du sang, de la peine, de la sueur et des larmes ! " Ces paroles sont restées dans la mémoire de tous ainsi que la fin de son discours du 13 mai 1940 " Vous me demandez ce qu’est notre but ? Je vous répondrai d’un mot : la victoire ! La victoire à tout prix, la victoire en dépit de toutes les terreurs. La victoire, si long et difficile que puisse être le chemin "

    Il a une confiance inébranlable " Hitler ne peut pas gagner. Attendons son effondrement. "

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    Rien ne l’abat, il échappe à 5 accidents d’avion, au torpillage de son bateau, au bombardement de Londres.
    Il avait inventé les tanks, la « folie de Winston » pour ses collègues du gouvernement, il y aura le radar, les ports artificiels, les péniches de débarquement. Il a une idée à la minute ou comme le dira Roosevelt " il a deux cent idées par jour dont quatre seulement sont bonnes mais il ne sait jamais lesquelles "
    Il fait preuve d’intuitions fulgurantes, dès le début de la guerre il est certain qu’elle ne sera gagnée que si les américains y participent et il n’aura de cesse de convaincre Roosevelt d’aider l’Europe et de s’engager à ses côtés.
    Parfois sa confiance sera dupée et il lui faudra un certain temps pour prendre la mesure de la duplicité de Staline. C’est un francophile et il pressent très vite la stature de De Gaulle " L’Homme du destin "
    Après la victoire, après quatre années de guerre " Staline et Roosevelt rendent un vibrant hommage à l’âge et au courage, le reconnaissent volontiers comme l’inspirateur suprême de la croisade contre le nazisme " pourtant Winston Churchill regrette les frontières nouvelles, le morcellement de l’Allemagne, l’extension de l’influence soviétique " L’ensemble des Balkans à l’exception de la Grèce, va être bolchevisé, et je ne peux rien faire pour l’empêcher " dans un discours à la BBC il exprime son  inquiétude " A quoi bon punir les hitlériens pour leurs crimes si le règne de la loi et de la justice ne s’établissait pas , si des gouvernements totalitaires ou policiers devaient prendre la place des envahisseurs allemands ? "

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    Il a gagné la guerre mais perdu les élections, le vieux lion est à terre mais c’est mal le connaître si l’on imagine qu’il est anéanti, en mars 1946 il prononce un discours prémonitoire "Une ombre s’est répandue sur la scène si récemment illuminée par les victoires alliées (...) de Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique un rideau de fer est descendu sur le continent. "
    Mais alors qu’on le croit fini il sera encore une fois premier ministre !!
    "Je veux mourir en Angleterre" son voeu sera exaucé le 24 janvier 1965 soixante dix ans après (jour pour jour) son père.
    A ses obsèques célébrées dans la cathédrale Saint Paul sont présents " Six souverains, quinze chefs d’Etat, trente Premiers Ministres venus des quatre coins du monde "

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    Que dire devant un tel destin, la biographie de F Kersaudy est magistrale, en dehors de quelques pages un peu trop longues à mon goût de stratégie militaire, c’est un régal. Le style de F Kersaudy sert parfaitement son sujet et l’on a une seule envie en fermant ce livre, lire les Mémoires de Winston Churchill car ce diable d’homme, non content d’être la personnalité la plus marquante de son siècle était un excellent écrivain et a  obtenu un Prix Nobel de Littérature !

    Ce livre va rejoindre dans ma bibliothèque celui avec lequel j’ai découvert, adolescente, l’histoire de la seconde guerre mondiale, Le IIIème Reich de William Shirer.

    L’auteur

    François Kersaudy, qui a enseigné l’histoire à l’université d’Oxford, il est professeur à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne. Il est spécialiste d’histoire diplomatique et militaire contemporaine. Il a reçu le Grand prix de la Société des Gens de Lettres et le Grand Prix du Livre politique. Il est l’auteur de multiples ouvrages sur l’Angleterre contemporaine, il a assuré la publication chez Tallandier des Mémoires de Guerre de Churchill.

  • Les quais de la blanche

    Les quais de la blanche - Graham Hurley - Editions Folio policier

    quais de la blanche.gifDans ce 5ème épisode des enquêtes de Joe Faraday l'héroïne (pardon pour le mauvais jeu de mots) c'est la blanche, la poudre, la drogue, elle a pris possession de Portsmouth dite Pompey. Elle étend son pouvoir et avec elle telle la mort dans l’apocalypse, elle est suivie par la violence, la guerre des gangs, la corruption, le crime organisé.

    Cette sorte de gangrène porte un nom à Portsmouth : Bazza Mackenzie petit truand devenu grand grâce à la fée blanche. Comme tout gangster qui a réussi il se verrait bien devenir honnête....en façade du moins.
    Dans ce contexte les policiers sont découragés ou en colère, l’un deux, Nick Hayder, enquêtant sur une affaire dont il ne parle à personne subit une agression, après être passé plusieurs fois sous les roues d’un véhicule non identifié, il se retrouve en réanimation bien amoché.

    C’est là que nous retrouvons Faraday, toujours amateur d’ornithologie ce qui nous change des flics amoureux de la bouteille, Faraday va se voir confier la mission secrète de Nick, son ami, celle ci va le conduire dans là où circule l’argent de la drogue, là où on le blanchit,  pour traquer Bazza Mackenzie.

    Pièges et traquenards en tout genre attendent notre inspecteur vedette et parfois jusque dans sa famille. Son fils sourd muet participe avec la compagne de Faraday à la réalisation d’un film témoignage sur la drogue mais le junkie interviewer meurt d’overdose. Pourquoi se demande Faraday chercher des ennemis autour de soi quand on les a dans sa propre famille !!

    Sur fond de guerre d’Irak,  Graham Hurley nous offre un roman sombre et désespéré. La mécanique du récit est impeccable et la présence du fils apporte une touche d’humanité bienvenue dans cet enfer.

    Le billet d’ Actu du noir , pour ma part j’ai retrouvé Faraday avec grand plaisir.


    l’auteur

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    Graham Hurley, né en 1946 à Clacton-on-Sea, Essex, a vécu plus de vingt ans à Portsmouth, ancien arsenal de la Marine britannique.
    Auteur de plusieurs thrillers et réalisateur de documentaires pour la télévision anglaise, il se consacre désormais à la série de romans policiers "Joe Faraday".
    Graham Hurley  vit aujourd’hui dans le Devon. Il parle très bien français.