Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : les grands cerfs

  • Louons les grands hommes

    Pas de confusion, je ne fais qu’emprunter le titre à James Agee. Et quand je dis homme c’est un terme générique parce qu’il sera aussi question de femme.

     

    place-des-grands-hommes.jpg

     

    La série des billet à venir pourrait s’intituler aussi : un été avec les classiques 

     

    J’ai passé l’été à me retremper dans la littérature, la vraie, la grande et ce fut un bonheur. Nouvelles lectures et relectures.

    J’ai pioché aussi bien en Europe qu’en Amérique.

    Je n'ai pas délaissé l'histoire celle avec un grand H

     

    3481334579466.jpg

    © Amelia Schmidt/CC/Flickr.com

    Essais, romans, biographies, journaux il y en a pour tous les goûts et je vous les déclinerai dans les semaines à venir en faisant peut être de temps à autre une petite petite place à la rentrée littéraire

  • Un grand merci

     

    merci.jpg

    Un grand merci à toutes et à tous qui régulièrement venez alimenter ce blog, en partageant vos avis, en échangeant vos points de vue et en me proposant des lectures et des auteurs à découvrir.

     

    je ne me plierai pas au traditionnel palmarès de l'année, je le réserve pour fin 2018 où j'espère pouvoir vous proposer un palmarès de dix années de blog. 

     

    bonne année$.jpg

    En attendant je vous souhaite une très belle année de lecture, pleine de découvertes magnifiques, de livres enchanteurs, d'histoires passionnantes.

  • Le Grand troupeau - Jean Giono

     

    transhumance.jpg

    Depuis quelques mois j’ai lu plusieurs des livres de Nicole Lombard et ses références à Giono sont permanentes, elles donnent nécessairement envie de le lire ou le relire.

    Le Grand troupeau écrit en 1931 est de ces envies là. 

     

    J’étais un peu sceptique avant ma lecture, mes lectures de Giono antérieures ne cadraient pas bien avec un récit de guerre. 

    Et bien autant pour moi, c’est certainement un des plus beau roman sur la guerre que j’ai lu, avec une approche tellement singulière qu’elle va restée je pense inoubliable pour moi.

     

    Août 14, les hommes appelés au combat quittent leurs fermes, leurs champs, leurs femmes et leurs enfants. 

    Joseph marié à Julia est un des premiers à partir, suivra Olivier amoureux de Madeleine. Restent à la ferme pour faire les moissons et les vendanges que deux femmes et un papé.

    Bientôt les récoltes et le bétail seront aussi réquisitionnés. 

    Bien sûr lors du retour du front rien ne sera simple, amputation, blessure volontaire vont marquées à jamais hommes et femmes. 

    requisition_mulet.jpg

                      Même le mulet est réquisitionné 

     

    Simple me direz-vous, alors qu’est-ce qui fait de ce roman un très très grand livre ? 

    Tout d’abord un scène d’ouverture absolument fulgurante, un énorme troupeau de moutons traverse vallées et villages avec seulement deux bergers tous les hommes ayant été appelés, et ce troupeau impressionne « tout l'air tremblait et on ne pouvait plus parler », métaphore saisissante des hommes que l’on conduit à la boucherie que sera la guerre.

    « Parfois, ça devait s’arrêter là-bas, au fond des terres où s’était perdu le berger… L’arrêt remontait le long du troupeau, puis ça repartait avec un premier pas où toutes les bêtes bêlaient de douleur ensemble. »

    transh2.jpg

    Ensuite Giono va tout au long du roman nous faire passer de l’arrière provençal au champ de bataille mais sans jamais être précis sur les lieux, sur les dates. Ce flou voulu rend le récit atemporel et lui confère une force supplémentaire.

    Giono le pacifiste ne se perd pas en discours inutiles, ses descriptions du chaos sont bien suffisantes, il nous fait sentir en quelques phrases l’angoisse du soldat, les gestes de Joseph auprès d’un blessé disent tout de la peur, de la douleur. Pas de scènes héroïques, pas de descriptions de bataille. Les hommes seuls importent. La folie guette parfois.

