Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les Bûcherons - Roy Jacobsen

9782070131396FS.gif


Une aventure au creux de l’hiver qui va rassembler des hommes de plusieurs pays, avec chacun un passé particulier, en pleine guerre entre la Finlande et l’URSS, des hommes que rien ne rapproche sauf l’envie de vivre, de survivre serait plus juste.
Lorsque en décembre 1939 l’URSS fait main basse sur la Finlande profitant du Pacte Germano-Soviétique, les finlandais décide d’appliquer la politique de la terre brûlée et incendie la ville avant de battre en retraite.

lacs-forets-finlande.jpg

Lacs et forêts de Finlande © VisitFinland imagebank

Suomussalmi doit être évacué, mais un irréductible refuse de quitter la ville, Timmo bûcheron de son état et considéré comme simplet, comme l’idiot.
Timmo organise  sa  résistance, il rassemble ce qu’il peut de vivres "un pot de saindoux, un seau de lait gelé et un sac de gros sel" . Il calfeutre portes et fenêtres, nettoie la maison où il a décidé de vivre, de fonds en combles et croyez moi Timmo quand il se met à nettoyer il ne fait pas semblant. Tout rutile.
Et puis bien sûr l’hiver redoutable en Finlande, est déjà là, donc Timmo va s’assurer une provision de bois, mais quand on est bûcheron c’est facile.
La ville tombe aux mains de l’Armée Rouge et voilà Timmo embrigadé à son corps défendant par l’ennemi, dans un bataillon d’étrangers prisonniers, de déserteurs, de juifs : bref aux yeux des Russes la lie de la terre. Une équipe de bûcherons bons à tout faire, mal nourris, frappés, menacés, affamés.
Travailler ça il sait faire Timmo mais le danger guette, vous pouvez en quelques minutes être devant un peloton d’exécution.

Winter_war.jpg

La guerre d'hiver (photo The Library of Congress)


Alors lui, le simplet, l’idiot, va suivre une stratégie simple : si j’aide et fais un peu confiance à mon prochain peut-être qu’ un jour à son tour il m’aidera.
Lorsque l'armée les abandonne il leur faut survivre " Quand les bûcherons se sont réveillés, je leur ai donné la nourriture disponible, de la bouillie de gruau, de la confiture, du lard, un peu de pain."
Une survie basée sur le travail, la ruse, le risque, le don gratuit, et par-dessus tout sur un amour fou de la liberté et de la confiance que l’on met dans l’autre " Plus tard on m'a également surnommé l'Espoir ou le Dernier Espoir, voire le Courage ou la Liberté : c'étaient les premiers mots de russe que la guerre m'a appris."

helsinki-finlande-a18966695.jpg

Rien de moralisant dans ce roman, tous les bons sentiments sont couverts par la neige, toutes les émotions enfouies dans le brouillard, les gestes se perdent parfois dans la boue qui colle aux chaussures.
Koutouzov avait fait le coup de l’hiver aux armées napoléoniennes, l’Armée Russe pourtant aguerrie va connnaître l’enfer blanc  de Finlande.
Une belle histoire faite de laissés pour compte, d’ un ramassis d’hommes violents, meurtris, qui vont petit à petit tisser une toile faite d’entre-aide et parfois même d’abnégation.
j’ai lu avec plaisir ce récit qui se lit bien au chaud sous la couette.

Le livre : Les Bûcherons - Roy Jacobsen - Traduit du norvégien par Alain Gnaedig - Editions Gallimard

L’auteur
Jacobsen,Roy_002483.jpg

Né à Oslo en 1954, Roy Jacobsen fait ses débuts en littérature en 1982 récompensé par le Prix Tarjei Vesaas de la meilleure première œuvre littéraire. Il a également été récompensé par le prestigieux Prix de la Critique Norvégienne et deux de ses romans ont été nominés pour le Prix de Littérature du Conseil Nordique. ( Editeur)



Commentaires

  • Vous imaginez Rovianemi avec la majorité de ses maisons en bois mais bombardées par des avions à l'étoile roue ! La très longue lutte - disproportionnée - des Finlandais contre leurs envahisseurs russes a toujours laissé maintes traces dans les paysages du pays au 60.000 lacs.
    Tout est sauvage, très intact (j'y ai même pris dans ma voiture un homme venant d'être attaqué par un ours) puis soudain : des carcasses de blindés. La rouille de la guerre en pleine nature.

