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Rechercher : les grands cerfs

  • La Compagnie des anges Petite vie de Fra Angelico - Laurent Dandrieu

    Un livre que vous pourrez mettre dans votre sac de voyage lors de votre prochaine visite à Florence et pour la autres qui bougent moins c’est l’occasion de voyager grâce aux mots.

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    Couronnement de la Vierge

    Au Louvre j’ai toujours fait une station devant Le Couronnement de la Vierge aussi ai-je été immédiatement conquise par ce petit récit qui met en scène un homme tout pétrit de silence et de méditation et qui par son talent va laisser au monde une oeuvre importante mais surtout magnifique.

     

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    Annonciation de Cortone

    Laurent Dandrieu nous emmène dans la Florence des Médicis au temps de sa gloire. Les tableaux que Laurent Dandrieu décrit (merci internet qui m’a permis d’avoir sous la main toutes les oeuvres) nous font pénétrer dans un univers immatériel, les anges présents dans pratiquement tous les tableaux nous font entrer dans la gloire du Christ et des Saints qu’a souhaité honoré Fra

    Angelico.

     

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    Annonciation du Couvent San Marco

    La vie de ce moine dominicain est peu documentée, l’Eglise qui à l’époque était plutôt marquée par une certaine turpitude et un amour certain pour les biens terrestres va soutenir et reconnaître  le talent de ce moine en lui confiant tout au long de sa vie des commandes pour les différents couvents et églises de Florence, Fiesole, Cortone bien sûr, Orvieto et Rome.

     

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    Vatican Chapelle Nicoline

    Ce que j’ai aimé c’est qu’au delà de l’oeuvre de Fra Angelico on sent palpiter cette Italie du début de la Renaissance. On voit naitre les oeuvres à travers les commandes que font Princes et Papes mais aussi et surtout on sent l’humilité et la simplicité d’un homme qui peignit les fresques du couvent San Marco non pour un public mais pour la plus grande gloire de Dieu.

     

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    Couvent San Marco Noli me tangere

    On apprend que bon nombre d’oeuvres n’ont jamais été retrouvé hélas. Fra Angelico n’a laissé aucun écrit mais grâce à Laurent Dandrieu on vagabonde à travers les tableaux croisant les paysages toscans, les Annonciations, les retables et autres chapelles qui nous enchantent aujourd’hui par delà le temps.

     

    C’est un livre élégant et plein de grâce à glisser dans ses bagages.

     

    Une lettre que l'on attribue à Fra Angelica chez Plumes d'anges

     

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    Le livre : La Compagnie des anges - Petite vie de Fra Angelico - Laurent Dandrieu - Editions du Cerf

  • La Bible dans les littératures du monde - Sous la direction de Sylvie Parizet

    « La Bible coule dans mes veines » ∗

     

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    Si vous suivez ce blog régulièrement vous savez que je m’intéresse à la Bible depuis déjà pas mal de temps. Des livres résolument sceptiques jusqu’aux livres de Thomas Römer professeur au Collège de France à la chaire des Milieux bibliques. 

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    Ruth et Booz - Frédéric Bazille

    La Bible a inspiré musiciens et peintre de tous les temps et de tous les pays. Mais surtout elle est à la source de la littérature mondiale. Bien entendu si l’on pense littérature et monde, des noms arrivent aussitôt : William Blake, Dante, Milton, Victor Hugo pour n’en nommer que quelques uns.

    Sylvie Parizet vient de diriger l’édition d’un dictionnaire regroupant les écrivains, les littératures, qui ont trouvé leur inspiration dans la Bible.

    C’est une oeuvre colossale et magistrale, elle a fait travailler ensemble 400 spécialistes de 40 pays ! 

