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Une lointaine Arcadie - Jean-Marie Chevrier

De la vie solitaire de Boccace à l'Arcadie il n'y a qu'un pas

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Est-ce nécessaire à l’homme de se retirer, de faire retraite quand rien ne va, est-ce bon pour l’homme de dégraisser sa vie, de limiter ses désirs de s’approcher d’une vie d’ermite ?
A lire JM Chevrier je crois que oui.

Matthieu est libraire, mais pas libraire du tout venant, libraire spécialisé, il ne vend que des livres de botaniques anciens pour bibliophiles. Mais vous savez comment va la vie, quand quelque chose tourne mal, tout s’enchaîne.
Un contôle fiscal, un divorce qui le laisse sur la paille, sa librairie qu’il doit fermer,  la mort de son chien, Matthieu doit redonner une direction à sa vie.
Un vieil oncle a autrefois vécu seul après la guerre, dans une masure au fond de la Creuse. Il rachète la maison et décide de vivre en retrait, loin des autres, seul avec le silence, pas de journaux, une radio qui crachote et trois livres. Pas de voisins sauf un vieil homme qui tient en laisse son fils très handicapé, le père et le fils semblent tout droit sortis d’une pièce de Beckett !
Puisqu’on parle de Beckett, notre héros n’a emporté avec lui que trois livres Homère, Virgile et Samuel Beckett.
Retour à la vie simple : Matthieu coupe son bois, fait son pain, à le temps de méditer, d’observer la nature,  de vagabonder, c’est Thoreau à Walden. Il va même jusqu’à acheter une compagne à quatre pattes, une chatte ? non vous n’y êtes pas du tout ! une vache, en souvenir de son enfance et d’un tableau qui représente pour lui « une lointaine Arcadie »
Trop beau pour durer ? Un couple de randonneur épuisé fait halte chez lui, fini la solitude absolue, la vie parfois vous réserve bien des surprises.

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Gustave Courbet

c’est un roman délicieux, de craignez pas l’érudition de l’auteur, certainement latiniste et amateur de mythologie dans sa jeunesse, il sait la faire légère et je parie que vous aurez envie d’ouvrir Virgile et l’Iliade, il a un vrai talent pour dessiner la nature avec des mots. J'ai aimé son regard décalé sur le sacro saint animal de compagnie.
Je suis certaine que vous aimerez sa vache et la façon dont il vous en parle.
Un texte plein de poésie, de mélancolie, un chant bucolique et une fin inattendue. Un livre fin et sensible.

Le livre : Une lointaine arcadie - Jean-Marie Chevrier - Editions Albin Michel 2011

02_Jean-marie_Chevrier.jpgL'auteur : Jean-Marie Chevrier est l’auteur de six romans remarqués, Zizim ou l’Epopée tragique d’un prince ottoman (1993), Une saison de pierre (1995), La seconde vie (2000), Le Navire aux chimères (2004), Un jour viendra où vous n’aimerez plus qu’elle (2007) et Départementale 15 (2009), tous publiés aux éditions Albin Michel.(éditeur)

Commentaires

  • @ Cathulu : il y a je crois un billet ailleurs mais impossible de me rappeler où

  • Justement, en te lisant, je pensais que c'était Cathulu qui avait fait un billet sur ce livre mais non, alors je ne sais pas qui car je n'ai pas noté mais je le fais cette fois-ci!

  • @ Mango : non non ce n'est pas cathulu mais je suis ocmme toi impossible de me souvenire

  • Le libraire, la botanique, la Creuse, et la tentation (parfois !) de s'extraire du monde ... Voilà qui me parle. Je note aussi. Belle journée, Dominique !

  • @ Florence : et il y a même une histoire d'amour

  • Pourquoi ce billet me fait-il penser au "Mur invisible" de Marien Haushofer ? La vache, d'abord, le retrait du monde, la nature et plus personne... Ce roman de Chevrier me tente, je le note. Merci, Dominique.

  • @ Tania : je vois que nous avons les mêmes lectures, ce roman ci est moins "noir" que l'univers de M Haushofer

  • Comment résister à ce super billet?
    Poésie, silence, nature...tout ce que j'aime. Merci et bonne journée Dominique.

  • @ Colo : excellent journée à toi, que j'espère pas trop enneigée !

  • Je ne vais pas résister longtemps avant d'aller acheter ce livre ! Tout me parle dans ce thème.
    Tu fais toujours de remarquables billets qui nous donnent envie d'en savoir plus.
    Très belle semaine à toi.

  • @ Dimitri : tu résistes à tout sauf à la tentation !

