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Rechercher : il pleuvait des oiseaux

  • Il pleuvait des oiseaux - Jocelyne Saucier

    Il faut parfois traverser l’Atlantique pour trouver un roman comme on les aime. Un roman que l'on a envie d'offrir ou de prêter immédiatement.

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                               Quand la forêt brûle

     

    Ce roman est un vrai moment de plaisir et le reste jusqu’à la fin.

    Un lieu fait pour me plaire : la forêt un rien sauvage et des cabanes en rondins. 

    Un fil rouge intelligent qui est déroulé par une photographe en quête de témoignages sur les incendies gigantesques qui ont au début du XXème siècle endeuillé le Québec.

    Des personnages attachants qui marchent un peu sur une corde raide mais que l’on a envie de voir finir la traversée de la vie ensemble. 

     

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                                                      © Photo de Jean Provencher

     

    Pour terminer son enquête et trouvé un dernier témoin « qui avait survécu aux Grands Feux et qui avait fui sa vie dans la forêt » il se nomme Ed Boychuck, notre photographe rôde à la recherche d’un ermitage où Ed aurait pu se réfugier loin de la civilisation. 

     

    Elle ne trouve pas Ed mais fait la connaissance de Charlie et Tom, Charlie le taiseux et Tom le gouailleur. Ils sont presque centenaires mais sont encore capable de couper leur bois et de faire marcher un alambic. Pour le reste motus et bouche cousue sur leurs raisons d’être là, sur leur passé. Ils ont choisi leur vie et bon sang de bois n’ont pas l’intention que quelqu’un s’en mêle ! 

    Ils ont un lien avec la civilisation, Bruno, qui n’est pas non plus le modèle du type bien sous tous rapports. 

     

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    Mais elle est têtue notre photographe et elle n’a qu’une envie c’est faire plus ample connaissance, et lorsque Bruno se retrouve avec une vieille tante elle aussi quasi centenaire sur les bras tout va basculer et s’accélérer. Je vous livre son nom : Marie Desneiges 

     

    Je ne veux pas vous priver du plaisir de découvrir plus avant ces personnages qu’on voudrait bien avoir pour amis. Et puis il est normal de payer un peu de sa personne en maniant la hache, la canne à pêche, en touillant un repas pour tout ce monde là. 

    Vous passerez du rire aux larmes bref vous serez en empathie totale avec eux.

     

    Un livre qui fait l’occasion belle pour se renseigner un peu sur les grands incendies qui ravagèrent les forêts du Québec, qui fait aussi s’interroger sur ce que l’on souhaite pour soi et pour les autres lorsque la vie se fait trop dure.

     

    Allez glissez vous sous une peau d’ours et à l’abri des tempêtes et ouvrez ce livre. Moi je fais un clin d'oeil à Aifelle qui m'a poussé à la lecture

     

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    Le Livre : Il pleuvait des oiseaux - Jocelyne Saucier - Editions Denoël 

  • Pourquoi les oiseaux chantent - Jacques Delamain

    Et la nature est là qui t'invite   Episode 1

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    Après la Charente des libellules voici celle des oiseaux. Un texte qui date de 1930 mais une récente réédition qui nous permet de faire connaissance avec une oeuvre qui faisait le bonheur de Colette.
    Prenez vous jumelles et en route derrière Jacques Delamain au gré des saisons, par les bois et les marais, au bord des rivières du pays charentais.
    Au printemps la gente ailée doit se faire la voix : « le gosier devra être assoupli, et chaque jour les sons en sortent un peu plus purs » , les oiseaux doivent quand ils chantent pour la première fois se rappeler « la voix paternelle » et passer de chanteur timide à grand soliste ainsi « l’oiseau jouit de la note que son propre gosier module
    Variété des combinaisons, trilles limpides, parfois même les oiseaux se rassemblent tel un quatuor ailé.

     

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    En hiver le chant est plus discret mais bien présent

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    « Une sonnerie de perles de verre entrechoquées signale, dans le noyer, la troupe des proyers immobiles comme des feuilles brunes que l’hiver aurait oublié sur les branches »

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    « La haie dépouillée a son chant d’hiver, doux, un peu triste : celui de la Fauvette traîne-buisson »

    la migration d’automne
    le Traquet-tarier en route vers le midi qui choisit pour se percher

     

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    « un point culminant, la fusée terminale du pied de maïs, le bouquet de fleurs jaunes qui s’épanouit à l’extrémité de la longue tige du topinambour ou la branchette d’un buisson de prunellier »

    Une chouette houspillée par des mésanges et des pinsons, des réunions amicales, des choeurs « de voix liquides et cristallines »
    des passées d’oies sauvages, les « conciliabules bruyants » des pies.
    On apprend tout avec bonheur, les noces, les amitiés et les haines, les cris de colère et la lutte contre des assaillants plus forts,
    Au gré des saisons avec un art certain de la pédagogie Jacques Delamain fait partager sa passion, son savoir. Il parait qu’il dormait fenêtres ouvertes pour ne rien perdre du chant de la nature. Son journal d’ornithologue se poursuit jusque dans les tranchées « dans le fracas de la Première Guerre »
    Ceci n’est pas un livre de science mais bien un poème, une ode à la nature, véritable chant d’amour qui surpasse toute les encyclopédies.
    Ouvrez vos fenêtres, écoutez, laissez vous captiver par ce magicien plein de gaieté.

