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  • La Naufragée des Amazones - Isabel Godin des Odonnais

    La naufragée des Amazones - Jean Godin des Odonais - Editions Nicolas Chaudun
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    L’héroïne de ce récit n’a rien d’une femme de lettres, rien non plus d’une exploratrice du genre de celles qui feront au siècle suivant le récit de leurs voyages et pourtant elle va vivre une aventure extraodinaire en plein jungle amazonienne à une époque où l’on ne pouvait compter ni sur les médias ni sur le GPS pour vous sortir de là.

    Isabel Godin des Odonais puisque c’est d’elle qu’il s’agit, n’a rien d’une aventurière, bourgeoise lettrée de la bonne société du Pérou, mariée par amour à un français, mère de trois enfants, c’est pour rejoindre son mari qu’elle va entreprendre un voyage long et périlleux.Jean Godin des Odonais a fait partie de l’expédition scientifique qui en 1735 devait mesurer l’angle du méridien de la terre. Dans l’expédition des savants célèbres dont Charles Marie de la Condamine qui va découvrir le caoutchouc lors de l’expédition.
    Mais l’amour commande, Jean épouse Isabelle, reste au Pérou et fait 3 enfants.
    En 1749 il doit rentrer en France régler des affaire de famille, mais pas question de retour, le Pérou est devenu inaccessible, la frontière lui est interdite. Réfugié à Cayenne commence pour cet homme une attente qui durera plusieurs années

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    Isabelle Godin des Odonais


    Ayant enfin été autorisé à rentrer au Pérou, le voilà à bord d’un navire portugais, mais là pris d’un doute affreux, persuadé qu’on en veut à sa vie  il quitte le bateau. Geste dont il portera des années durant la culpabilité parce qu’à partir de là son épouse est livrée à une aventure périlleuse dont Jean Godin plusieurs années après ne pourra que conter l’histoire poignante.

    Isabel escortée par deux beaux-frères, un neveu, une trentaine d’indiens décide de rejoindre son époux en descendant le fleuve amazone Les aléas du voyage l'entraineront dans la jungle, sans armes, sans nourriture, sans chaussures à la merci des prédateurs, des insectes et autres bestioles en tous genres.

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    Je vous laisse découvrir cette aventure hors du commun, peu d’êtres humains auraient été capable de vivre et de résister à pareille entreprise.
    Le récit écrit pas Jean Godin à l’intention de Charles Marie de la Condamine est sobre, parfois sec, il détaille toutes les précautions initiales prises pour le voyage et leurs échecs l’une après l’autre, récit où la culpabilité suinte à chaque page, récit admiratif pour le courage de son épouse.
    Récit très court en regard des péripéties du voyage, et où les sentiments affleurent très peu.

    Publié en 1775, ce récit n’avait plus été édité depuis le XVIII ème siècle. C’est une histoire hors du commun, où une jeune femme se hisse par son courage à la hauteur des plus grandes aventurières.

  • Imposture - Benjamin Markovits

    imposture.gifImposture -  Benjamin Markovits - Traduit de l'anglais par Catherine Richard - Editions Christian Bourgois
    J’ai suivi par la pensée Byron dans un voyage pédestre en Suisse, ce roman me proposant de le retrouver, je n’ai pas résisté.
    En prologue l’auteur raconte avoir reçu un manuscrit d’un de ses anciens collègues dont la personnalité l’a longtemps fasciné, cet enseignant spécialiste des romantiques anglais l’a fait son héritier. Le personnage était ambigu puisqu’il avait reconnu être l’auteur d’un faux. Que raconte ce manuscrit ?
    En 1819 parait dans une revue un texte  le vampire , l’éditeur laisse croire que ce texte anonyme est de Lord Byron. Succès garanti, le public se jette sur le texte qui sent le souffre, Lord Byron est en butte à l’opprobre publique en raison de son divorce houleux. Chacun sait que le parfum de scandale fait vendre...
    L’auteur réel du "vampire" est John Polidori un jeune médecin sans patients, sa soeur Frances, dont il est amoureux, a épousé un monsieur Rossetti qui sera le père du poète et peintre Dante Gabriel Rossetti. Trois ans plus tôt il a accepté contre l’avis de son père, d’être le médecin et le compagnon de voyage de Byron.
    Après la France et une randonnée dans les Alpes Suisses, Byron se fixe à Cologny au bord du Léman dans une magnifique villa qui restera célèbre : la villa Diodati. Là il retrouve le poète Shelley et son épouse Mary.

