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Rechercher : le berger de l'avent

  • Bribes de Solitude

    Les joies de la solitude

    Les poètes habitent et ont habité les lieux solitaires, parce que ce n’est point dans les forums aux plaisirs, ni dans les palais, ni dans les théâtres, ni dans les capitoles ou sur les places, et encore moins à ceux qui fréquentent les lieux publics — qu’ils soient mêlés aux attroupements tapageurs de leurs concitoyens ou bien entourés d’un cercle de donzelles — qu’il est donné de méditer sur des questions sublimes...

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    Là, des hêtres qui se dressent dans le ciel et tous les autres arbres qui allongent de leur Dürer 004.JPGfeuillae les ombres naissantes ; là, un sol recouvert d’herbes verdoyantes et diapré de fleurs aux milles couleurs, des sources limpides et des ruisselets d’argent qui jaillissent, dans un murmure charmant, de l’abondance des montagnes ; là, oiseaux au plumage coloré et branchages qui donnent écho à leur ramage et au flux d’une douce brise ; là, folâtreries d’insectes ; là, petit et gros bétail, là, maison du berger ou bien cassine, qui ne trouble aucune affaire domestique, et toutes choses pleines de tranquillité et de silence.
    Ce spectacle ne captive pas seulement l’âme en repaissant l’oeil et l’oreille de ses merveilles, mais c’est sous son empire qu’à l’évidence l’esprit trouve le recueillement et que le génie, s’il lui arrive d’être las, recouvre son énergie et est poussé rudement vers le désir de méditer sur des questions sublimes et vers l’impatience de les mettre en oeuvre. 

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    Ce spectacle est encourager par le paisible commerce des livres, merveilleusement persuasif et par les choeurs harmonieux des Muses qui mènent la danse alentour.

     

    Le livre : Généalogie des Dieux païens - Boccace - Traduction Pierre Maréchaux

    La toile : Albrecht Dürer Maison isolée sur étang

    Dürer au musée du Prado chez Ciel bleu de Castille

  • De la musique pour Noël

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    Si la Musique est moins présente sur le blog que la peinture ce n’est pas que j’aime moins mais surtout que j’en parle beaucoup moins bien.

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    Parce qu’elle m’accompagne souvent lors de mes lectures, pour certains livres c’est si flagrant que je garde le souvenir de la musique qui a accompagné ma lecture comme attachée au livre lui-même.

     

    En avant pour l’exploration et pour peut-être trouver ici quelques idées de cadeaux.

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    Laisse aller ton serviteur - Simon Berger - Éditions Corti 

    Ce n’est pas un chef-d’œuvre mais c’est un livre pour les amoureux de musique, de la musique de Bach en particulier.

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    Là on est dans tout autre chose : lorsque la musique se fait soutien, appui, aide et permet à l’homme souffrant de reprendre pied

    Un livre qui change le regard porté sur la musique.
    Le pansement Schubert - Claire Oppert - Éditions Denoël 

     

     

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    J’aime qu’on me parle de musique et de musiciens, ce roman est l’exemple même de la réussite en la matière et je ne remercierais jamais suffisamment Luocine qui m’a donné envie de le lire.
    Les Forêts de Ravel - Michel Bernard - Éditions de la Table ronde

     

     

    Parfois les livres peuvent se faire légers, drôles voire émouvants
    Ce n’est pas un livre exceptionnel, non mais c’est un bon moment de lecture et de musique. Chopin et la musique

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    La musique polyphonique ? on peut même en faire un polar, celui-ci est plutôt réussi et j’ai passé un bon moment en sa compagnie

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    Lorsque les voix d’en mêlent cela peut donner lieu à un roman magnifique.
    J’aime la musique vocale, les chants religieux et ce roman nous y invite
    et vous pourrez y retrouver Venise

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    Le musicien que l’on vénère est avant tout un homme, j’ai beaucoup aimé ce court roman très réussi sur Beethoven et son immortelle bien-aimée

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    Un de mes dernières lectures musicales.
    Comment transformer un roman en un hymne à la musique

    555 - Hélène Gestern  - Éditions Arléa

     

  • Ma bibliothèque lilliputienne

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    En écrivant mon billet pour le Berger de l’avent, j’ai repensé à ces livres qui m’ont apporté un bonheur simple, parfois fort et maintes fois renouvelé, sous un format plutôt restreint.

