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  • Le Printemps des poètes 2014

    Bientôt le coup d'envoi de ce printemps  

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    Dans les jours qui viennent  des billets consacrés à la poésie
    viendront s'intercaler avec d'autres

  • Un an dans la vie d'une forêt - David G Haskell


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    © David Haskell

    Deux moines tibétains dessinent un mandala avec du sable coloré. Ils vont lentement observent avant d’agir, d’abord un dessin d’ensemble puis les détails.

    Maintenant imaginez que vous êtes biologiste, comme ces moines vous vous fixez un coin de nature, une zone bien délimitée mais qui est capable par sa richesse de représenter le monde vivant, plantes et bêtes. 

    « J’a choisi l’emplacement en marchant au hasard jusqu’à trouver un rocher où m’asseoir. L’espace devant moi est devenu mon mandala. »

     

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    Sewanee Tennessee

     

    L’observation de cette parcelle forestière de 1 mètre carré est votre nouvel espace de travail, nous sommes dans les forêts des Appalaches

    Notre biologiste choisit une petite fenêtre pour contempler le monde. Il se fixe quelques règles :

    « y venir aussi souvent que possible, observer le déroulement d’un cycle annuel, garder le silence, déranger le moins possible, ne pas tuer d’animaux ni en évincer, ne pas y creuser ni y pénétrer, ne m’autoriser qu’un simple effleurement des doigts. »

     

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                                       Les lichens © David Haskell

     

    Nous lecteurs, allons le suivre dans ce voyage fantastique vers l’infiniment petit, l’infiniment simple et l’infiniment complexe de cette forêt primitive. Une grande richesse écologique et une grande diversité biologique nous attendent.

    Dans ce carré de forêt presque chaque jour notre biologiste va aller s’asseoir et tenir un journal, c’est là l’objet de ce livre.

     

    Prenons donc la route en direction de Sewanee dans le Tennessee.

    Au fil des pages David Haskell nous fait découvrir la vie qui grouille sous les feuilles, la physiologie des lichens comme la façon de se nourrir des cerfs, la coopération qui existe parfois entre les occupants du mandala. Nous subissons la neige, des trombes d’eau, « les assauts du vent », la chaleur estivale et même un tremblement de terre. 

    Quand il pleut le mandala se transforme en  « Serengeti à mollusques », les fleurs sortent à profusion aux premiers jours d’avril et elles se déploient « Ce matin la tige a la forme d’un élégant point d’interrogation, toujours recouvert de duvet, la fleur bien close suspendue à l’extrémité de sa

    courbe ».

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                                              © David Haskell

           « La science approfondit notre intimité avec le monde »

     

    La civilisation se rappelle parfois brutalement à lui, comme avec cette balle de golf venant perturber le fragile équilibre de son mandala biologique.

    Il lève parfois la tête pour apercevoir « le vol de l’épervier brun ». Il nous dévoile le combat pour la vie qui se déroule sous ses yeux scrutateurs, il nous révèle les miracles d’une nature foisonnante, papillons et champignons, arbres et fleurs, tout est bon pour nous transmettre un message « Toutes nos actions font des vagues et les effets de nos désirs se répercutent à travers le monde ».

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    © David Haskell

          « La salamandre luit comme si un rayon de soleil l’illuminait »

     

    Ce journal est passionnant de bout en bout, savant, érudit, il sait nous apprendre la vie mais sait faire sa leçon avec l’âme d’un poète.

    Dans les interviews il dit que c’est sa femme qui lui a fait regarder la nature avec empathie, elle qui est artiste, biologiste, éleveuse de chèvres et fabricante de savon ! Qu’elle en soit remerciée.

    Je suis sûre que David Haskell est un lointain cousin d’ Henry D Thoreau, d’Annie Dillard ou encore d’Aldo Léopold dans son lointain Comté des sables.

    Si l’on veut faire un peu de chauvinisme on peut aussi le rapprocher de Jean-Henri Favre et ses Souvenirs entomologiques.

     

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque

     

     

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    Le Livre : Un an dans la vie d’une forêt - David G. Haskell - Traduit par Thierry Piélat - Editions Flammarion 2014

  • Une histoire de mandala

     

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    © Jim Gogarty

    Je connaissais les mandalas des moines tibétains mais j'ai découvert qu'il peu en exister d'autres.

    C'est à cette découverte que je vous convie ici dès demain

  • Le Festin de John Saturnal

    Un roman gourmand

     

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    Les Saturnales 

     

    En général je n’aime pas les contes, les histoires fantastiques, la fantasy et autre Trône de fer, et pourtant je me suis laissée prendre à ce roman et je me suis laissée menée par le bout du nez du début à la fin.

     

    Plaçons les éléments : l’Angleterre du XVII ème siècle, pas tout à fait sortie des guerres de religions, pas sortie du tout du monde de la superstition, du fanatisme, des sorcières et autres légendes. 

    Une vallée, un manoir et un village, Susan la sage-femme un peu guérisseuse vit avec son fils John dans le village mais ils sont en but à la bêtise des villageois et d’un moine fanatique qui les poursuit de sa vindicte. 

    Chassés par l’incendie de leur maison  ils ont trouvé refuge dans la forêt de Buccla où Susan initie son fils aux herbes, aux plantes, il exerce et développe son odorat et s’initie au contenu d’un livre mystérieux qui contient les recettes du festin des Saturnales. Des banquets où

    « Toutes les plantes, toutes les créatures florissantes. Toutes avaient leur place à la table de Saturne »

     

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    « Prenez les meilleurs fruits des réserves naturelles de la terre ou du paradis »

     

    A la mort de sa mère, John est envoyé au manoir de Buckland. Il est vite remarqué pour ses dons particuliers et il est affecté aux cuisines qui sont sous la houlette de Maître Scovell.

    John est fasciné par les cuisines « éclats de voix, tintements de pots, de poêlons et de chaudrons, frottement de couteaux »  mais surtout « un grand flot d’arômes ».

    Avant de monter en grade il va se frotter et tomber amoureux de Lucretia l’héritière du domaine qui doit épouser son cousin Piers Callock. 

    Le mariage devra attendre car la soldatesque à la solde d’Olivier Cromwell fait régner la terreur dans le pays. 

     

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    « Les arômes du vin lui faisaient touner la tête. Les friandises amoncelées sur des assiettes d’argent activaient douloureusement ses mâchoires, tandis que des syllabes de miel tremblaient dans leurs timbales. Il sentit les gâteaux lustrés de beurre battu craquer sous ses dents, et la couche de sucre crépiter. »

    Quel étrange et fascinant roman,  un mélange des genres très divertissant, un roman d’aventures avec traques et pièges, un livre d’initiation au monde mystérieux de la cuisine, et pour faire bonne mesure un roman historique sur une période un peu sombre. 

    Pari réussi pour Lawrence Norfolk, on suit allègrement les aventures de John Saturnal et mine de rien de chapitre en chapitre on se constitue un livre de cuisine tout à fait original. 

    J’ai vraiment aimé ce roman mêlant réalité et fiction la plus débridée. 

    Lawrence Norfolk s’y entend pour faire passer grâce à un vocabulaire somptueux toute la sensualité des mets, des saveurs, des parfums. Les critiques ont parlé de « festin de mots » et de « nourriture pour l'esprit » !! 

     

    Laissez-vous tenter 

     

     

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    Le livre : Le Festin de John Saturnal - Lawrence Norfolk - Traduit par Alice Seelow - Editions Grasset 2014