Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : zola

  • Madame Zola - Evelyne Bloch-Dano

    C’est après une visite de la maison de Zola qu’Evelyne Bloch-Dano décida d’écrire une biographie de Madame Zola afin de nous dire comment la petite lingère devint la femme d’un des hommes les plus célèbres, les plus honnis, les plus admirés.

     

    La vie des grands hommes est rarement un long fleuve tranquille et parfois les compagnes en paient le prix, je vous laisse relire comment Sofia Tolstoï fut traitée en son temps.

     

     zola.jpg

    Portrait de Madame Zola par Manet - Musée d'Orsay

    C’est l’histoire d’une femme qui longtemps souffrit de sa non reconnaissance. Gabrielle fut tout d’abord une grisette qui pose pour les Impressionnistes, qui fait du canotage sur les bords de Seine. 

    Sa rencontre avec Emile va totalement changer sa vie, il fut l’unique passion pour cette jeune femme peu éduquée que les Goncourt jamais en reste d’une amabilité qualifiaient de « poissarde ». 

    Elle est la muse fidèle, l’organisatrice des dîners amicaux ou mondains qui « sont 1'œuvre commune de Gabrielle et d'Émile, une sorte de fête de famille élargie, un rituel amical, même s'ils ont dès le début une portée artistique non négligeable »

    madame zola.jpg

    Alexandrine 

    Elle est aux côtés de Zola quand la presse le cloue au pilori après la publication de Thérèse Raquin « longue série d'articles injurieux qui dénoncent avec une violence inouïe l'immoralité de Zola. »

    C’est un couple qui vit dans le pêché ! le mariage n’interviendra que des années plus tard, elle en profitera à ce moment là pour changer de prénom comme pour effacer une ardoise un peu lourde à porter.

    Gabrielle est devenu Alexandrine, elle est une femme respectable, « elle s'offre plus qu'une virginité : un baptême » et le mariage semble leur avoir ouvert les portes de la réussite car cette année là parait le premier roman des Rougon.

    Toute dévouée « Elle veille sur son mari comme sur un grand naïf prompt à se décourager ou à se laisser berner. »

    Ce sont les années d’intense création entre « 1871 et 1877, il publie La Fortune des Rougon, La Curée, Le Ventre de Paris, La Conquête de Plassans, La Faute de l'abbé Mouret, Son Excellence Eugène Rougon et L'Assommoir. »

    maison-demile-zola-medan.jpg

    Maison de Zola à Médan

    Le cercle des amis s’agrandit « Il se lie aussi avec Gustave Flaubert, Alphonse Daudet et Ivan Tourgueniev, et des dîners littéraires les réunissent régulièrement »

    Emile est devenu célèbre, Alexandrine participe à l’animation des soirées de Médan où se croisent Monet, Cézanne, Manet

     

    fantin-latour-atelier-batignolles.jpg

    Henri Fantin-Latour Un atelier aux Batignolles
    Paris, musée d'Orsay© photo RMN, Hervé Lewandowski

     

    Mais Alexandrine n’a pas réussi à lui donner un enfant. Le couple va connaitre une crise très violent lorsque Zola tombe amoureux de Jeanne Rouzerot et lui fait 2 enfants : Denise et Jacques

     

    Emile_zola_et_sa_famille.jpg

    Zola, Jeanne et leurs deux enfants

     

    « voici donc Alexandrine dans le rôle ingrat de l'épouse vieillissante, frigide et trompée. »

    Cette femme bafouée ne va pourtant pas baisser les bras et « Tout au long de l'Affaire, Alexandrine sera l'alter ego de Zola, sa correspondante de guerre, son témoin numéro 1. »

     

    ZOLA_Pilori.jpg

     

    Elle est là dans l’exil « le rôle de Madame Zola est tracé : elle est « la gardienne et la dévouée », chargée de représenter et défendre l'écrivain. Elle va s'y consacrer à plein temps, y puiser des forces neuves - et surtout y gagner une stature que sans l'exil, elle n'aurait jamais acquis »

     

