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  • La Provence sur mon étagère

    A chaque rentrée je me dis qu’il faut que je fasse évoluer ce blog pour que ni vous ni moi ne soyons pris d’ennui. 
    Alors, je publie de temps à autre des bribes de livres, livres que j’ai lu et qui le plus souvent sont dans ma bibliothèque. Je me suis dit que c’était trop peu.

    Après certains billets je ferai un petit récapitulatif de ce que contient ma bibliothèque sur un sujet, sur un auteur, sur une collection. Une façon de mieux se connaitre en somme. 

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    Voilà c’est parti pour le premier billet avec la Provence. 

    C’est une longue histoire d’amour pour moi qui a commencé très tôt, vers sept ans lorsque j’ai lu des extraits des Souvenirs entomologiques de JH Fabre
    Ces Souvenirs sont toujours dans ma bibliothèque ainsi que sa biographie. 

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    Comme quoi les lectures d’enfance ne sont jamais totalement oubliées et qui mieux que Fabre illustrerais la Provence ? Lui et sa maison de l’Harmas ?
    Si vous n’avez jamais visité cette maison ajoutez là à votre itinéraire prochain en Provence. 

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    Dans son livre Le dit du Mistral Olivier Mak-Bouchard passe par Lourmarin, petite ville superbe et dont le cimetière attire les touristes avec ses deux disparus célèbres et qui sont tous les deux bien sûr à l’honneur dans ma bibliothèque.

    Albert Camus n’était provençal que par son choix de Lourmarin mais c’est un homme du soleil 

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    Le vrai provençal c’est Henri Bosco dont j’aime tant les romans, sur ce blog je n’ai chronique que deux de ses romans car la plupart je les ai lu il y a des lustres mais j’ai ajouté un livre avec de très belles photos que j’aime particulièrement « Sur les pas de Bosco » 

    J’aime l’imaginaire développé dans ses romans, ses portraits superbes et ses images d’une Provence riche et souvent mystérieuse

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    Un inconnu peut être pour vous c’est Monsieur Clébert et son Vivre en Provence qui est dans ma bibli, tous ses livres sont pratiquement indisponibles papier mais vous pouvez les obtenir en numérique et là vous voguerez vers la Durance vers Mistral le poète , vers la Provence antique ou le Ventoux. 

     

    Et bien sûr il y a Giono, c’est le premier nom qui vient quand on parle de la Provence, ce blog est assez riche de ses écrits même si je n’ai pas terminé de faire des billets de ses Chroniques 

    Papier ou en Audio vous avez le choix sur mes étagères et vous pouvez même faire quelques balades avec lui.

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    C’est un côté très ensoleillé de ma bibliothèque qui me rappelle toujours mes heures de lectures sous le château de Boulbon, dans les parfums de la Montagnette. 

    J’espère que cette nouvelle rubrique vous plaira et dans ce cas nous nous retrouverons de temps à autre pour élargir nos lectures et nos échanges.

    Pour les curieux voilà le site d'Henri Bosco avec pas mal de choses intéressantes 

     

  • Les Maisons de Cézanne

    J’ai annoncé mon intention de faire des chroniques sur les maisons d’écrivains et toc par quoi je commence ? par les maisons d’un peintre. Ne cherchez pas, il n’y a rien à comprendre pour moi c’est la même chose, écrivain, peintre, musicien, j’ai envie de vous parler de leur maison, leur château, leur cabanon.

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    Bastide du Jas de Bouffan

    Pourquoi commencer par Cézanne ? et bien le hasard des lectures fait que je viens de lire un petit livre sur lui.
    J’ai travaillé et vécu à Aix-en-Provence j’ai donc eu largement l’occasion de me balader sur ces hauts lieux de la vie de Cézanne.

    Je crois que vous serez heureux d’avoir non pas un mais trois lieux attachés à Cézanne.

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    Il y a d’abord Le Jas de Bouffan, la maison familiale à Aix-en-Provence.

    Ici il n’y a pas ses meilleurs souvenirs, les conflits familiaux ont entaché les lieux. Cézanne y vécut mais y fut aussi très malheureux.

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    Devenu depuis un musée, la maison est classée monument historique. En cours de restauration depuis plusieurs années elle pourra à terme accueillir le public.