     

    liste_La-premiere-guerrte-mondiale_3384.jpg

    Giono  peint ce monde rural dévasté par le départ des hommes et les annonces de morts et de blessés. Une scène très forte m’a particulièrement remuée celle d’un hommage rendu, une cérémonie « au corps absent » car l’homme n’a jamais été retrouvé.

    Les femmes qui vont empoigner le travail des hommes mais qui la nuit venue cherchent dans le lit la marque de l’absent « Elle vint découvrir le grand lit. Il en a tellement l’habitude que la place du Joseph est encore formée et que, dans le blanc des draps, ça fait comme un homme d’ombre couché là ».

    Il faut être un grand romancier pour parvenir à teinter un tel récit d’éclats de poésie.

    « Il n’y aurait qu’à ouvrir la fenêtre, tout deviendrait clair. Les amandiers et sur le blé ces ombres rondes comme des pastèques. Et ce vent frais tiré de l’eau. Les tulipes et les hirondelles, ces fleurs d’amandier qui tombent. »

     

    Ce roman est comme la suite naturelle de Jean le bleu qui se termine ainsi :

    « On entra dans l’année quatorze sans s’en apercevoir. Elle fit tout doucement son jeu de neige, d’hirondelles, d’amandiers en fleur. Les blés montèrent comme d’habitude. Les tulipes des champs arrivèrent à l’heure ; elles sortaient paisiblement des vieux oignons du printemps treize. Les hirondelles retrouvaient leurs nids. Les hases avaient fait des troupes de petits levrauts. Autour des bergeries on agrandissait les barrières parce que, cette année-là, le sel des béliers s’annonçait bien divisé ; on avait presque un tiers de plus d’agneaux. « 

     

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque

     

    Le livre : Le Grand troupeau - Jean Giono - Editions Gallimard Folio

  • La Grande Terreur - Tomasz Kizny

     

    photo 4.JPG

    La question se posait déjà dans le livre de Nicolas Werth à la lecture des témoignages :  Quel regard porte la Russie d’aujourd’hui sur l’histoire du Goulag, pas de repentir affiché, une histoire à peine effleurée dans les livres d’école, tout un peuple qui semble faire l’impasse sur une réalité effrayante, à peine croyable. 

     

    C’est un photographe polonais qui l’a fait grâce à deux livres, et c’est le deuxième livre dont je veux aujourd’hui vous parler.

    Entre 1937 et 1938 en l’espace de seize mois 750 000 personnes furent assassinées, exécutées sur ordre de Staline, du Politburo et des potentats locaux du NKVD.

     

    Voroshilov,_Molotov,_Stalin,_with_Nikolai_Yezhov.jpg

                    Les instigateurs : Staline, Vorochilov, Iejov

     

    En étroit lien avec l'association Memorial  Tomasz Kizny a eu accès aux archives de cette période.

    Il a réalisé un travail à la fois extraordinaire et bouleversant.

    Les photos en disent plus que des mots parfois et les photos de T Kizny sont d’une puissance rare. 

    Des dizaine de portraits d’hommes, de femmes et parfois d’adolescents, qui sont photographiés alors que le verdict de mort ne leur a pas été annoncé.

    VISUEL-WEB_STALINE-635x635.jpg

                     Montage des photos d'identité © Tomasz Kizny

     

    Ici les nombres prennent des visages, il ne s’agit plus de ….victimes, non c’est Alekseï Grigorievitch, c'est Evdokia Arkhipova, ce ne sont pas des noms sur une liste c’est une personne, un visage...

    C’est une forme de réparation que Tomasz Kizny leur offre.

    On peut lire avec chacun de ces portraits qui étaient les victimes : des artisans, des paysans, des ingénieurs, des personnes que le régime a voulu purement et simplement effacer.

     

    photo 2.JPG

                               Ivan Alexeïevitch Belokachkine

     

    Tous n’étaient pas russes loin de là, polonais, allemands, finlandais ont fait l’objet de la même répression aveugle.

    Condamnés pour être des ennemis du peuple, des espions, des saboteurs ou simplement des « nuisibles » . Pour la plupart réhabilités après la mort de Staline. 

    Nicolas Werth a également contribué à ce livre en ajoutant les explications de l’historien sur ce massacre longtemps ignoré, caché, que les familles des victimes elles-mêmes tenaient secret.

