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La bibliothèque Universelle et Magie du livre - Hermann Hesse

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Après ma lecture de l’Ornière j’ai eu envie de rouvrir les deux livres de Hermann Hesse qui m’accompagnent depuis bien des années maintenant. Lorsque j’ai allégé ma bibliothèque ils ont fait partie des livres mis immédiatement de côté comme indispensables et heureuse chose ces deux livres sont toujours disponibles chez l’éditeur.

 

La Bibliothèque Universelle

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Ce livre est un recueil de textes de longueur très variable, de quelques lignes à plusieurs pages. C’est un tour d’horizon des lectures d’Hermann Hesse et dieu sait que l’écrivain était un lecteur extrêmement éclectique.

Il fut certainement parmi les premiers à s’intéresser aux littératures asiatiques et Confucius est en bonne place à côté de Bouddha mais aussi des textes sacrés ou de l’épopée de Gilgamesh.

On découvre un auteur féru de contes et légendes mais bien sûr les pages les plus nombreuses sont pour la littérature allemandes et j’ai découvert là lors de ma première lecture bien des auteurs vers lesquels je suis revenue plus tard : Keller, Stifter, Schiller qu’à cette époque je ne connaissais que de nom. 

Goethe trône en majesté au milieu de ce livre et de longues pages lui sont consacrées. 

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Mais c’est toute l’Europe qu’Hermann Hesse fait défiler par ordre chronologique, de Plutarque à Gide en passant par Casanova, Voltaire ou Defoe.

Bien sûr il a ses préférences et ses à priori mais j’aime qu’un auteur prenne parti, qu’il ose dire qu’une oeuvre révérée ne l’enchante pas du tout et au contraire que tel livre n’a pas la place qu’il mérite selon lui.

C’est grâce à ce livre que j’ai lu Nathan le sage, Henri le vert de Gottfried Keller. Il se réjouit des traductions de Stendhal dont « une partie de l’oeuvre restera immortelle »  Il aime Dumas « quel plaisir de lire ce que raconte cet homme incroyable plein de santé, de joie de vivre et de confiance en soi (...) ce gaillard n’est pas seulement un tableur et un joyeux farceur, mais aussi un remarquable écrivain. »

De Victor Hugo il retient l’Homme qui rit que je me propose de lire bientôt.

De Balzac il dit que ce qu’il trouve remarquable c’est que « l’on peut le lire de plusieurs manières différentes. On peut en effet, ce qui est impossible chez la plupart des grands auteurs, le lire à chacun des stades de la vie, que l’on soit un jeune homme ou chargé d’années. »

Je trouve magnifique qu’il se soit passionné pour la littérature jusqu’à la fin de sa vie et que sa Bibliothèque universelle se soit enrichie des écrivains qui n’avaient pas encore atteint la notoriété : Kafka dont il fut l'un des découvreurs, Gide, Wells, Proust ou Thomas Woolf ou JD Salinger.

Bien entendu il consacre de longues pages à Dostoievski qu’il aimait énormément mais qui nous dit-il « garde toujours son halo de mystère lorsque nous l’abordons dans nos moments de désarroi ou de recueillement. »

Un tour du monde littéraire que l’on a plaisir à entamer et à refaire au gré des saisons, des années, des envies.

 

 

Magie du livre 

 

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C’est à la fois le lecteur et l’écrivain qui prend la plume ici, quelques articles un peu convenus : discours, préface à une édition , mais surtout l’expression de la passion d’Hermann Hesse pour la poésie, la littérature et l’écriture bien sûr.

Les différents articles sont tous intéressants, certains égratignent, d’autres expriment une certaine colère, la sincérité de l’auteur est toujours là jusque dans ses partis pris et ses exagérations.

On a des études du style littéraire, sur l’art du récit, Hesse par en guerre contre les classifications «  A quoi me sert de savoir si un tel ou un tel est un symboliste, un naturaliste ? »

 

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La place de la littérature et de la poésie allemandes est grande et beaucoup de noms inconnus apparaissent, certains sont oubliés mais d’autres à découvrir et c’est tout le sel de ces chapitres là.

 Ce qui ressort de façon absolue c’est l’exigence de qualité, à bas les lectures faiblardes et trop faciles, il est pour laisser tomber un texte qui ne se révèle pas de qualité ! pas de quartier à bas la qualité médiocre. 

Pour lui lire c’est lire plusieurs fois « la lecture unique, obligatoire ou seulement curieuse, n’apporte jamais de véritable plaisir. » 

l’auteur a eu une éducation très puritaine et très rigide et cela se sent dans ses jugements littéraires qui sont parfois un rien figés mais le plus souvent ses articles sont enthousiasmant, c’est un aristocrate de la lecture.

Il investigue tout : la façon d’acheter, de classer, de conserver les livres, c’est un lecteur toujours à l’affut d’un trésor inconnu. Un article est consacrer aux traductions, aux lectures de vacances et à la lecture au lit.