    Une belle biographie tracée par Evelyne Bloch-Dano dont j’avais déjà apprécié le portrait de Madame Proust. Elle nous fait aimé cette femme qui eu à la fin de sa vie un geste beau et magnanime en oeuvrant pour qu’ « un décret officiel accorde à Denise et Jacques le droit de porter le nom de leur père : Émile-Zola. »

     

    Pour retrouver tous mes billets sur Zola c'est ici

     

     

    9782246521495FS.gif

     

    Le livre : Madame Zola - Evelyne Bloch-Dano - Editions Grasset numérique

  • Pour en finir avec Zola

    zola-rougon-macquart.jpg

    Le titre du billet est un peu provocateur, mais c’est moi que je provoque, j’avais décidé il y a quelques mois de lire Les Rougon Macquart de bout en bout et dans l’ordre, chose que je n’avais jamais fait.

     

    Mais voilà j’ai calé sur un roman et du coup je me suis arrêtée là.

    J’ai décidé de reprendre quitte à sauter certains titres que j’ai déjà lus comme Germinal ou qui ne m’accrochent pas du tout comme Nana

     

    Je ne dis pas que je vais lire ça en deux temps trois mouvements mais je suis de nouveau en route et j’en profite pour enrichir ma lecture d’une biographie.

     

    Rendez-vous ici dès demain

  • Le Ventre de Paris - Emile Zola

    red_sony_reader.jpgLe ventre de Paris - Emile Zola - Ebook
    L’ordre adopté par Zola pour sa généalogie des Rougon Macquart nous fait passer des salons du Second Empire au ventre de Paris, des toilettes chiques aux poissonnières, des parfums envoûtants de Renée à ceux moins raffinés de la cuisson du boudin ou des étalages de fromages odorants.

    Le héros ici n’est pas vraiment un Rougon, il est un petit rameau ajouté, c’est sa belle soeur, la belle Lisa, qui est une fille d’ Antoine Macquart de Plassans. Il se nomme Florent, il est jeune et beau garçon, sa vie est pourtant déjà bien pleine car il a passé quelques années au bagne. Il n’a pas tué père et mère pour ça, non, il s’est juste trouvé où il ne fallait pas lors d’une émeute, arrêté et jugé de façon expéditive pour un crime dont il est innocent.
    Echappé de Cayenne le voilà revenu à Paris où il trouve refuge aux Halles auprès de son frère Quenu, l’époux de Lisa la belle charcutière.
    Accueilli comme le frère prodigue, on lui trouve du travail, on l’héberge, on l’habille, c’est que Quenu lui est redevable, Florent l’a élevé, s’est sacrifié pour lui durant des années, devenu un commerçant riche et gras c’est le moment de payer ses dettes.
    L’arrivée de Florent va déclencher des réactions en chaîne, objet de toutes les convoitises féminines notre Florent est bien naïf et en plus il a des convictions républicaines, de là à devenir activiste contre le gouvernement il n’y a qu’un pas ....
    Après quelques temps ce frère devient gênant, voire dangereux pour la prospérité d’une charcuterie, et puis bien sûr il y a l’héritage de l’oncle de Quenu, héritage qui revient pour moitié à Florent ....dommage qu’il soit rentré......Les langues se délient, la médisance, les commérages, les mensonges, les trahisons, le petit peuple des Halles n’est pas plus beau que celui des salons.
    Les vilenies ne sont plus perpétrées pour de l’argent mais par envie, par mesquinerie, par jalousie.

    halles.jpg

    Les Halles de Baltard

    Ce troisième volume de Zola est cru, plein d’odeurs, de couleurs, et de bruit. C’est la version XIXème siècle de la Grande Bouffe.
    L’écrivain nous sature de scènes où la nourriture est reine, les devantures, les arrières boutiques, tout regorge de sang, de graillon, d’effluves fortes, les fromages le disputent aux légumes entassés, les poissons aux viandes, les beurres et les fromages dégoulinent, les déchets eux mêmes sont partie du décor. On vit de la bouffe et parfois on en meurt.

    victorgabrielgilbertlecarreaudeshalles.jpg

    Victor-Gabriel Gilbert : Le Carreau des Halles

    Zola décrit à merveille ce marché, les étals, les pavillons, la misère et les vices. Arrivé à la fin du roman on sait que ce n’est pas Florent le héros de cette histoire, ce sont les Halles corps vivant, chaud, violent, qui après avoir tenté de le digéré, aura recraché Florent comme un noyau indigeste.