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    La maison est belle et le parc lui aussi est en transformation.

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    Le Cabanon des carrières de Bibémus.

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    D’abord le nom, Bibémus, cela sonne provençal immédiatement, un nom à la Giono, à la Pagnol !

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    Le site a inspiré plusieurs tableaux à Cézanne.

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    Devenu musée en plein air aujourd’hui.

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    Atelier des Lauves

    L’atelier des Lauves

    Lorsque Paul Cézanne achète ce lieu en plein cœur de la colline des Lauves, sans doute pour la proximité de la Montagne Sainte-Victoire.
    Cézanne a 62 ans, il se crée un refuge sobre, au confort sommaire, à son image.

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    Un espace qui sera son atelier, son lieu de vie pour faire une pause après les journées de travail.

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    Il va y travailler cinq années parmi les plus riches de sa carrière.
    Les tableaux les plus célèbres furent peints ici.

    Les étagères abritent encore les objets dont il se servait pour ses natures mortes : pots, des crânes, des figurines en plâtre.
    L’atelier a été reconstitué pour faire sentir sa présence.

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    Le jardin porte la marque de la Provence avec des figuiers, ses lauriers et autres oliviers.

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    Le fils de Cézanne le vendit à un amoureux du peintre, Marcel Provence (ça ne s’invente pas) qui préserva le site jusqu’à sa mort.
    Racheté par des américains amoureux de l’artiste.

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    Depuis le chemin de la Marguerite, tout près de l’atelier, Cézanne peignit sans cesse la vue sur la Sainte-Victoire.

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    Si vous ne connaissez pas l’endroit vous serez subjugués et vous pourrez parcourir le jardin des peintres face à la Montagne.

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  • Proust à Illiers Combray - Christophe Pradeau

     

    Quelle meilleure façon de fêter les cent ans de l'édition de la Recherche du temps perdu qu'avec des livres ? 

    J'ai sorti de ma bibliothèque quelques uns de ceux qui m'ont raconté le petit Marcel enfant, le Proust mondain, le promeneur de Combray, le jeune homme de Balbec.

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    Je vous recommande ces 4 livres qui font un joli tour d'horizon de la recherche, ses lieux, ses personnages. 

    Le dernier en date est signé Christophe Pradeau, un auteur que j'ai déjà croisé à l'occasion d'un roman de cet originaire du Périgord
    Ici c'est son amour pour Proust et de la Recherche qui lui a fait commettre ce petit livre : Proust à Illiers-Combray.

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    « Combray n’est pas seulement un nom de lieu, c’est le nom d’un âge de la vie, celui de l’enfance, des verts paradis, l’île ensoleillée de souvenirs »

     

    On pourrait croire que Marcel Proust a passé un temps fort long à Illiers puisque l’on a rebaptisé la petite ville Illiers-Combray afin de l’attacher définitivement à l’oeuvre et à l’écrivain.

    Pourtant ce ne sont guère que quelques été et courtes vacances que le petit Marcel passa ici. Mais la force de l’évocation dans son roman est telle que pour tout lecteur de la Recherche Illiers et Combray ne font qu’un.

     

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                            La maison des souvenirs

     

    J’ai appris avec intérêt (et à ma grande honte cela ne m’avait pas frappé à la lecture de la recherche) que Proust changea la localisation de Combray et transporta la ville en Champagne afin de la voir détruite au moment de la guerre !! Si cela doit prouver quelque chose c’est que « la vérité d’un roman est moins dans la lettre du texte que dans le souvenir qu’il laisse en nous ».

    Je ne me sens pas trop honteuse quand j’ai découvert que Giono plaçait Combray en Normandie….

     

     

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                      Le père peu présent dans le roman

     

    Christophe Pradeau arpente les rues d’Illiers et c’est l’occasion pour lui de nous rappeler que cette ville est sous le signe des Proust mais surtout sous celui d’Adrien Proust, le père, le médecin, l’ennemi juré du choléra et de la peste. Il est certain que pour cette ville endormie en début du XXème siècle c’était un souvenir moins sulfureux que celui de Marcel Proust trainant derrière lui des relents de scandale.