    Des livres qui sont faits pour le lecteur qui parfois refuse de lire des pavés, qui préfère le court, le vite lu MAIS qui aime les récits sensibles, profonds, graves ou déjantés, voici ma bibliothèque lilliputienne. Certains vous sont connus évidement mais peut être pas tous ceux qui sont sur mes étagères depuis des années.

    Pourquoi j’aime ces livres ? 

    Parce qu’en raison de leur taille on en mémorise presque totalement le contenu, j’ai une bonne mémoire mais ne plaisantons pas, je ne me souviens plus de tous les détails de La Montagne magique ou de Guerre et Paix. Par contre avec ces livres très courts c’est possible.

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    Il est facile de se rappeler les prénoms des deux héros d’Inconnu à cette adresse, ou bien le nom du libraire qui envoie  à Hélène Hanff les livres qui lui manquent contre parfois des oeufs et du jambon.

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    Impossible de perdre le nom du héros de l’Ami retrouvé grand collectionneur de pièces de monnaie et dont vous avez vous aussi cherché le nom sur une liste que vous voudriez oublier.

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    Ce sont de petits joyaux, qui parfois ont eu un succès retentissant alors que d’autres passent inaperçus.

    Je vais en ajouter quelques uns à votre liste en variant les genres pour qu’ils deviennent vos compagnons quand vous broyez du noir, quand vous avez envie de légèreté ou tout simplement pour passer un bon moment de lecture.

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    Un grand-père quasiment confit dans l’alcool qui hérite d’un petit fils et un volatile obèse voilà un récit totalement déjanté et loufoque mais qui me fait encore rire aux éclats après plusieurs lectures.

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    Ou alors la tendresse qui sourd du récit de la déchirure vécue par un petit garçon qui va être séparé de son grand-père, délicatesse et blessure secrète et un talent extraordinaire de l’auteur font de ce récit un moment plein de charme et de nostalgie. 

    Ou la Petite lumière qui reste éclairée pour moi à jamais.

    Ou ces mots qui disent la douleur et qui contre toute attente produisent un effet réconfortant quand cette douleur devient la votre. 

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    Enfin un livre qui vous avez certainement lu et peut être offert mais qui a pour moi encore, malgré des lectures répétées,toute la magie de la poésie et de la beauté de Yuko et de l’île d’Hokkaido, de la neige qui inspire tellement les peintres japonais. Un récit plein d’élégance et d’harmonie parce que  « Ecrire, c’est avancer mot à mot sur un fil de beauté, le fil d’un poème, d’une œuvre, d’une histoire couchée sur un papier de soie. »

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    Bon il y en a d’autres mais je vais laisser la liste ouverte pour vous, venez et ajoutez votre choix vos petits grands livres qui donnent du bonheur.

     

    Les Livres dont je parle dans l’ordre du billet 

    Inconnu à cette adresse - Kathrine Kressman Taylor - Editions Autrement

    84 Charing Cross road - Helen Hanff - Editions Autrement

    L’Ami retrouvé - Fred Uhlman - Editions folio Gallimard 

    L’Oiseau canadèche - Jim Dodge - Editions Kambourakis 

    Un été indien - Truman Capote - Editions Rivages

    La Petite Lumière - Antonio Moresco - Editions Verdier

    La Doulou - Alphonse Daudet 

    Neige - Maxence Fermine - Editions Arléa

     

  • Les Cyprès de Patmos - Antoine Silber

    Pour ceux qui vont partir ou ceux qui en reviennent....

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    Pour une amoureux fou de la Grèce quelle est la plus belle chose qui peut arriver ? Trouver une maison à acheter. Pas n’importe où, non, à Patmos. Et pas n’importe quelle maison, un « rêve de maison », une petite maison, un spitaki pour être précis.

