Vivre dans un monastère
Ce petit livre nous transporte dans un monastère où pour entrer il faut montrer patte blanche et s’acharner. Si vous résister à trois jours d’attente sur le seuil alors la porte s’ouvrira.
Ici pas question de luxe, une même pièce sert à la fois de salle de méditation, de réfectoire et de dortoir
« ce qu’on prendrait pour une rangée de figurines en terre cuite, en position du lotus, ce sont les anciens déjà assis à méditer »
© Stéphane Bigeard
Tout est fait pour que le moine se dépouille de tous les biens superflus et même du désir de posséder. Les objets personnels sont réduits à leur plus simple expression « on peut loger sur une étagère le matelas qu’on dépliera pour le repos nocturne. » une écuelle pour les aumônes et voilà tous les biens du moine.
le temple Tôfuku-ji
La vie est rythmée par le son du claquoir à maillet, une « cloche à sonner les heures » car le moine ne fait pas que méditer, non il faut aussi participer aux tâches communes. On peut être trésorier ou cuisinier.
Les temps de repos alternent avec la marche méditative, les prières, les repas, la méditation assise. Les sorties sont faites pour aller mendier à l’extérieur.
Tout est ritualisé « le maniement des baguettes ou la manière de quitter les socques bois, tout est, absolument tout le comportement est fixé par des règles. »
La frugalité est totale : brouet de riz agrémenté de navet, un peu de thé et voilà le repas terminé !
La cérémonie du thé fait suite au repas et le programme s’établit à la suite : rasage du crâne, bain, ou balayage du monastère selon le jour du mois.
En courts chapitres Satô Giei brosse la vie du monastère : le travail dans le potager, les cérémonies, la ronde de nuit pour parer aux incendies, les rituels, les entretiens avec le maître.
Le moine met toute son attention et sa ferveur au moindre geste de la vie quotidienne et ainsi chemine vers l’éveil.
Agrémenté de petits croquis humoristiques ce récit autobiographique éclaire ce qu’est la vie d’un moine entré au monastère du temple Tôfuku-ji en 1939 c’est surprenant.
Si vous voulez tout savoir de la vie dans un monastère zen, si vous voulez apprendre à « Pratiquer le bien pour le bien » , bref si une leçon de sérénité vous tente lisez ce livre
Le livre : Journal d’un apprenti moine zen - Satô Giei - Editions Philippe Picquier
Commentaires
Bonjour Dominique, cela se mérite donc d'être moine, c'est un état d'esprit. On est loin du fracas de nos vies. Mais cette vie "zen" n'est pas faite pour moi. Il me manquerait des choses comme un confort minimum et quelques romans. En revanche, un ou deux mois de frugalité seraient bonnes pour ma santé. J'aime beaucoup la couverture du livre. Bonne journée.
@ dasola : j'aime ce type de livre qui donne envie de ralentir, de s'attacher à l'important mais quant à vivre comme ça .....euh peut être pas
Ces éditions Picquier sont merveilleuses, elles m'enchantent ! Quelle drôle de vie que celle de l'homme soumis aux rituels, c'est une exploration de certaines facettes du monde, elle correspond à certains tempéraments. Je suis fascinée par la beauté de ces temples, même si celui-ci, dans ta description, semble plus que minimaliste, chaque objet est certainement choisi avec soin. Tout est dans la présence à soi, et pour y parvenir, il faut s'écarter du bruit du monde. Merci Dominique, lumineuse journée. brigitte
@ Plumes d'Anges : la fin du livre fait état des cérémonies et fêtes et cela donne une sensation plus "riche" mais la vie quotidienne est effectivement plus que frugale
J'aime beaucoup les éditions Philippe Picquier
Plusieurs fois tenté par ce titre, je ne le vois plus en bibliothèque. Je vais vérifier s'il est disponible.
Je pense que cette vie monastique, pour aussi sereine et apaisante qu'elle soit, serait pénible pour moi, calme et aimant la solitude à dose raisonnable, mais habitué à une vie de couple et un univers plus matérialiste. Quelques semaines peut-être ? Pourquoi pas. Un ressourcement.
Reste que le bouddhisme est selon moi la religion(?) la plus "moderne" face à l'évolution de nos sociétés.
@ christw : le bouddhisme m'a longtemps attiré et m'attire encore mais l'idée de réincarnation m'est totalement étrangère, j'aime m'inspirer de certains préceptes mais je n'adhère pas totalement
ce petit livre est vraiment intéressant quant à vivre comme ça, non non ce n'est pas du tout ma tasse de thé
Lost in translation! Le Japon est l'Exotisme le plus Parfait. Le Zen aussi!
@ miriam : très dépaysant assurément et très difficile à suivre
Je suis toujours à la fois attirée et circonspecte sur ce type de livres...mais ce que tu en dis donne envie de le tenter: une sorte de retour à l'essentiel finalement. Belle journée
@ sous les galets : j'aime ce genre de livre qui m'incite à m'interroger mais très vite la vie habituelle reprend le dessus hélas
Chez Picquier, j'ai lu "je veux devenir moine zen", qui ne doit pas être très éloigné de celui-ci. Cette quête monastique a quelque chose de fascinant, mais ne doit pas être facile à vivre tous les jours.