    J'ai aimé ce troisième roman et je suis déjà plongée dans la suite, lire Zola en continuité est une expérience enrichissante et je n'ai qu'une enivie : la poursuivre

    Un autre billet Dans la bibliothèque de Cléanthe

  • La Conquête de Plassans - Emile Zola

    red_sony_reader.jpgLa Conquête de Plassans - Emile Zola - Ebook
    Changement de décor et de style, après s’être vautré dans  Le Ventre de Paris, avoir fait la part belle aux couleurs, aux odeurs, aux bruits des Halles, Zola fait un retour à la province.
    Plassans, en proie aux turbulences du changement de régime politique dans   est une ville assagie mais qui a mal voté aux dernières élections. L’opposition monarchiste relève la tête, elle tient ses quartiers à la villa Rastoil, des ambitions politiques renaissent, le pouvoir impérial se doit d’y mettre un terme.
    L’homme qui va mener à bien cette mise au pas est un homme d’église, un prêtre récemment nommé. Il ne prend pas le problème de front, il va utiliser toutes les ressources de l’art de la manipulation des âmes.

    C’est par les femmes qu’il commence, par Marthe Mouret née Rougon, nous voilà au coeur de sa famille, son mari François Mouret est son cousin germain, ils ont une grand-mère en commun : Adélaïde Fouque, la folle, enfermée dans un asile d’aliénés, et on voit repointer ici le nez de l’hérédité si chère à Zola.
    François Mouret jouit à Plassans d’une retraite bien méritée, négociant qui a fait fortune dans le vin il coule des jours paisibles entouré de sa femme, d’Octave et de Serge ses fils et de Désirée " une enfant de quatorze ans, forte pour son âge, et qui avait un rire de petite fille de cinq ans. "
    C’est lui qui fait entrer le loup dans la bergerie, il décide de louer quelques pièces inoccupées de sa maison " un prêtre ce n’est pas bien gênant. Il vivra chez lui, et nous chez nous" et l’abbé Faujas " un homme grand et fort" entre chez les Mouret accompagné de sa mère, puis bientôt de sa soeur.
    La vie tranquille et bien réglée de François Mouret va bientôt voler en éclats. Son jardin dont il était si fier est peu à peu investit par l’abbé qui y lit son bréviaire. Son fils Serge se plonge dans des livres prêtés par ..l’abbé Faujas, même Rose leur bonne ne jure bientôt que par la mère et le fils Faujas.
    Quant à Marthe, la plus vulnérable, elle est littéralement captive, sous prétexte de bonnes oeuvres l’abbé a obtenu sa dévotion totale au point d’oublier enfants et mari. Elle passe désormais sa vie à la Cathédrale, Faujas va ainsi assurer une emprise sur la famille avec la bénédiction de Félicité Rougon la propre mère de Marthe.
    François Mouret devient peu à peu victime.  A table Marthe sert d'abord l'abbé elle " commençait toujours par lui, fouillait le plat, tandis que Rose, penchée au dessus d’elle, lui indiquait du doigt ce qu’elle croyait le meilleur." Des oublis, des brimades on " lui passait les assiettes fêlées, lui mettait un pied de table entre les jambes (...) posait le pain, le vin, le sel, à l’autre bout de la table. "
    François Mouret dépérit pendant que Faujas assure son influence sur la ville. La conquête de Plassans est en marche.