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    Babel est là bien entendu

    Dit comme ça c’est déjà beaucoup mais si on rentre dans le détails c’est encore plus extraordinaire, les deux tomes de cette Bible dans les littératures du monde rassemble 450 écrivains qui ont droit à un article spécifique : au hasard cela va de Truman Capote à Stefan Zweig en passant par Rimbaud ou Flaubert, Borges ou Shakespeare, Joseph Roth ou Paul Celan, Faulkner ou Garcia Marquez .......

     

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    William Blake - Dieu créant Adam

    Mais il y a plus dans cet ouvrage, les grands thèmes de la Bible sont présent, le Déluge ou Babel, les grands personnages : Job ou le roi David. Chacun donnant lieu à une entrée. Des synthèses par pays viennent encore enrichir cet outil de référence, ainsi se côtoient Saint Augustin et l’Autriche, Bossuet et la Bosnie, Pierre Michon et le Mexique. 

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    Job de Jean Fouquet

    Je ne vais pas vous faire croire que j’ai lu cet ouvrage en totalité avant de faire ce billet, non mais j’ai déjà pas mal grapillé.

    J’ai cherché au fur et à mesure que je pensais à un écrivain, à un livre, à un poème, j’ai vérifié : est-il là dedans ? et bien oui jusqu’à maintenant j’ai trouvé à leur place Robinson Crusoé ou plutôt Daniel Defoe, le Booz de la légende des siècles, Zola et le jardin paradisiaque de l’abbé Mouret ou à l'Est d’Eden de Steinbeck.

    J’ai aimé aussi la tonalité très oecuménique de cet ouvrage, s’y mélangent des auteurs de toutes les religions et même certains qui n’en ont aucune.  

    Il n’y a qu’un bémol, c’est le coût de cet ouvrage mais il est appelé à être je pense l’ouvrage de référence sur le sujet et ceci vaut bien cela.

     

    Jorge Luis Borges

    La notice de présentation complète 

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    Le livre : La Bible dans les littératures du monde - Sous la direction de Sylvie Parizet - Editions du Cerf

  • Bribe de Sei Shônagon

    Choses qui gagnent à être peintes

     

     

    Un pin

     

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    La lande en automne. 

     

    Un village dans la montagne. 

     

    Un sentier dans la montagne. 

     

    La grue. 

     

    Le cerf. 

     

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    Un paysage d'hiver, quand le froid est extrême. 

     

    Un paysage d'été, au plus fort de la chaleur.

     

     

    Le livre : Notes de Chevet - Sei Shônagon - Editions Gallimard

  • Flannery O'Connor Dieu et les gallinacés

    Voyage dans le vieux sud

     

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    © Ivre de livres

     

    Après la lecture de Ce sont les violents qui l’emportent j’avais envie de lire une biographie de l'auteur. 

    Cécilia Dutter retrace la vie de cette dame du sud dont les romans ne furent pas accueillis avec enthousiasme mais qui aujourd’hui est reconnue comme une grande romancière américaine.

    o'connor

    C’est une biographie très admirative que livre Cécilia Dutter, elle n’hésite pas au long du livre à faire le parallèle avec sa vie, ses propres émotions. Ce n’est pas gênant cela donne une teinte intimiste qui m’a plu. C’est son père qui lui offrit les nouvelles de Flannery O’Connor Les braves gens ne courent pas les rues, qu’elle considère comme un cadeau littéraire.

    o'connor

    Ce qui fait le centre de la vie de Flannery c’est l’écriture mais aussi hélas la maladie

    C’est une femme à nulle autre pareille, catholique en pays protestant, écrivain femme dans une région où les hommes font la loi, profondément croyante mais n’hésitant pas à rendre grotesques les dévots, défenseur des noirs au pays de la ségrégation. 

    Pas étonnant dans ces conditions que ses romans peinèrent à rencontrer leur public. 