    A sa suite on pénètre dans la maison de Tante Léonie, tante qui n’a jamais existé, on fait un « tour de jardin »derrière la grand-mère du narrateur « par tous les temps, même quand la pluie faisait rage et que Françoise avait précipitamment rentré les précieux fauteuils d’osier »

     

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                                         Le pré Catelan 

     

    C’est un pèlerinage littéraire que l’on fait, il y a peu de lieu qui font autant corps avec un auteur au point de se confondre avec lui et faire qu’un lieu imaginaire s’incarne aussi fortement dans le réel. Je ne vois par comparaison que le Château d’If où les visiteurs tiennent à voir le trou creuser par Edmond Dantès dans sa cellule.

     

     

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               Les nymphéas de la Vivonne

     

    Si vous êtes un amoureux de Proust alors ajoutez ce livre à votre bibliothèque et prenez le temps d’aller flâner au Pré Catelan et tremper vos mains dans la Vivonne.

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    Le livre : Proust à Illiers-Combray - Christophe Pradeau - Editions Belin

  • Etrangers sur l'Aubrac - Nicole Lombard

    Lorsque la maison est une tente

     

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               Un nid pas vraiment chaleureux 

     

    Si vous me suivez fidèlement vous savez que j’ai aimé le livre de Claudie Hunzinger : Survivance, elle y faisait référence à un livre qu’elle aimait beaucoup et à l’expérience d’une soeur de galère : Nicole Lombard.

    C’est mon côté fouineur qui m’a poussé à chercher et trouver le livre de Nicole Lombard et vous savez quoi ? j’ai aimé ce livre et du coup hop je vous en fait cadeau.

     

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                   l'Aubrac en été ça va 

     

    1997 un couple suite à une faillite ( oui encore un) est forcé de quitter sa maison du gard, obligés de partir « loin des garrigues » en emportant quelques meubles, quelques livres (les autres sont répartis chez les amis) , le vieux cheval Baron, chats, chiens et direction l’Aubrac où ils sont propirétaire d'un terrain : le Pré Célestine

     

    Michel et Nicole n’ont même pas une maison délabrée pour les accueillir, non c’est sous la tente qu’ils trouvent refuge, une grande tente notez, une tente de l’armée, mais pour passer l’hiver sur l’ Aubrac c’est un peu minimaliste comme solution.

    Après le déménagement voici le temps de l’installation au Pré dCélestin  à Nasbinal. 

    Ils sont des sans logis, des SDF comme les pèlerins qui passent par ce plateau en direction de Compostelle et du coup s’attirent la méfiance des gens du cru. Pas facile de s’insérer quelque part.

    Si l’été est une extraordinaire explosion de la nature, les pluies et le froid mettent les nerfs à rude épreuve.

    La vie est parfois très dure, quand EDF menace de ne plus les approvisionner, quand un employé du cadastre leur cherche un peu des poux dans la tête pour une question de bornage.

    Heureusement de temps en temps le ciel se dégage et ils font connaissance avec des habitants chaleureux ou organisent quelques retrouvailles avec la famille.

     

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                      Mais l'hiver............

     

    Ils sont fous ? oui je crois un peu et d’ailleurs amis et famille ne se privent pas de leur dire, parce que non contents de s’installer dans le précaire ils vont en plus mener à bien un projet d’édition pour l’un, d’écriture pour l’autre.

    Vivre malgré tout, envers et contre tout, s’abreuver aux livres, s’organiser des concerts à domicile sous la tente grâce à la fée électricité, Nicole relit Molière, Jünger, écoute le Requiem de Verdi à la radio. Elle souhaite se sentir apaisée et contourner les obstacles

    « Etre à la fois sédentaire et nomade, étranger et pays, ne pas avoir à choisir - ni surtout qu’on choisisse à ma place - Il faudrait pouvoir y arriver, mais que de passes difficiles, en soi et autour de soi, à franchir. »

     

    Aucun misérabilisme, pas de trémolos dans la voix, Nicole est beaucoup trop amoureuse de la vie pour baisser les bras, elle préfère admirer la première fleur d’un « pavot bleu de l’Himalaya » et le soir retourner « le contempler aux dernières lueurs du jour »

     

    Un livre qui comme d’autre est un chemin vers les livres avec sa multitude de références littéraires qui vous fera enrichir votre carnet de lectures  De Giono à Julien Gracq, de la Bible à Annie Dillard, d’Henri Bosco à Thoreau, bref je me suis sentie en pays de connaissances.