    Quelques mots sur l’auteur :
    Jacques Delamain fut aussi le fondateur et le directeur de la célèbre collection Les Livres de Nature chez Stock.
    Le hasard a voulu que le chemin de Jacques Delamain croise celui d’Olivier Messiaen, compositeur du Catalogue d’oiseaux  qui a séjourné chez Delamain dans sa propriété La Branderaie de Garde Epée.

     

    Jacques Chardonne son beau-frère dit de lui :
    « Jacques Delamain était un grand artiste en prose, quand il décrivait ce qu'il aimait: l'oiseau si mobile, multiple dans ses couleurs, ses coutumes et presque insaisissable. Ce n'était pas un écrivain -né; il le fut par accident. Tout à coup, pour exprimer ce qui était sa passion et comme l'obsession de sa vie, il eut un style de virtuose, le trait juste, infiniment souple et varié, sans surcharge, sans la moindre coquetterie dans la phrase; style nu, plein de nuances, avec des ressources incroyables. »


    Le livre : Pourquoi les oiseaux chantent - Jacques Delamain - Edtions des Equateurs

  • Les oiseaux - Tarjei Vesaas

    oiseauxvesaas.gifLes Oiseaux - Tarjei Vesaas - Traduit du Norvégien par Régis Boyer - Editions Plein Chant
    Plusieurs des livres de cet auteur sont épuisés mais pas celui-ci alors ouvrez le et laissez vous porter par ce récit.

    Les signes, Mattis vit pour eux, grâce à eux : deux trembles qui se ressemblent comme frère et soeur, les nuages qui marchent en troupeau, les passées de bécasses dans le ciel.
    Il rêve et déchiffre les traces des oiseaux sur le sol. Il parle Mattis, mais parfois seulement dans sa tête, et il a un langage bien à lui que seule Hege sa soeur comprend.
    Il essaie de travailler comme tout le monde pour aider sa soeur qui manie les aiguilles de son tricot toute la journée mais ses tentatives sont toutes vouées à l’échec.
    Parfois un voisin compatissant lui donne un peu d’ouvrage mais Mattis bien vite préfère lever la tête vers les nuages, envoyer un message à la passée de bécasses. Les tâches les plus simples deviennent des pièges, Mattis « La Houpette » Mattis l’ahuri, le simplet, Mattis a 37 ans et Hege 40.
    Depuis toujours Hege le fait vivre, le nourri en actionnant ses aiguilles en des points compliqués, Hege c’est le calme, même si parfois elle houspille Mattis pour qu’il trouve du travail.
    Un jour il se rend compte qu’il peut rendre service et travailler comme passeur sur le lac, à partir de ce jour il est heureux, il a un vrai métier même si personne n’emprunte son bateau.

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    Henri-Louis FOREAU   Huile sur toile, Paris, Musée d’Orsay.

    D’ailleurs c’est comme ça qu’il fait la connaissance de Jörgen le bûcheron. Pour la première fois une personne s’insinue dans le coeur de Hege et Mattis a peur, il imagine qu’elle va l’abandonner. Les idées se brouillent dans sa tête, c’est inquiétant et déroutant.

    C'est un livre superbe, un récit attachant et poigant à la fois. Volontairement je ne vous propose pas d'extraits car la découverte de cette écriture est forte et mérite que vous en ayez la primeur.
    Je fais ici un petit clin d’oeil à quelqu’un de mon entourage qui aime beaucoup Jens Peter Jacobsen , peut être l’avez-vous lu, et bien Vesaas est de la même famille.
    Sa langue aride est celle de la terre, des saisons, une écriture dépouillée d’artifices. Un langue de symboles, de chemins de traverses, de langage secret.
    Son monde est à la fois captivant et angoissant, les gestes et les paroles du quotidien sont là mais parés de rêve et d’inquiétude.  Un univers étrange et beau, un récit magnifique.
    Un livre indispensable dans votre bibliothèque

    L’auteur
    Tarjei Vesaas est né le 20 août 1897 à Vinjem dans la très vieille province du Telemark, et il est mort le 15 mars 1970 à Oslo.
    Ecrivain de langue néo-norvégienne (nynorsk). Son œuvre est dominée par les thèmes existentiels du Mal, de l'Absurde, ainsi que par l'omniprésence de la Nature. Elle se caractérise par une forte dimension symbolique et onirique.

  • L'Infinie patience des oiseaux - David Malouf

    Certaines parutions déclenchent aussitôt une alarme dans ma tête. Le nom de David Malouf a suffi.
    Le roman est  ancien en fait (1982) mais traduit pour la première fois.
    Une rançon est pour moi un texte magnifique et c'est avec quelque appréhension que j'ai plongé dans cette Infinie patience des oiseaux.