    Comme beaucoup d’écrivains américains elle passa par les ateliers d’écriture mais très vite sut s’en démarquer pour dessiner le monde rural qui l’entourait, les personnages parfois burlesques parfois pathétiques qu’elle côtoyait. Quand elle découvre Faulkner elle se reconnait en lui et va lui emboiter le pas.

    o'connor

    Flannery O’Connor est une battante, il lui fallut lutter non seulement contre les préjugés mais aussi et surtout contre la maladie. A l’époque le lupus érythémateux était synonyme de mort, elle en reconnut les premiers signes à 26 ans et en mourut jeune à 39 ans.

    Elle aimait rire et se moquer, elle aimait la parodie. Il lui fallait supporter de vivre auprès de sa mère dont elle était physiquement dépendante dans la vie quotidienne.

     

    o'connor

    Andalusia Farm à Milledgeville

    Elle sut transformer cet sorte d’enfermement à Milledgville, petite ville de Georgie, « infime point sur la carte »  en un lieu privilégié d’observation, grâce à un oeil perçant et un humour caustique.

    Ecrivain sans complaisance, ce que montrent ses nouvelles et ses romans, elle aimait la vie et le faisait savoir.

    Sa passion pour les paons est célèbre et exaspérait sa mère. Ils pullulent et saccagent le jardin mais elle admirait « l’inutile et indifférente beauté » des volatiles.

    o'connor

    l’inutile et indifférente beauté

    Le combat pour l’écriture est parfaitement rendu par Cécilia Dutter ainsi que la foi profonde de Flannery

    « Son œuvre est un pied-de-nez au prêt-à-penser consensuel. Elle nous bouscule, nous secoue, torpille nos préjugés et nos pauvres évidences pour nous révéler l’envers du décor »

    J’ai aimé découvrir le personnage et je poursuis la lecture de son oeuvre, un univers singulier et attachant.

     

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    Le livre : Flannery O’Connor Dieu et les gallinacés  Cécilia Dutter - Editions du Cerf

  • Le poète et le peintre

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     C’est une année japonaise pour l’art en France, aussi je vous invite à partir dans ces contrées lointaines avec peintre et poète, vers un livre parmi les plus beaux livres de la littérature japonaise et qui date du XI ème siècle et illustré par le plus grand peintre japonais.

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    Sei Shônagon est poète et nous entrons dans son intimité de femme, une femme de la noblesse au service d’une impératrice. Avec son pinceau elle nous raconte la vie au palais de l’empereur, les cérémonies, la musique et les fêtes. 

     

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    Choses élégantes

    Elle n’oublie pas les famines, les guerres parmi les « choses » qu’elles nous offre. 

    Sa parole est très libre et tout l’émerveille : les fleurs, les étoiles, les animaux. Attentive aux situations qui font naitre en elle des émotions, des pensées, des sentiments.

     

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    Choses que l'on ne peut comparer

     

    Ses découvertes sont aussi les nôtres : lumière, senteurs, moments privilégiés, saynètes naturalistes d’un lever de soleil, de la rosée sur une fleur, le son d’une cloche au loin, le frissonnement des feuilles d’automne.

     

     

    Toutes ses pensées, ses sensations nous sont la plupart du temps livrées sous forme de listes, l’art des listes est un art japonais.

    Sont rassemblées par elle les plaisirs si minces et si importants, un parfum, une couleur qui nous poussent à regarder autrement, à sentir réellement et à nous approprier ces sensations.

     

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    Choses qui paraissent agréables 

    Les merveilles de la nature : cascades et rivières, ponts et villages, fleurs des herbes.

     

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    « Choses qui gagnent à être peintes

    Un pin. La lande en automne. Un village dans la montagne. Un sentier dans la montagne. La grue. Le cerf. Un paysage d'hiver, quand le froid est extrême. Un paysage d'été, au plus fort de la chaleur. »

     

    Trois cent notes qui sont enfermées dans une boite de bambou « la boîte oreiller » qui seront autant de Notes de chevet

     

     

    Choses qui font naître un doux souvenir du passé

    Choses sans valeur

    Choses qui font battre le cœur

    Choses impatientes

    Choses peu rassurantes

    Choses que l'on ne peut comparer

    Choses rares

    Choses dont on a aucun regret

    Choses qui paraissent agréables 

     

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    « Une nuit où la lune est claire.