    Cezanne3_g.jpg

    Paul Cézanne - Gardanne


    Ce n’est pas le meilleur de Zola, c’est une oeuvre de transition entre ses grands romans mais il rend à merveille toute la malignité de l’abbé Faujas, ses tours, ses mesquineries, son art de la persuasion, ses manigances pour capter les fortunes.
    Il n’a pas son pareil quand il s’agit de mettre à nu les ambitions, les haines familiales, la fausse dévotion pour montrer toutes les vilenies de la vie familiale.
    Dans la préface à l’édition en Pléiade Armand Lanoux dit " Evidemment, ce thème ne raccommode pas l’auteur avec les catholiques ! Zola a le génie de se faire des ennemis."
    Deux portraits sont esquissés ici :  Serge Mouret qui sera le personnage principal du prochain tome et Octave qui va partir faire fortune à Paris dans le négoce et avec qui j’ai rendez vous " Au bonheur des dames ".

  • La Faute de l'abbé Mouret - Emile Zola

    Avant d'évoquer ce cinquième tome des Rougon Macquart je vous propose une liste récapitulative pour tous ceux et toutes celles qui ne connaissent pas l'ordre exact des romans.
    En regardant cette liste je m'aperçois que j'avais fait des sauts importants entre les romans, j'avais lu l'Assommoir, Germinal et le rêve, mais j'en avais laissé bien d'autres de côté

    Voici la liste et quelques liens vers les titres déjà chroniqués

    red_sony_reader.jpg

     

    La Fortune des Rougon

    La Curée

    Le Ventre de Paris

    La Conquête de Plassans

    La Faute de l'Abbé Mouret

     

    A venir

    Son Excellence Eugène Rougon       
    L'Assommoir          
    Une Page d'amour            
    Nana
    Pot-Bouille            
    Au Bonheur des Dames            
    La Joie de vivre

    Germinal
    L' Oeuvre                     
    La Terre              
    Le Rêve

    la bete humaine.jpg

     

     

    La Bête humaine

     

     

    L' Argent           
    La Débâcle               
    Le Docteur Pascal

     

    red_sony_reader.jpgLa Faute de l'abbé Mouret - Emile Zola - ebook
    François Mouret on s’en souvient a perdu la bataille contre l’abbé Faujas et tout c’est terminé dans le sang et les larmes.

    Les deux fils de Mouret ont quitté Plassans, l’un pour Paris où nous le retrouverons bientôt et l’autre pour le séminaire où il est rentré influencé par Faujas.
    Devenu prêtre c’est lui qui est le héros de ce cinquième roman. Serge Mouret c’est la piété totale, la chasteté, la charité incarnée, l’ascèse aussi car refusant de vivre dans le moindre confort et vouant un culte à la Vierge Marie.
    L’évêque l’a nommé dans le plus pauvre des villages de l’arrière pays provençal.
    Il vit là avec Désirée sa soeur simple d’esprit qui a développé une passion pour sa basse-cour et Teuse la bonne, rugueuse et acariâtre.
    Il essaie de remettre les brebis égarées dans le droit chemin, ainsi il lui faut convaincre un père de marier sa fille à un « traîne savate » qui l’a mise enceinte ...rude tâche car l’argent passe largement avant la bénédiction de l’Eglise au grand dam de Mouret.

    paradou1.jpg

    Il accompagne un jour son oncle le Docteur Pascal auprès de Jeanbernat un mécréant anticlérical, gardien d’un domaine « Le Paradou » où il vit avec sa nièce Albine.
    Brusquement atteint de typhoïde Mouret va être soigné par les habitants du domaine, la maladie est vite éloignée mais Serge va basculer et connaître pour la première fois l’éveil des sens, son corps, son coeur, son esprit vont être envoûtés par Albine et l'orgie sensuelle du Paradou, il va vivre pendant des semaines une félicité sans égale.
    Le retour à la réalité sera rude et brutal. Il va devoir faire le choix d’une vie selon l’Eglise ou d’une vie selon l’amour.

    paradou2.jpg

    L’histoire est il faut bien le dire, un peu tirée par les cheveux, la rencontre d’Albine et Serge frappée d’invraisemblance mais .......mais je me suis laissée emportée au Paradou, j’ai goûté les descriptions de Zola, j’ai senti sur ma peau la douceur du soleil au sortir de la nuit, les parfums qui s’exhalent, la profusion des plantes, l'exubérance des fleurs..........C’est l’aspect que j’ai préféré.
    Il y a une deuxième lecture de ce roman, c’est la lutte contre la toute puissance de l’Eglise, la tentative pour sortir de son emprise, les interdits violemment appliqués. Zola traine avec lui tout l’arsenal anticlérical Eve tentatrice, la faute que représente la jouissance physique, la culpabilité, l'expiation et enfin la soumission du prêtre. Cette partie du roman est beaucoup moins agréable car je m'en suis sentie très éloignée.