     

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    Nicole Lombard © Sophie Bassouls/Corbis

                     

    Récit incroyable et livre sincère, leçon de vie authentique, un livre qui donne envie de se battre, de s’alléger du superflu, de se réjouir de la vie telle qu’elle est. J’ai suivi le chemin de Claudie Hunzinger à Nicole Lombard et je vous propose d’en faire autant en faisant une place à ce livre dans votre bibliothèque.

     

    Le livre : Etrangers sur l’Aubrac - Nicole Lombard - Editions du Bon Albert 

     

     

     
  • L'automne d'un poète : Jean Mambrino

    L’automne du poète 

     

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    Jean Mambrino vient de mourir et cette nouvelle m’a touché. J'ai appris en lisant les articles qui lui sont consacrés sur internet, que cet homme était jésuite, j’ai cru tombé de ma chaise, un poète membre de la Compagnie de Jésus ! surprenant.

    Sa poésie est sans doute empreinte des signes de sa foi mais je ne connais mal sa poésie, je connais mieux le passeur, le chroniqueur littéraire, le guide indispensable pour vous faire faire un voyage parmi les écrivains, les poètes qui parlent à son âme et qui je vous l’assure parleront aussi à la vôtre.

     

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                                      ©(CIRIC / Stéphane Ouzounoff)

     

     

    J’ai deux livres de Jean Mambrino dans ma bibliothèques et ce sont deux parcours superbes.

     

    Lire comme on se souvient est le plus ancien. Il date de 2000 est un recueil d’articles courts sur des écrivains de tous les pays, certains très célèbres comme Karen Blixen, Ray Bradbury ou Jean Giono, d’autres plus confidentiels qui furent de réelles découvertes pour moi comme Gustav Janouch ou Walter Pater.

    Dans la préface Jean-Pierre Sicre dit joliment qu’« il n’est pas beaucoup de livres dont on ait, dès la première approche, le sentiment qu’ils sont là pour rendre les gens heureux » . Je souscris totalement à ce sentiment à la lecture de Jean Mambrino, il n’est pas besoin d’être un grand connaisseur de la littérature, les textes sur chaque auteur sont courts mais pleins de sucs, ils les a lus, relus, il en a fait son miel et à son tour il nous transmet son savoir, son plaisir.

    A son propos Claude Roy disait qu’il réconciliait réflexion et émotion. 

    Avec lui vous aurez rendez vous avec Kawabata, Jünger, Pa Kin ou Jorge Amado. 

     

    Le second volume La Patrie de l'âme est du même ordre mais là les parcours proposés sont moins nombreux et plus denses. Il rend visite à une vingtaine d’écrivains et poètes du XXème siècle, on y trouve Proust bien entendu, Canetti et Nikos kazantzakis, Simone Weil ou Joseph Brodsky

    Je ne choisirai pas entre ces deux livres, je les ai lus tous les deux avec bonheur, relus et feuilletés très souvent 

    Il me reste à découvrir le poète, en attendant voici quelques extraits pour vous mettre en appétit.

     

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    A propos de Rilke 

    « Valéry disait de Rilke après sa mort : « Ses yeux très beaux voyaient ce que je ne voyais pas ». Lui qui fut le poète même de la solitude, il est devenu l’ami innombrable de tous ceux qui ne succombent pas au tintamarre du siècle, unissant l’amour du monde et l’intériorité du coeur. »

     

    A propos de Le Clézio

    « Lire ces histoires qui ne racontent rien d’autre que les merveilles de l’Univers, c’est comme respirer dans le droit fil du vent, au coeur d’une large colonne de brise se déplaçant avec la pensée. C’est comme boire une eau si glacée et si pure qu’on ne sait plus entre les paumes et dans la gorge, si elle est lourde ou légère. »

     

    A propos d’Adalbert Stifter 

    « Un beau vieux livre, d’une lenteur profonde où remuent les songes. Un livre musical et tragique dont la douleur ultime laisse poindre une incompréhensible et tremblante lumière, à l’instant même où elle décline et disparaît. »

     

    A propos de Jules Supervielle

    « Il a fait un pacte avec le silence. Il est de connivence avec lui. Il pourrait faire sien le mot magnifique de Léon Bloy  « Le silence est ma patrie » .

