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Intempérie - Jesús Carrasco

Il fait partie des romans de cette rentrée de janvier et répond à mon envie de me tourner un peu plus vers la littérature espagnole.

 

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Oubliez l’hiver et sa froideur, le roman nous installe sur un plateau pelé sec et poussiéreux.

La sécheresse prolongée a vidé les villages, sous le couvert des buissons un enfant se terre, il a fuit droit devant pour échapper aux adultes qui le poursuivent et que l’on devine immédiatement violents.

S’il est repris la punition sera terrible « Lui revint à l’esprit l’image du père empressé et servile en compagnie de l’Alguazil »

Dans sa fuite désespérée l’enfant croise la route du vieux chevrier.  Celui-là connait les  astuces pour survivre, les points d’eau et partage ses provisions. « Comme oreiller, le vieux avait installé sa bardelle rembourrée de paille de seigle. Le garçon y posa la tête avec précaution, et s'installa du mieux possible sur la laine râpeuse

 

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Les liens se tissent, l’enfant reste en retrait mais pour supporter la faim, la soif et la peur il va devoir faire confiance au vieux berger. Il va apprendre à harnacher le baudet, à rassembler le maigre troupeau de chèvres, à trouver les sources.

 

Une intrigue minimaliste et pourtant le récit est riche. On sent la chaleur, on a la bouche sèche avec un goût de poussière, on sent l’odeur du lait chaud de chèvre. Le rythme est inexorable, pas de retour en arrière possible, l’obligation d’avancer, de fuir. 

 

J’ai tout aimé dans ce roman : le ton, le rythme, l’écriture sèche et précise, les dialogues laconiques. La violence sous jacente qui refait soudain surface. 

Sandrine a aimé aussi ce roman par contre je n’y ai pas senti pour ma part de trace de roman un peu apocalyptique. 

J’ai surtout pensé à ces personnages plein de dignité qui font face à l’adversité.

J’ai pensé aux romans de Miguel Delibes 

 

 

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Le livre : Intempérie - Jesús Carrasco - Traduit par Marie Vila Casas - Editions Robert Laffont

Commentaires

  • @ Sandrine : j'avais été séduite par ton billet et j'aime ce type de roman même si curieusement contrairement à la blogosphère j'étais restée hermétique à La Route !

  • pour les livres venant d'Espagne, Sandrine ets debons conseils, je crois avoir noté ce livre chez elle alors je souligne!

  • @ Luocine : je suis tout à fait de ton avis
    j'aime ces livres courts denses et qui laissent un fort souvenir

  • Je ne sais pas si je le lirai; comme d'habitude des livres m'attendent dont certains de la bibliothèque donc à rendre en temps donné (Julia Deck entre autres)...mais la référence à Delibes, en elle-même me suffit pour savoir que c'est de la littérature (non pas un roman à l'aura passagère)...
    merci Dominique

  • @ Martine : c'est de la littérature je confirme, j'ai lu qu'en Espagne certains critiques étaient agacés par le vocabulaire trop précis, trop varié semble t--il, à l'inverse j'ai aimé ces mots précis qui demandent parfois d'aller voir un dico mais qui s'accordent à la perfection avec le ton du récit

  • Voila qui devrait me plaire
    C'est drôle je ne l'avais pas remarqué pourtant la rentrée de janvier est plus facilement "contournable"

  • @ Aloïs : je ne l'avais pas vu non plu c'est Sandrine qui a attiré mon attention

  • Tu parles très bien de ce roman. Si je le croise sur un présentoir je pense que je céderai à la tentation de le lire.

  • @ moglug : il vaut vraiment la lecture

  • La comparaison avec "la route" chez Sandrine m'avait dissuadée. Puisque tu l'as lu autrement, je le note ; je vais en parler avec ma bibliothèque.

  • @ Aifelle : je n'ai pas aimé la route mais ici je n'ai pas senti de ton apocalyptique qui m'avait rebuté dans La Route, le pays est peu identifié et la sensation de vide est plus du à une campagne désertée qu'à un événement particulier

  • @ keisha : il vaut la peine

  • Tu me tentes vraiment ! J'ai aussi envie de lire de la littérature étrangère autre qu'anglo-saxonne...

  • @ kathel : c'était aussi ma première raison mais le récit l'a largement emporté sur la nationalité, un beau récit sur la confiance et la bonté toutes choses universelles

  • Un livre sur la fuite d'un enfant mais vers un chemin de la liberté, loin de la brutalité et l'incompréhension des adultes en qui on a perdu toute confiance... Il existe d'autres horizons dont la porte ouverte par un vieux chevrier... Il m'attire ce livre !