    De la neige tombée sur les fleurs des glycines et des pruniers. »

     

     

    C’est Noël aussi je vous propose ce livre en deux versions : une qui pourrait être un cadeau inestimable à faire ou à se faire et une plus modeste dans sa présentation mais riche du même texte. 

    Le magnifique volume de Citadelles et Mazenod est illustré par Katsushika Hokusai

     

    Les livres

    Notes de chevet - Sei Shônagon - Traduction André Beaujard - Editions Citadelles et Mazenod

    Notes de chevet - Sei Shônagon - Traduit par André Beaujard - Editions Gallimard connaissance de l’orient

     

     

     

     

     

  • Karpathia - Mathias Menegoz

    284117.jpg C’est le titre qui m’a attiré et une ou deux critiques qui parlent de roman d’aventure et de réussite.

     

    Petit résumé historico-géo-politico .....

    1830 Le comte Alexander Korvanyi est capitaine dans l’armée Austro-hongroise, il est aussi le propriétaire d’un vaste domaine loin de Vienne et de ses ors, au fin fond de la Transylvanie. En jeune homme bien né il fait sa cour à une jeune baronne au caractère bien trempé : Cara Von Amprecht et même, même, se bat en duel pour ses beaux yeux. 

    Le jeune couple part vers la  haute vallée du Maros (Maramures aujourd'hui) et de la Korvanya vers ces Carpathes mystérieuses et arrive dans un château plongé dans les brumes et le froid.

     

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    Un château habitable mais sans grand confort et aussi une partie mystérieuse : le château noir, laissée sans aucun soins par l’intendant du domaine.

    Il faut dire que dans toute la Korvanya ce château est un symbole car cinquante ans plus tôt la révolte des cerfs Valaques s’est terminée par un incendie et la mort du seigneur du moment.

    Que fait un jeune comte quand il prend possession de ses domaines ? et bien après s’être rendu compte que le tout est très mal géré il va vouloir jouer son rôle de petit seigneur local et augmenter la production agricole, rénover les méthodes de cultures, bref moderniser.

    Cara et Alexandre mesurent assez vite que rien ne sera simple, l’intendant   est détesté, l’atmosphère lourde de peur, de suspicion, de haine entre les paysans et le château, et surtout entre les différents groupes ethniques :  Magyars, Saxons, Valaques et Tziganes. Les uns sont libres, les autres sont serfs !

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    Les Valaques - Miklos Barabas

    Le jeune comte va faire erreur sur erreur, ignorant les signaux d’alarme, les superstitions, la misère et l’hostilité ambiante. 

    Sa dernière initiative sera de réveiller la tradition de la « jagdfest » une chasse festive qui se termine en général en orgie.

    Lorsque des enfants disparaissent  la révolte ancienne semble bien de retour.

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    Jagdfest aujourd'hui

     

    Un roman qui a tout pour séduire parfaitement documenté, un roman à la Dumas.

    Oui mais ....le récit touffu est coupé de façon incessante par des explications, des renseignements techniques, bref on s’impatiente en diable.

    La première partie du roman promet beaucoup, puis l’on se lasse, Mathias Menegoz nous explique les choses au lieu de les dévoiler à travers les personnages et les péripéties. 

    Ce roman est trop explicatif, trop didactique, trop pédagogique ce qui gâche  le plaisir de la lecture. 

    Mathias Menegoz a du talent, je le lirai à nouveau s’il lâche la bride à son imagination sans volonté de nous instruire mais seulement de nous faire caracoler derrière ses héros il sera un auteur selon mon coeur.

     

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            L'auteur Photo © Jean Christophe Marmara 

    Le Livre : Karpathia - Mathias Menegoz - Editions POL