     

    A propos de la poésie de Joseph Brodsky

    « Toutes les réalités du monde et de la vie, les minuscules, les grandioses, les mesquines, les sordides comme les plus sacrées, et les pays de la planète, les terres du soleil ou du froid, et les vieux âges au fond des brumes dorées de la mémoire, sont ainsi par bribes rassemblées. »

     

    Les deux livres sont édités chez Phébus 

  • La Grande peur dans la montagne - C-F Ramuz

    Quand la montagne se fait danger

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    Le Valais Suisse

     

    Ramuz était en bonne place dans mes intentions de lecture aussi quand Christian a fait un billet sur un des ses livres j’ai dressé l’oreille, ou l’oeil si vous préférez, et je me suis laissée tentée par la version numérique d’un de ces romans.

     

    A quoi comparer La grande peur dans la montagne ? dans un style d’écriture totalement différent je rapprocherai ce roman de Collines de Giono mais aussi du Vampire de Ropraz de Chessex 

    Terreur, bluff, manipulation, méchanceté, haine et superstition…..voici les thèmes de ce roman. 

     

    Tout là haut dans le Valais Suisse un alpage porte malheur, tout le monde le sait dans la commune de Sasseneire, tout le monde en est certain au point de laisser perdre cette bonne herbe qui enrichirait facilement le village et nourrirait ses troupeaux. 

    La malédiction date de 20 ans et ils sont nombreux à en avoir été témoins.

    Maurice Prâlong, Président du Conseil général, finit par emporter la décision de remonter sur l’alpage maudit. Les arguments financiers ont eu raison de la peur.  

     

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                                            les personnages

     

    Pas facile de trouver des volontaires pour passer les 3 mois d’été, bon gré malgré on finit par constituer un groupe d’hommes.

    Il y a là Pierre Crittin lamodiateur et son neveu, Ernest dit le boûbe le simplet du village, Romain le jeunot et Barthélémy qui se prémunit du mal avec un talisman, Joseph qui veut pouvoir marier sa promise et voit là l’occasion de se faire un petit pécule. Enfin il y a Clou, le mauvais, le tordu, le fourbe prêt à pactiser avec le diable.

     


    La Grande Peur dans la Montagne par AVWorld

     

    L’alpage est magnifique « On a trouvé que le pâturage avait une riche apparence » gage de profits. Mais rien de plus contagieux que la peur, un rien peut la réveiller : le bruit d’une sonnaille, un nuage à la forme bizarre, l’eau qui devient sournoise, un vent agaçant « une couleur méchante »

    Des tensions naissent, tout le monde observe le ciel, les pâturages, les bêtes. Un soir Barthélémy raconte ce qui s’est passé autrefois, chacun écoute et gamberge. 

     

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                                               ©Enzo Photographie

     

    Et le malheur se produit, les vaches sont victimes d’une fièvre mystérieuse,  personne ne sait plus réfléchir, le moindre signe est interprété, les hommes se méfient les uns des autres, des objets disparaissent, c’est le règne de la peur, de l’irrationnel.

    L’alerte est donnée au village mais les hommes sont condamnés à rester sur l’alpage jusqu’à la fin de l’épidémie pendant que le village sombre un peu dans le chaos quand la fatalité s’en mêle.

     

    Vous conviendrez que la trame de ce roman est mince et pourtant par la grâce d’une écriture très personnelle et savoureuse, par un art consommé pour créer une atmosphère inquiétante, par une habile manipulation du lecteur, on se laisse prendre à ce récit. 

    Rien de folklorique dans ce roman, la Suisse de Ramuz pourrait être ailleurs tant les sentiments et les émotions sont de tous les pays.

    Je vous invite à venir faire un tour sur ce pâturage maudit.

     

    Le site de la fondation Ramuz

     

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                                                                              version numérique

      

    Le livre : La grande peur dans la montagne - Charles-Ferdinand Ramuz - Editions Grasset numérique