Un roman totalement envoûtant, dès les premières pages. La relation amoureuse intense et douloureuse, la fusion des corps entre deux êtres qui vont passer de la séduction à l’amour, de la tentation à l’enfer de la possession.
Monsieur d’Albrecht devient veuf, il a un fils et une fille, une fille qu’il fuit car elle lui rappelle trop son épouse. C’est un homme « plein de morgue, très instruit, taciturne »
Mademoiselle d’Albrecht grandit, il est temps de lui trouver un maître à sa hauteur.
Lucrezia Panciatichi par Bronzino
Son père lui donne un précepteur, Agustin Ramon y Cordoba.
Mademoiselle d’Albrecht devient une jeune fille instruite elle savait « le latin, le grec, l’hébreu, l’araméen. Elle avait aussi appris l’italien, l’espagnol et le portugais. »
Mais le diable de la tentation est entrée dans la maison car « Il la désira dans l’instant »
Le dangereux jeu de la séduction se poursuit.
« Ils lurent le Charmide, le Cratyle, et le Ménon, le Manuel d’Epictète deux fois, les Histoires d’Hérodote, Sapho , Maimonide, Anacréon (…) Catulle, Tibulle, la Cité de Dieu »
Elle progressait, son père y veillait, alors qu’ « elle pensait que toute la séduction qu’elle pourrait exercer viendrait de son esprit » c’est le corps qui parlât .
Jeune Homme avec luth Bronzino
Mais l’amant n’est pas un tendre « Il lui dit que l’amour était des fadaises de rêveur, que l’amour n’existe pas, qu’il n’y a que le frottement ahuri des sexes »
Pourtant « Elle lui appartenait, il la possédait »
Pour elle c’est la passion, une révélation, pour lui c’est la rage et la haine même s’il admire sa beauté.
Il y aura des départs avec une maigre consolation quand Monsieur de Ramon avoue « j’ai plus de tendresse pour vous que vous ne l’imaginez »
Il y aura la solitude de Mademoiselle d’Albrecht peuplée de lectures, d’apprentissage de la médecine. Elle établit une édition de Virgile car « Elle se demandait parfois si le chant IV de l’Enéide ne lui avait pas appris à aimer. »
Didon et Enée
Je vous invite à découvrir ce roman troublant, plein du feu de la passion et surtout rendu avec une langue somptueuse.
L’écriture m’a rappeler celle de Pascal Quignard dans Tous les matins du monde et les personnages de Laurence Plazenet ont un parenté avec Pascal et les Messieurs de Port Royal.
Un roman trop peu connu, sautez le pas !!
Le livre : L’Amour seul - Laurence Plazenet - Editions Albin Michel
Commentaires
À quel époque se situe ce roman qui me semble bien sombre.
XVII ème, sombre oui mais magnifique
Et ben... quel billet ! Jamais entendu parler de la romancière en plus !
j'ai fait connaissance avec Laurence Plazenet à cause de Port Royal, le sujet m'intéressait et elle en est une spécialiste, ensuite c'est le jeu des ricochets
Totale découverte!
une auteure que j'apprécie pour son savoir sur Port Royal et cette période
Une inconnue pour moi aussi...
une auteure qui vaut la découverte
Je ne vais pas être plus originale que celles qui m'ont précédée, je ne la connais pas non plus, mais je vois que ce roman est paru en 2005, sa sortie ne m'a pas marquée.
je pense que comme beaucoup de roman il est passé sous les radars, l'auteure m'a passionné sur Port Royal et j'ai eu envie de lire ce roman, je ne l'ai pas regretté du tout
J'ai pensé à Héloïse et Abélard, mais l'affaire semble tourner tout autrement ici.
il y a là la même passion en effet, comme tout les amours exclusives et violentes cela explose
Merci de nous faire découvrir ce roman !
une belle découverte pour moi
tu nous tentes avec ce roman plein de feu et de passion et aussi plein d'érudition!
c'est tout à fait ça
Le feu oui, mais la tendresse, la joie d'aimer, l'exaltation, le partage... Cela ne se faisait pas à l'époque ! Ce qui me tenterait dans cette lecture, c'est l'écriture que tu compares à celle de Pascal Quignard dans Tous les matins du monde, là le plateau de la balance penche vers le oui. Belle soirée Dominique, à bientôt. brigitte
il m'a fait penser à Quignard en effet à la fois pour l'époque mais aussi pour le style magnifique
C'est une découverte! La langue a l'air très belle.
la langue est splendide, ce n'est pas pour rien que L Plazenet aime Port Royal et Pascal
Pascal, Ces messieurs de Port-Royal, cela me plaît bien !
c'est ce qui m'a tenté aussi
On ne va pas le sauter ici, l'hidalgo et moi avons été très tentés par le sujet, ton billet!
(tu constates que les dégâts des coups de foudre sont enfin réparés!)
Coups de foudre....leur force destructive!:-))
Dans le roman le coup de foudre est presque aussi destructeur, mais destructeur des âmes !!
Bonjour Dominique, j'ai vu sur wikipedia que ce roman date de 2005. Il ne semble pas être sorti en poche. Le XVIIème siècle est un siècle passionnant et pas si bien connu que cela. Merci pour ce conseil Bonne journée.
je ne l'ai pas vu en poche, il est resté un peu confidentiel
Tu m'as convaincue.