Le chapitre central c’est celui de sa bibliothèque idéale qui reprend ses livres favoris, c’est là que son éclectisme éclate vraiment, quel extraordinaire lecteur et quelle fraicheur dans les propos de ce vieux monsieur. Ses articles sont parfois un peu polémiques mais que serait la passion sans un peu de mauvaise foi. 

Hermann Hesse romancier, critique et passeur, je vous propose dans un prochain billet de retrouver le promeneur.

 

Les Livres

La bibliothèque universelle - Hermann Hesse - Traduit par Jacques Duvernet - Editions José Corti 1995

Magie du livre - Hermann Hesse - Traduit par François Mathieu et Britta Rupp - Editions José Corti 1994

 

Commentaires

  • La bibliothèque de cet aristocrate de la lecture doit tenir une place enviable dans nos bibliothèques.

  • oui et il est du genre à vous pousser à lire encore au-delà

  • J'ai lu Une bibliothèque idéale, on dirait le même que le premier? (et figure toi que je ne remets pas la main sur mon exemplaire!)

  • as tu lu celui là ou la version condensée et raccourcie ?

  • Un poche d'environ moins de 200 pages (toujours égaré; l'aurais-je donné/vendu? je n'y crois pas!)

  • J'ai "la bibliothèque universelle" et partage ton avis. Un livre que l'on peut reprendre avec grand plaisir
    Magie du livre fait partie des livres que j'aurais envie de lire mais qui reste encore inscrit dans ma longue liste de désir de lecture.....

  • un ensemble de chroniques un peu inégales mais globalement très intéressantes

  • je ne connaissais les réflexions de Hesse sur les auteurs , c'est un genre que j'apprécie particulièrement , J'aime quand les écrivains se lâchent un peu sur les textes sacrés. Je me suis tellement ennuyée aux souffrances du jeune Werther , pourtant j'ai essayé plusieurs fois et à des âges différents.

  • Ah tu t'es ennuyée, il faut dire que je l'ai lu il y a longtemps mais j'en garde un bon souvenir
    ces deux livres sont sympa et j'aime y revenir

  • Le premier me tente depuis longtemps, il faudra même que je vérifie que je ne l'ai pas enfoui dans quelques cartons quand je serai enfin au Gontey...
    Je ne connais pas du tout le second et je crois qu'il faudra bien que je le trouve à La Librairie !
    Un nouveau merci, double celui-là !

  • j'ai cru à un moment les avoir perdus après moults déménagements mais ils ont résisté

  • Tu as de la chance de posséder ces deux livres !
    Il me semble qu'Une Bibliothèque idéale publiée chez Rivages que j'ai lu n'est qu'une version (très) abrégée (mon bouquin fait à peine plus d'une centaine de pages) des deux livres dont tu discutes ici.
    Je te remercie d'attirer mon attention sur ces deux livres, bien que je constate après recherche qu'ils ne figurent nulle part dans le catalogue des bibliothèques près de chez moi :(
    Et merci d'avoir posté un lien vers mon article sur L'Ornière et ravi d'avoir vu que tu as aimé la lecture que tu en as faite :)

  • je pense que la version chez rivages est réduite mais elle contient peut être les chroniques principales ce qui n'est déjà pas mal
    j'ai vraiment aimé l'Ornière et ce matin chez le libraire une des libraire me disait que suite au billet elle l'a commandé et envisage de le prévoir dans son fond
    Hourra donc

  • Il a été un peu ton maître à penser!
    Quant à la classification d'une oeuvre, admettons que cela ne serve à rien mais moi j'aime bien savoir pour comprendre.

  • ah non pas du tout parce que je n'aima pas tout, par exemple je n'aime pas Siddartha et le jeu des perles de verre trop ésotérique à mon goût
    Sa réflexion sur la classification n'est pas inintéressante car moi non plus je n'aime pas trop cataloguer même si les rapprochements sont utiles ils sont parfois un peu réducteurs

  • Je choisis intuitivement "la bibliothèque universelle"... peut être parce qu'il y parle de littératures asiatiques ?... je ne sais. Belle soirée Dominique. brigitte

  • je te reconnais bien là

  • Je suis plus tentée par le premier que par le second. C'est d'autant plus intéressant avec le décalage d'époque, qu'en sera-t'il des auteurs encensés aujourd'hui dans quelques décennies ?

  • oui tu as raison et d'ailleurs certains des auteurs qu'ils cite ont disparu des écrans mais je pense qu'il était un lecteur comme tous les lecteurs qui avait des coup de coeur pour des lectures qui aujourd'hui ne nous attirent plus

  • j'ai Une bibliothèque idéale dans ma PAL et je tarde à le lire. Pourtant j'adore Hesse. Allez, tu me motives!!!

  • un livre qui est très agréable à lire et qui donne envie ....de lire

  • j'aime ce type de livre

  • Je ne connaissais ni l'un ni l'autre, merci donc doublement. Le premier me tente plus que le second, question de ses choix personnels qui, comme tu le dis, livre de nombreuses pistes de lectures possibles.

  • je crois que j'ai aussi un faible pour le premier

  • faire monter le chiffre des libraires c'est ma vocation :-)

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