    Pour lui « Vingt ans après la grande révolution socialiste d'Octobre, le régime soviétique perpétra le plus grand massacre jamais mis en oeuvre en Europe en temps de paix

     

    web_condamnes russes--672x359.jpg

                                         © Tomasz Kizny

     

    Une seconde grande partie du livre est constituée par les lieux de massacre et d’exécutions, lieux où parfois les familles ont voulu marquer le souvenir  en nouant un foulard ou en accrochant une photo sur un arbre, en plantant une croix.

    Certains de ces lieux ont livré leur secret mais tous n’ont pas été identifiés. Ces lieux de mémoire sont le travail de l’association Mémorial, la carte qui existe aujourd’hui sur le site des archives du Goulag donne un aperçu de l’ampleur du travail fait. Sur le site vous pouvez aussi écouter des témoignages, tous ne sont pas traduits en français hélas. 

     

    1843668_6_d6ef_carte-situant-les-camps-du-goulag-et-les-zones_579d222ac5f2da5d2bcccdd38b993e32.png

    carte des camps et des lieux d'exécution © Le Monde

     

    Vous l’avez compris c’est un livre remarquable et indispensable pour conserver le témoignage d’une barbarie d’état.

    « Sur le long chemin menant du dévoilement à la compréhension de ce crime de masse, le présent ouvrage de Tomasz Kizny constitue un jalon capital. » dit Nicolas Werth.

    Ce livre permet que ces hommes et ces femmes ne soient pas condamnés à l’oubli définitif, il empêche l’amnésie de tout un peuple, c’est tout l’honneur de ce livre.

     

    9782882503039FS.gif

     Le livre : La Grande Terreur - Tomasz Kizny - Editions Noir sur Blanc 

  • Bribes des grands froids

    wyoming.jpg

    Cette année là où l’hiver refusait de finir, je suis descendu vers l’Amérique, tel un point sombre dans la blancheur infinie des Grandes Plaines du Nord, une fourmi dans la neige.
    C’est ainsi que je me voyais parfois lorsque mon esprit se détachait, s’envolait, battant un moment des ailes au-dessus de moi tandis que mes pieds continuaient d’avancer machinalement. La seule sensation m’assurant que j’avançais, que j’était réellement en train de traverser la Prairie hivernale était le crissement de mes pas sur la glace.

    wyoming.jpg


    Le livre : Loin de la mer, A pied à travers les Grandes Plaines - Wolfang Büscher- La libraire Vuibert éditeur - 2014

  • Bribes de Grands hommes

    grands hommes.jpg

    A propos de Clémenceau

    « Il est déjà certain que Clemenceau a été un des très grands hommes de ce monde »

    Cl-menceau.jpg

    « La vérité, c’est que Clemenceau personnifiait et exprimait la France. Pour autant qu’un être humain, même quand il atteint une grandeur miraculeuse, puisse à lui seul être l’expression d’une nation, il a été la France. »

     

    A propos de T E Lawrence

    « Lawrence était un savant en même temps qu’un soldat, un archéologue en même temps qu’un homme d’action, un érudit brillant en même temps qu’un soutien des Arabes. »

    TE-Lawrence.jpg

    « Nous avions là un homme chez qui l’on trouvait non seulement une immense aptitude à servir son pays, mais encore cette touche de génie que tout le monde sait reconnaître et que personne ne peut définir. »

     

    A propos de Kipling

    « Notre époque a connu de plus grands poètes et philosophes, des interprètes plus véhéments et plus sensibles du pathétique et de la passion, des imaginations plus fertiles et des stylistes certes plus orthodoxes que Rudyard Kipling. Mais sur les hauteurs rayonnantes qu’il occupe de droit divin il n’y a jamais eu quiconque qui lui soit comparable.

    kipling.jpg

    Personne n’a jamais écrit comme Kipling auparavant et tandis que ses œuvres, avec leur caractère particulier, ont charmé et inspiré tant de monde elles n’ont jamais été imitées avec succès par qui que ce soit. Il était unique et irremplaçable »

     

    Le livre : Mes grands contemporains - Winston Churchill - Editions Tallandier