  • @ Dimitri : tu résistes à tout sauf à la tentation !

  • Bon, je vais déparer dans l'ensemble mais moi le résumé me déprime... rien que l'idée d'un tel isolement, j'en ai des frissons, et je hais la Creuse... donc je passe !

  • @ Irrégulière : tu ne dépares pas du tout, j'ai aimé ce livre mais je ne suis pas prête à partir au fond de la creuse sans cinéma et sans libraires !!!!!

  • @ JEA : je suis intriguée je pars à la pêche aux infos

  • Je résiste rarement à un récit nature mais là, cette impression d'isolement... Je suis comme Irrégulière, ça me stresse juste d'y penser. Et bon, le latin et moi, on est pas trop copains non plus ;-) Alors malgré tous tes bons arguments, je passe pour le moment mais je note quand même dans un coin, pour la vache au moins...

  • @ Zarline : Pas de problème, ceci dit pour le latin c'est plutôt léger puisque j'ai tout compris !

  • @ Zarline : Pas de problème, ceci dit pour le latin c'est plutôt léger puisque j'ai tout compris !

  • Merci Dominique de m´avoir facilité ce titre de livre en français dans ton dernier commentaire sur mon blog.

    Bonne soirée

  • @ Alba : j'apprécie toujours quand quelqu'un me donne une référence alors j'essaie de faire de même

  • Je crois que c'est dans Télérama que j'ai repéré ce livre. Ton avis en plus, je ne vais plus hésiter. J'espère qu'il sera à la bibliothèque.

  • @ Aifelle : oui tu as raison je viens d'aller lire l'article qui est même encore plus positif que le mien

  • Aaaah la Creuse, beau département où, dit-on, on trouve plus de vaches que d'habitants... Je n'ai donc rien contre jouer les Thoreau avec ce livre... (bon, mais dans ces coins là, il faut des bibliothèques bien garnies, sinon)
    Encore une fois un merci (crispé ^_^) pour la découverte.

  • @ keisha : je suis comme toi la vie d'ermite ça me plait assez ....en livre, je ne déteste pas du tout la solitude mais les cinémas et librairies, musées me sont un peu indispensables

  • Merci, j'aime beaucoup ton blog mais je ne trouve la newsletter et je manque des "épisodes".
    Le résumé que tu fais de ce livre m'enchante.. j'ai tellement envie de m'isoler du monde à la campagne en ce moment... mais avec des tonnes de livres... je me demande pourquoi il n'en a choisi que trois...
    Bisous

  • @ Veronique : jusque là je n'ai pas fait de news letter car j'ai l'impression que tout le monde utilise plus ou moins google reader ou netvibes et voit donc les nouveaux billets des blogs qui l'intéressent
    je vais y songer

  • Llego aqui por pura casualidad y me doy cuenta de que eres la persona que veo muy amenudo en los comentarios de "autour du puits". Eres francesa? Vives en España?
    Con cariño

  • Je me suis trompée de blog, ce n'était pas pour toi hihi... tu peux l'effacer! C'était pour Alba!
    Bisous

  • @ Veronique : ouff j'étais déjà en train de sortir mon dictionnaire !

  • Je suis en admiration devant la quantité de livres que tu lis par mois, et pourtant je lis beaucoup!
    Je suis ravis de savoir que tu es en bonne compagnie avec Pierre Loti, un auteur que j'aime et qui me fascine à la fois. As-tu visité sa maison à Rochefort? Ça vaut vraiment le détour...
    Bisous et très belle journée chère Dominique

  • @ Kenza : je n'ai pas eu la chance de visiter cette maison; Pierre Loti est un lecteur qui m'intrigue et dont j'aime assez les écrits de voyage
    Bientôt d'ailleurs je vais commencer une nouvelle série sur les récits de voyage car j'ai une énorme bibliothèque et je vais essayer de vous la faire partager

  • Je ne connais pas du tout cet auteur mais je suis tout à fait prête à le découvrir à travers ce titre après le billet que tu nous en as fait.

  • @ Ikebukuro : c'était aussi ma première approche, j'ai aimé le ton de l'auteur

  • Lui aussi fait retraite à la campagne comme dans Bonheur fantôme! Et en Creuse, en plus! Mais le livre ne t'est pas tombé des mains! Est-ce l'érudition qui fait toute la différence? La qualité de la réflexion?

  • @ claudialucia : c'est parce que dans ce livre il y a une vraie histoire, bien amenée, un vrai portrait, ce que je n'ai pas trouvé du tout chez Anne Percin

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