    Elle n’est pas très vaste cette maison, mais elle a une vue sur la mer, et la grotte où Saint Jean est censé avoir écrit l’Apocalypse, est toute proche.

    Déjà là je sens que vous êtes sous le soleil et la lumière de Patmos...

    Quelques travaux sont nécessaires, salle de bain et m2 supplémentaires, et puis aussi des plantations, cyprès et oliviers, amandiers que les chèvres du berger local vont trouver tout à fait à leur goût.

     

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    Saint Jean et Patmos vus par Jérôme Bosch

     

    Je dois dire que je me suis laissée totalement emportée par ce petit récit, le temps passe vite truelle en main, à la condition de pouvoir boire un petit ouzo de temps à autre. En toile de fond la crise grecque et les jugements hâtifs sur le pays « la gabegie, la paresse grecque » mettent en rogne Antoine Silber. 

    Car il change notre écrivain « On voyage toute sa vie, on écrit, on commente l’actualité, on est simple spectateur. Et puis, un jour, on devient horticulteur ! On plante des arbres, on découvre qu’on peut être utile, la vie prend tout son sens. »

     

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    Chora le village de l'auteur

    Ses travaux ne sont pas toujours couronnés de succès mais cela ne l’empêche pas de profiter de l’odeur du jasmin, des figues et des eucalyptus.

    Ah oui j’allais oublier, Patmos est une île un peu mystique et Antoine Silber peu à peu se laisse gagner par une certitude, ce n’est pas dans une grotte mais carrément dans cette petite maison que l’apôtre à écrit ....

     

    Si vous voulez prendre un petit bain de Méditerranée, lire un livre tout en délicatesse alors glissez ce livre dans votre valise il est encore temps.

     

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    Le livre : Les cyprès de Patmos - Antoine Silber - Edtions Arléa

  • Loin de la foule déchainée - Thomas Hardy

    Autour d'un auteur  Thomas Hardy Episode 4

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    La poésie des troupeaux qui rentrent le soir, les hautes futaies, les marais, les landes.
    Pour ce troisième roman restons dans la campagne anglaise du XIX ème siècle. Dans un village qui ressemble comme un frère au village natal de Thomas Hardy.

    Une femme et trois hommes et entre eux l’amour mais « L’amour est un usurier extrêmement exigeant » et les choses avec Thomas Hardy ne sont jamais blanches ou noires mais toujours en demi-teintes.

    Trois hommes donc, Gabriel Oak un berger qui le premier s’est épris de Bathsheba Everdene. La jeune fille refuse sa demande et le destin se rit de Gabriel Oak en décimant son troupeau. Le voilà pauvre et sans promise.
    Fini d’être propriétaire il lui faut chercher un emploi et c’est  Miss Everdene qui l’embauche comme berger. 

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    " Il éprouva d'abord une immense peine devant le sort funeste de ces jolies brebis "

    Le deuxième soupirant à tourner autour de la jeune héritière : Bodwood le fermier, propriétaire terrien bien assis, plus tout jeune mais chez qui la tourmente de l’amour va faire des ravages, se croyant l’élu de la belle il en perd la tête et le voilà rêvant, voyez le descendre « le versant de la colline, méditant, les yeux fixés sur les bottes que le pollen des boutons d’or avait artistement dorées. »
    Le troisième fait son apparition en costume d’apparat, fringant, jeune, tel est le Sergent Troy. Un peu ruffiant, inconstant et beau parleur. Nous lecteur savons bien que ce sergent mène une vie dissolue mais c’est la séduction faite homme et Bathsheba est conquise, elle en perd la tête « la sensation que l’amour l’encerclait comme un parfum. »

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    On n’a pas le trio classique mais un joli quatuor. Thomas Hardy qui sait à perfection brouiller les pistes et dresser des portraits tout en nuances, créer des personnages à la personnalité complexe.
    Une jeune fille amoureuse au caractère bien trempé, libre et en quête d’indépendance et pour qui le mariage n’est pas une fin. Un homme sage et patient mais dont l’abnégation nous agace, un noceur faisant souffrir mais qui va se révèler sensible lui aussi à l’amour.
    Classique oh combien ce roman se lit avec un plaisir certain.
    La vie du village, les travaux des champs tiennent une large place dans le roman, les moissons, l’agnelage.