  • @ JEA : superbe témoignage, dans le livre les combats sont évoqués bien sûr mais d'un peu loin car le livre est centré sur ce groupe de personnes qui doivent s'entendre pour survivre
    je ne savais pas qu'aujourd'hui encore on pouvait voir des traces aussi nette de cette guerre
    Quant aux ours là je m'incline !

  • Tiens, je l'ai acheté samedi... une bonne impulsion, je le crois, d'après les quelques mots lus de ton billet ; je ne le lis pas en détails aujourd'hui, je le garde pour plus tard !

  • @ Kathel : j'espère qu'il te plaira autant qu'à moi, j'ai passé un très très bon moment

  • @ Zarline , je suis pour les contrastes et puis on veut toujours queque chose qu'on a pas , la fraicheur l'été et la chaleur l'hiver avec un livre tac les désirs sont satisfaits

  • Merci pour ce billet, je ne vais pas pouvoir résister à celui-ci et c'est tant mieux ! Mais d'abord, Khazanov, j'ai hâte de me perdre à l'Heure du roi.

  • @ emmyne : bonne lecture de Khazanov ! court mais bon

  • Le contexte historique est intéressant, et la survie de ces hommes aussi. Je crois l'avoir déjà repéré, cette fois-ci je le note.

  • @ Aifelle : un bon récit dans un contexte intéressant

  • @ Keisha : vu la vague nordique il risque bien d'être acheté

  • On est toujours étonné de la résistance dont peut faire preuve l'être humain quand il se retrouve acculé. Encore un très beau livre vu ce que tu nous en dis....
    Je le mets dans mes tablettes.

  • @ nadejda : j'ignorais à peu près tout de la guerre russo finlandaise, c'est une façon sympathique et attachante d'en apprendre un peu plus

  • @ Allie : La neige et le froid doivent te rappeler quelque chose non ?

  • @ Véronique : je lis comme toi un peu en série, russe, puis nordique, puis espagnol j'aime bien m'imprégner un peu puis changer

  • "...Plus tard on m'a également appelé l'Espoir..." Que j'aime ce mot !!! Le fil de la vie, à certains moments...
    Ce récit a l'air très fort, les conditions de vie de ces régions l'imposent peut-être par définition. Tu en parles vraiment bien. Douce soirée. brigitte

  • @ Plumes d'Anges : les personnages ont des liens particuliers entre eux et cela donne un grand intérêt au récit

  • J'ai repéré ce livre, j'ai lu sa critique sur le net. Je vais le noter car il semble très intéressant.

  • @ dimitri : je l'ai acheté sur un coup de tête mais depuis j'ai lu des critiques assez favorables effectivement

  • Je crois qu'il va s'inscrire sur ma liste.
    Je suis plongée dans Cent ans que j'aime beaucoup
    Merci de cette découverte
    Bonne journée

  • @ autourdupuits : Cent ans j'ai vraiment beaucoup aimé, celui ci est plus particulier comme récit mais j'ai aimé les rapports entres les hommes rassemblés pour leur survie

  • @ Claire - Lise : la difficulté c'est le temps car les envies ne manquent pas

  • @ choco : toujours céder à la tentation c'est le grand Oscar qui l'a dit !

  • Encore un auteur à découvrir. L'enfer blanc, le froid, la survie... Dans ces condiitions, un peu de chaleur humaine, c'est énorme.

  • Je connais très peu cette partie de la guerre mais je manque de temps en ce moment. Je vais donc me contenter de ton billet qui m'a déjà appris bien des choses!

  • @ mango : il faut savoir dire non, hélas ............

  • Certes certes mais parfois le banquier et les bibliothèques blindées crient au scandale !! :)

  • En ces temps qui se réchauffent par ici, je me plongerais bien dans la neige pour épier Timmo.

  • @ Yv : quelqu'un comme moi qui n'aime pas la chaleur :-)

Écrire un commentaire

Optionnel