    Je vous engage à lire « La Faute de l’abbé Mouret » ne serait ce que pour vous transporter quelques moments au Paradou

    sur Lecture/Ecriture l'avis de Sibylline

  • Son Excellence Eugène Rougon - Emile Zola

    red_sony_reader.jpgSon Excellence Eugène Rougon - Emile Zola - Ebook
    Je dois dire que je me suis bien amusée à lire les aventures politico-affairistes d’Eugène Rougon durant l’été, je passais de la radio au roman, du journal télévisé à Zola en ayant l’impression d’être dans le même monde, les séparaient simplement quelques décennies, des écoutes téléphoniques, Eugène Rougon en aurait rêvé, et le matraquage médiatique qu’on savait déjà  faire sous le Second Empire mais avec des moyens plus modestes.

    Eugène Rougon, celui qui a réussit, ayant été aux avant-postes du coup d’état de Napoléon III, il a reçu sa récompense, député puis ministre il incarne la réussite, il est devenu un dignitaire de l’Empire.
    Il incarne aussi ce qui va avec la réussite politique : les compromissions, les magouilles, les bassesses, les pots de vin. Tout cela sous couvert de démocratie, de dévouement à la chose publique.
    Il incarne la loi et l’ordre, l’autorité sans partage, il écrase, il méprise, il achète la fidélité et l’obéissance, veut contrôler la presse et avoir l’opinion publique à sa dévotion.

    Bordeaux.jpg

    L'assemblée nationale vers 1870

    Comme toujours en cas de réussite ses amis se font nombreux, se font pressants, qui pour obtenir une médaille, qui pour obtenir un avancement. Les amis se transforment en parasites, en courtisans flagorneurs n’hésitant pas à abandonner Eugène Rougon au milieu du gué quand le vent tourne, leur intérêt est en jeu, là c’est la débandade il n’y a plus d’amis.
    Bref un monde de dupes où l’ascension puis la chute du ministre va passer par les mains d’une femme. La belle Clorinde Balbi qui tire les ficelles dans son dos et se vengera du mépris dans lequel il la tient lorsque ses efforts la conduiront dans le lit de l’Empereur.

    assemblée.jpg

    Est-ce si différent ?

    De roman en roman j’élargis ma connaissance de Zola et je dois dire que j’y prends toujours grand plaisir, bien sûr on est loin ici du paradou, des étals des Halles ou de Plassans.
    Ce noir tableau d’une classe politique corrompue et avide m’a plu, le monde politique ne change pas, les mêmes rouages sont au travail, les mêmes leviers mènent le monde : pouvoir, argent, sexe ......De Zola à nous il y a à peine un saut de puce.

    Portrait
    Rougon, qui venait d'être introduit avec le cérémonie d'usage, était déjà assis entre deux conseillers d'État, au banc des commissaires du gouvernement, une sorte de caisse d'acajou énorme, installée au bas du bureau, à la place même de la tribune supprimée. Il crevait de ses larges épaules son uniforme de drap
    vert, chargé d'or au collet et aux manches. La face tournée vers la salle, avec sa grosse chevelure grisonnante plantée sur son front carré, il éteignait ses yeux sous d'épaisses paupières toujours à demi baissées ; et son grand nez, ses lèvres taillées en pleine chair, ses joues longues où ses quarante-six ans ne mettaient pas une ride, avaient une vulgarité rude, que transfigurait par éclairs la beauté de la force.

    Retrouvez la famille Rougon
    La Fortune des Rougon
    La Curée
    La Conquête de Plassans
    Le Ventre de Paris
    La Faute de l'abbé Mouret
    La Bête humaine