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    Le séjour a été un calvaire pour Polidori, il a des velléités d’écriture, il est copieusement moqué pour cela. Lord Byron en a fait son souffre-douleur et Shelley ne l’a pas épargné.
    Lors d’une après-midi pluvieuse ils décident tous les quatre d’écrire chacun une nouvelle fantastique, la postérité retiendra celle de Mary  Frankenstein et celle de Polidori Le vampire. Le séjour prend fin amèrement pour Polidori puisqu’il est remercié par Byron.
    Lorsque Polidori voit son oeuvre publiée anonymement il est amer et se sent trompé et il développe une telle rancoeur que lorsque Eliza, jeune femme romantique et à l’imagination fertile, le prend pour Lord Byron, il ne la détrompe pas. L’imposture lui semble normale, n’a-il pas lui aussi du talent ? et puis Byron n’essaie-t-il pas de s’approprier « le vampire » ?

     

    Tout est permis au romancier, y compris de détourné l’histoire à son profit, B Markovits ne s’en prive pas. L’intrigue est riche et somptueuse mais la construction est complexe, les retours en arrière sont nombreux et parfois Markovits s’amuse à nous perdre dans ses digressions. 
    Le thème de l’imposture se prête bien en effet aux ambiguïtés, au jeu de miroirs, la réalité est pliée à la convenance de l’auteur, vrai et faux s’entremêlent et la composition du récit est à facettes multiples. La lecture demande une attention soutenue, le plaisir est à la hauteur de l’effort.
    Ceci est le premier tome d’une future trilogie sur Byron dont Benjamin Markovits est spécialiste, je serai au rendez-vous.


    Pour prolonger votre lecture

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    La vie de Byron d’André Maurois - Grasset
    Byron portrait d’un homme libre de Leslie Marchand - Autrement

  • Voyage poétique en chine

    Poèmes chan - Traduits du chinois par Jacques Pimpaneau - Editions Philippe Picquier

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    Un petit étang - Yongjue Yuanxian ( 1578-1657) Photo Céanothe

    Par delà ma fenêtre, une moitié d’are en friche,
    J’y ai creusé la terre pou en faire un étang,
    Traversé par les nuages, il retient leur image,
    Quand la lune survient, il commence à briller,
    J’en arrose les fleurs que le printemps nous prête,
    J’y lave ma pierre à encre et un parfum se répand,
    Oui, ce n’est que de l’eau au milieu d’un étang
    Mais s’en d’égage un calme qui fait tout oublier

     

     

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    Monüni nonne (date inconnue)
    Van Gogh amandier
     
    Tout le jour j’ai cherché le printemps sans le voir,
    J’ai chaussé mes sandales et couru la région,
    Au retour j’ai souri en sentant un prunus,
    le printemps sur la branche s’y trouvait au complet

     

     

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    Baofen Weizhao (1084-1128)
    Le printemps à Giverny - Monet (Merci Servanne)

     

    La pluie a lavé les pétales roses des pêchers,
    Le vent a épousseté les branches vertes des saules,
    De la blancheur des nuages sort un rocher étrange,
    De l’émeraude des eaux, la droiture de vieux arbres.

     

     


    Pour poursuivre

    vous pouvez retrouver Jacques Pimpaneau et la poésie chinoise chez Tania
    La Chine et Yang Wan Li chez Aifelle
    Van Gogh à Berne chez Souvenires et impressions