    « La saison de la tonte des moutons battait son plein. Tout le paysage, jusqu’au moindre pâturage, respirait la santé et n’était que couleurs. L’herbe était d’un vert nouveau, les pores ouverts, les tiges enflées par les sucs qui coulaient en elles. »
    On entre dans les tavernes boire une pinte avec le forgeron ou l’on particpe à l’essaimage des abeilles.

    Thomas Hardy ne nous permet pas pour autant d’oublier ses convictions quant à l’amour et au mariage
    « Il apparait que les hommes ordinaires prennent des épouses parce que la possession n’est possible que par le mariage, et que les femmes ordinaires acceptent les maris parce que le mariage est impossible sans la possession. »
    Voilà qui s’appelle parler en faveur du mariage

    Embarquez vous pour le Wessex imaginaire, allez à la rencontre de Bathsheba et Gabriel. La traduction est parfaite.

    Le livre : Loin de la foule déchainée - Thomas Hardy - Traduit par Thierry Gillyboeuf - Editions Sillage

  • L'heure de l'ange - Karel Schoeman

    « Un pays vaste et plat, un pays de pierres, d’arbustes et d’herbe brûlée par le gel » 

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    Nico Breedt un producteur de télévision à la dérive revient dans la ville de son enfance à la recherche de matériaux pour un documentaire. Dans ce coin perdu du veld au début du XIXème siècle un berger s’est fait poète après qu’un ange lui fut apparu. 

    Nico va partir sur les traces de Daniel Steenkamp et dans le même temps tenter de trouver un sens à son existence encombrée de futilité, pleine de vanité et lourde de déceptions. 

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    des familles de fermiers dans le Veld

    Ce qu’il cherche en réalité, dans ce veld déserté où ne survivent que quelques vieux Afrikaans, se révèle au fur et à mesure que son enquête s’enlise : une confrontation avec son passé et le pays, qui lui échappent inexorablement. 

    En faisant des recherches il va trouver quelques traces : des notes et un livre écrits l’un par un instituteur, Jodocus de Lange, plein de rancoeur et d’amertume et l’autre par un pasteur, le Révérend Heynes, qui a laissé s’éteindre sa foi.

     

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    Une bible utilisé en 1838 lors du Grand Trek 

    Ce sont les voix de ces fantômes que  Karel Schoeman nous fait entendre. Les voix d'un berger, un pasteur, un instituteur et quelques femmes tout aussi fantomatiques. 

    Les voix vont se mêler, se répondre, se heurter, nous laisser découvrir un monde mystérieux, hanté non par des dieux mais plutôt par l’envie, le désir des honneurs, la haine, l’intolérance, la superstition et le poids des traditions.« Des questions, des rêveries, des souvenirs inutiles et douloureux » 

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    Un retour vers soi-même à travers ce « voyage improvisé dans le passé » en compagnie d’un berger méprisé par son entourage, d’un homme dont le mariage est une mascarade.
    Il faut accepter de se laisser porter par le récit, de suivre ses voix multiples qui petit à petit dessine le pays et le destin des hommes.

    L’écriture de Karel Schoeman  est un peu hypnotique, il aime les humbles, les laissés pour compte, ceux qui franchissent la ligne.
    J’ai aimé la langue frémissante et profonde de Karel Schoeman,  le rythme de son récit est lent avec des sauts dans le temps qui loin de nuire au récit, lui donne toute sa force.

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    Les images du veld sont splendides, je les avais déjà appréciées dans Cette vie

    Que monsieur Pierre Marie Finkelstein soit ici remercié pour nous donner accès à cette langue, sa traduction est vraiment totalement en phase avec le récit, les sentiments des personnages, les paysages évoqués. Une magnifique traduction.

    Des adeptes de la première heure : Keisha et Eegab 

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    Le Livre : L’heure de l’ange - Karel Schoeman - Traduit par Pierre Marie Finkelstein - Editions Phébus 2018