@ Aifelle : je ne connais pas celui là tu m'intrigues je vais aller à la pêche
Fascinant est le mot mais comme toi je ne suis pas prête à aller au delà
Voilà qui doit être très intéressant... à lire... mais à vivre je ne pourrais pas... Quoi que pour retourner au centre de soi-même et comprendre beaucoup de choses ça doit aider :0) Mais pour le reste, humm, bof bof
@ l'or des chambres : très éloigné de nos habitudes et de nos façons de vivres
Parfois on se prend à rêver d'une autre vie
@ lignes bleues : c'est tout à fait l'impression que me fait ce genre de récit, mais ensuite je redescend sur terre :-)
Un petit livre que j'ai apprécié même si la dernière partie m'a moins enthousiasmée
On peut noter que quelles que soient les religions les règles sont les mêmes
Picquier est vraiment un spécialiste en matière de littérature asiatique
Bonne journée
@ autour du puits : la dernière partie sur les fêtes et cérémonies est moins vivante en effet mais en même temps donne aussi une vision de la vie dans les temples à laquelle on ne pense pas
la nécessité de se changer est vraiment présente dans toutes les religions même si elle est exprimée différemment
Comme Aifelle, j'ai immédiatement pensé à ma lecture de " Je veux devenir moine zen ". Et je me souviens avoir noté celui-ci à cette période, si je ne me trompe pas.
@ Maryline : je note ce titre car du coup il m'intéresse,
il est à la bibli de Lyon
pour ceux que ça intéresse voici la référence
Je veux devenir moine zen Miura Kiyohiro; chez Philippe Picquier poche
Une vie bien étrange qui a des côtés attirants comme le silence et la médiation, le dépouillement et le travail de la terre aussi, et d'autres, la mendicité par exemple, absolument éloignés de ma conception de la vie.
Une lecture intéressante donc, merci.
@ colo : l'obligation de mendier parait choquante mais dans le bouddhisme c'est une preuve d'humilité et de diminution de l'ego
ceci dit je crois que j'aurais beaucoup de mal :-)
L'apprentissage du détachement est si éloigné de notre mode de vie occidental, mais sans doute un grand pas vers la sagesse. Belles illustrations : la couverture me fait penser que j'aurais au moins besoin de calligraphier pour garder l'équilibre.
@ Tania : les réflexions aujourd'hui sur la nécessité de faire diminuer nos besoins croisent les préceptes du bouddhisme zen
mais juste un bol de riz ça me semble malgré tout un peu frugal :-)
Je veux bien faire retraite dans un monastère mais y vivre toute une vie, pas pour moi !!!
J'avais vu un reportage dans un monastère au Tibet qui montrait bien cette vie enfermée sur elle-même...
Le livre me tente qu'à moitié!!!!
Bonne soirée
@ Enitram : ce qu'il y a de bien avec un livre c'est qu'on y entre vite et que l'on peut en ressortir sans dommages :-)
Le "hors du monde" ne m'attire pas trop, mais pour la découverte, pourquoi pas?
@ keisha : à l'inverse le thème m'attire même si comme tout le monde je vis en plein dans la société de consommation, mais j'aime bien rêver
je ne doute pas que ce livre soit intéressant.... comment faire pour être zen à ce point pour vivre au plus profond de soi..... j'ai vu que tu as lu La peste.... C'est mon livre préféré... Albert Camus dit ce que je pense et que je ne saurais écrire....
Bonne journée
@ loula : oui la peste de Camus est un grand livre que j'ai lu et plus récemment écouté en livre audio
Vivre ainsi me serait impossible mais j'aime savoir que ce genre de monastères existent. Sont-ils très fréquentés?
@ Mango : je ne sais pas qu'elle est la fréquentation aujourd'hui, on peut supposer que comme partout ce type de vie attire moins mais je ne sais pas ce qu'il en est
Le livre lui retrace une expérience ancienne
Et bien cela peut paraître surprenant chez une lectrice de Joyce Carol Oates, mais je note ce titre ! Bon we :-)
@ Margotte : je crois que dans un monastère tu as droit à une petite bibliothèque par exemple : 1 Maupassant 1 Colette et 1.....
je crois que je vais me contenter de ton article
parce qu'en plus je n'aime pas les navets ....
bref j'aime les être humains et leur compagnie malgré tous leurs défauts, ils écrivent de bien beaux romans par exemple
Luocine
@ luocine : les navets ça va mais coucher à la dure je ne suis pas certaine, la compagnie des humains me manquerait ...de temps en temps
Comme Luocine, je me contenterai de ton article... La sérénité, ce n'est pas trop pour moi, même dans un livre, et les privations encore moins. ;-) (sans doute l'évocation des navets !)
@ Kathel : décidement les navets n'ont pas la côte !! :-)
Tout à fait le type de lecture qu'il me faut en cette fin d'année... Je note, merci !
@ Hélène : oui à l'heure des bilans c'est un bon livre
Je ne pourrai pas, impossible.
J´ai besoin de contacts humains, je suis trop occidentale, ce qui ne m´empêche pas de m´isoler quand je peux et le désire.
Je t´écris peu mais dès que je peux, je te lis. Tu sais combien j´aime tes billets.
Bonne semaine.
@ alba : merci à toi, j'aime lire ces livres là mais pas forcément les vivre :-)