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    Un court roman qui se déroule en Australie dans le Queensland à la veille de la Première Guerre.
    Deux personnages vont occuper l'espace, Jim Saddler un garçon de vingt ans à l'avenir incertain, un peu marginal, un peu paumé, son plaisir il le prend dans les marais à observer les oiseaux.

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    « Là-bas, derrière lui, à l'endroit où tous ces marécages se déversaient dans le Pacifique, il y avait le sable des dunes, maintenu par du pourpier violet et des buissons bleus, puis l'océan : sur des milles et des milles. L'on pouvait marcher pendant des heures le long de la blancheur sifflante des vagues sans jamais rencontrer âme qui vive. Rien que des bandes de mouettes et des huîtriers à long bec s'affairant au-dessu de la lumière humide »     

    Il n'en croit pas ses oreilles quand Ashley Crowther riche héritier revenu s'installer sur les terres auxquelles les marais appartiennent, lui propose de créer un sanctuaire pour les oiseaux, dont lui, Jim, serait le responsable.
    Et le miracle s'accomplit, le diplômé de Cambridge et le paumé s'entendent, Jim fait faire la découverte des marais aux amis d'Ashley.
    Deux jeunes hommes amoureux de la nature, de la beauté des oiseaux, émerveillés et fascinés par ce monde étrange des migrateurs.

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    « Cela l'émerveillait. Une chose pareille. De pouvoir par une chaude journée de novembre avec le soleil lui brûlant le dos, la terre fourmillant sous lui et le paysage tout entier étincelant et stridulant, observer une créature qui, à peine quelques semaines plus tôt, se trouvait de l'autre côté de la Terre et avait trouvé sa route jusqu'ici en traversant toutes les cités d'Asie, franchissant des lacs, des déserts, des vallées encaissées entre de hautes chaînes de montagnes, survolant des océans sans le moindre point de repère, pour se poser précisément sur cette berge  »

    Bientôt Imogen Harcourt vient se joindre à eux, c'est la photographe qui fait de beaux clichés des oiseaux, qui permet de découvrir « de l'intérieur la vie unique de l'animal. Ça aussi ce pouvait être un don »

    C'est Août l'époque des grandes migrations celle où arrivent « les premiers réfugiés, comme les appelait Miss Harcourt »
    Ce ne sont pas les migrateurs qui arrivent mais la guerre, Jim et Ashley s'engagent. Le bateau, l'Angleterre puis les Flandres et les tranchées. Jim va faire partie de la piétaille, Ashley lui intégré le corps des officiers, ils étaient ensemble dans leur Eden peuplé d'oiseaux, l'absurdité de la guerre les lie à tout jamais.

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                    « L’Australie a promis à la Grande-Bretagne de lui fournir 50 000 hommes de plus.
                                                  Allez-vous nous aider à tenir cette promesse »


    La seconde partie du livre est terrible, David Malouf a les mots justes pour décrire l'horreur qui s'est brutalement matérialisée « Vous êtes entré dans la guerre par un trou ordinaire dans une haie » et de l'autre côté c'était l'indicible.
    Horreur et absurdité de toutes les guerres, comme dans Une rançon, on retrouve ici la prose magnifique de David Malouf, toute de sobriété.
    La force du livre c'est ce décalage entre un avenir tout juste entrevu au Queensland et la réalité des tranchées.
    David Malouf écrit le récit de cette guerre comme un ralenti de cinéma, les images faites de boue, de froid, de sang répondent comme le négatif d'une photo aux images poétiques, bucoliques des marais.

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    Vous ouvrez ce livre et ne le quittez plus. Il faut une plume exceptionnelle pour ainsi passer d'un monde à l'autre, pour transformer le lecteur d'ornithologue attentif en soldat dans la boue des Flandres.
    Quel magnifique livre, quel grand auteur !

    Le livre : L'infinie patience des oiseaux - David Malouf - Traduit par Nadine Gassic - Editions Albin Michel

  • Ah que la nature est belle

    Les merveilles de la nature 

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    Deux petits tours du côté des insectes et des oiseaux pour en apprendre un peu plus et surtout pour le plaisir 

    C'est ici dès demain

  • Vers le nord

    Du Saint Laurent à la Terre de Baffin

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    " Cette batture, à la naissance de l'estuaire, serait-elle pour moi aussi envoûtante sans la présence des grandes oies des neiges qui, chaque année, d'avril à la fin de mai, viennent y faire halte avant de repartir pour la Terre de Baffin? Ici, juste devant le chalet, est le lieu des contemplations portées par l'incessant jargon des oiseaux blancs. Lieu fertile aussi en spectacles singuliers: le paysage tout à coup s'anime d'une vie étrange, la seule à pouvoir vraiment combler l'écouteur de nature, et parfois même le ravir, au sens premier du terme."

    morency

    jusqu'en Terre de Baffin

     

    Le livre : Lumière des oiseaux - Pierre Morency - Editions Boréal