Ecrits de la maison des rats - Lao She - Traduit du chinois par Claude Payen - Editions Philippe Picquier
Un recueil de textes, non pas des nouvelles mais de petits articles destinés à des journaux, d’un des grands écrivains chinois.
Je n’ai lu que deux romans de Lao She : Le pousse-pousse et Gens de Pékin, ici c’est une façon légère de faire connaissance avec lui.
Un grand nombre de thèmes sont abordés, certains sérieux d’autres nettement moins, de sa mère à la lecture, de sa nostalgie de Pékin à la poésie.
Le recueil s’ouvre sur un texte très drôle « Dur dur d’écrire son autobiographie » où il fait un inventaire des épisodes de sa vie qui pourraient servir, après avoir renoncé aux deux premiers chapitres il s’obstine « Même si je me forçais à écrire le troisième chapitre il n’aurait rien de glorieux. Il vaudrait mieux que j’oublie ce chapitre et commence directement au quatrième » pour conclure que rien ne presse.
Le ton change totalement lorsqu’il évoque sa mère de façon très émouvante car « Vivrait-on jusqu’à l’âge de quatre vingt dix ans, on reste toujours l’enfant de sa mère »
Il sait à merveille se moquer de lui-même, lui qui adore lire et qui aime parler de livres « Dés que je parle des miens, j’attrape mal à la tête. Mes livres et mon destin semblent constituer éternellement pour moi un double fardeau. »
Hutongs quartiers traditionnels chinois chers à Lao She
Les chats, les enfants, les moineaux, sont l’occasion de lignes savoureuses, poétiques, fines et délicates. Il se fait parfois nostalgique en particulier lorsqu’il évoque le Pékin de son enfance « Ce n’est qu’à Pékin qu’un homme aussi pauvre que moi peut se sentir relativement heureux. »
L’écriture est d’une grande simplicité et j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à cette lecture.
L’auteur
Né en 1899, il a enseigné pendant une vingtaine d’années, il a connu le succès avec Le Pousse-pousse, il a écrit de nombreuses nouvelles rassemblées dans « Gens de Pékin »
Son plus grand roman « Quatre générations sous un même toit » est une fresque racontant l’histoire d’une famille.
La révolution culturelle lui est fatale, tué ou « suicidé » par les gardes rouges, il ne sera réhabilité qu’en 1978