  • @ Enitram : un beau roman, dur mais empreint d'humanité

  • Je connais trop peu la littérature espagnole ( et comme toi, je suis restée hermétique à La route ), en revanche ton billet me fait songer à un livre qui pourrait t'intéresser si tu ne l'a pas déjà lu : " Le trésor de la guerre d'Espagne " de Serge Pey.

  • @ Marilyne : merci pour la référence je viens de la noter dans mon panier de bibli car il est à ma médiathèque

  • @ l'or des chambres : un roman court et dense

  • Tu es la première à attirer mon attention vers ce roman, je retiens ce titre pour une prochaine incursion en littérature espagnole.

  • @ Tania : Colo est en train de le lire tu en sauras plus :-)

  • Nous partons aux Canaries, je cherche de la littérature espagnole, si je trouve celui-ci numérique, je télécharge (nous sommes limitées pour les bagages ( seule valise pour2 )

  • @ miriam : je n'ai pas vérifié si il y a une version numérique

  • elle existe je viens de le télécharger

  • Chargé grâce à tes conseils sur ma liseuse, en espagnol, je l'ai commencé avec bonheur...je reviendrai donc!
    Jolies illustrations!

  • @ Colo : impatiente de connaitre ton avis

  • @ nadejda : du genre qui devrait te plaire

  • Dans la sècheresse de la vie, l'enfant va à l'essentiel, peu importe la rugosité, il ne voit que la lumière d'un cœur qui bat... Magnifique la couverture de ce livre en plus ! Merci Dominique, belle journée hivernale. brigitte

  • @ Plumes d'Anges : la douleur des enfants est insupportable mais lorsque la confiance est là ....

  • Bonjour Dominique, je viens d'envoyer un mail à ma libraire pour qu'elle me le commande au cas où elle ne l'a pas. Cela me tente, je suis en train de lire "l'homme du verger" d'Amanda Coplin qui se passe lui aussi en pleine nature, et celui-ci ira très bien à la suite ! alors merci.
    Claude

  • @ Claude : l'homme du verger est un roman qui m'a énormément plu ainsi qu'à une de mes filles, celui là est de la même qualité

  • Le héros me paraît inspiré des oeuvres picaresques espagnoles,un lazarillo de Tormes ou encore le personnage de Cela dans "les nouvelles aventures de Lazarillo de Tormes"...
    Ta période romans espagnols? Lis Pas Pleurer sur la guerre d'Espagne et les soldats de Salamine de Javier Cercas.

  • @ Claudialucia : le rapprochement avec L de Tormes ne convient pas ici car il n'y a rien de picaresque on est dans le brut et le dur et le petit héros ne se moque de personne tant il est envahi par la peur
    J'ai fait un billet sur le livre de Lydie Salvayre que j'ai beaucoup aimé, Le livre de Cercas est un excellent souvenir de lecture et il est toujours dans ma bibliothèque, j'y ajoute à peu près tout Munoz Molina que j'aime beaucoup et Manuel Rivas et son crayon du charpentier mais ce sont des livres lus il y a longtemps bien avant ce blog

  • @ miriam : j'espère qu'il te plaira autant qu'à moi et Sandrine

  • Comme promis je reviens après avoir terminé cette lecture magnifique.
    Tout est dur dans ce roman, la nature et le climat sont également les protagonistes de cette perle de la littérature contemporaine espagnole. Tu as sûrement remarqué que, si peu est dit, décrit, des personnages principaux, le paysage y est minutieusement détaillée et participe grandement de ce drame humain.
    J'ai, nous avons énormément apprécié, merci, merci.

  • ah que je suis contente que ce roman t'ait plu, je l'ai trouvé formidable et si je comprends bien ton hidalgo aussi a été content ?

  • "Mon hidalgo" comme tu dis, a été carrément emballé, passionné. "Une si belle écriture" a-t-il dit.
    Ces terres arides, sans eau ni ombres, ces vies rudes font partie de sa jeunesse aussi.
    Il te remercie donc lui aussi.

  • C'est ce qu'on appelle faire d'une pierre deux coups

  • Lu dans l'avion de Fuerteventura à Orly ( 5 heures de vol plus le poireau dans les aéroports). emballée je te remercie de me l'avoir fait connaître.

  • je suis heureuse qu'il t'ait plu pour moi ce fut un vrai coup de coeur, je viens de le prêter à une de mes filles on va voir

  • j'ai oublié: pourquoi ce mouton sur la couverture?il y a dans le livre un enfant, un vieil homme, un âne, un chien et des chèvres, pas de mouton!

  • ah ben ça je voudrais bien savoir

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